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Coupe du monde 2018 : on a compté tous les recours à l'assistance vidéo (et on a regardé les résultats)

Pour la première fois depuis la création du tournoi, l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) a été utilisée lors d'un Mondial. 

Article rédigé par Jérôme Comin, Yann Thompson
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9 min
L'arbitre paraguayen Enrique Caceres demande l'assistance vidéo lors du match de Coupe du monde entre l'Iran et le Portugal, le 25 juin 2018 à Saransk (Russie). (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)

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Neymar ? Lionel Messi ? Antoine Griezmann ? Non, la vraie star de la Coupe du monde 2018 en Russie ne joue pas dans l'une des équipes favorites de la compétition. Il s'agit de l'assistance vidéo à l'arbitrage, plus connue sous le nom de VAR. Ce dispositif, testé pour la première lors d'un Mondial, permet à l'arbitre de consulter les images filmées du match après un but marqué, sur une situation de penalty, pour un carton rouge direct ou pour corriger une erreur d'identité d'un joueur sanctionné.  Selon la Fifa, "335 incidents ont fait l'objet d'une vérification" par l'équipe d'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) lors du premier tour du Mondial 2018. L'instance assure même vendred un taux de décisions correctes de 99,3% grâce à elle, contre 95% sans.

Au cours de ces 48 premiers matchs du Mondial, "tous les buts (122 sur la phase de groupes) ainsi qu'un bon nombre de situations ont été vérifiés, au total il y a eu 6,9 visionnages par match" en moyenne, a expliqué le patron de l'arbitrage à la Fifa, l'ancien arbitre italien Pierluigi Collina. 

Problème : alors que la VAR devait limiter les polémiques liées aux décisions arbitrales, elle les a souvent amplifiées, tout en entraînant des effets pervers tels que l'augmentation des arrêts de jeu ou les récriminations permanentes des joueurs. Pour évaluer la pertinence du dispositif, franceinfo liste les 20 fois où les arbitres se sont rendus devant l'écran lorsqu'ils ont eu recours à la VAR depuis le début de la compétition, en vérifiant quels avaient été ses effets sur les matchs.

Colombie-Sénégal, penalty annulé à la 17e (28 juin)

L'attaquant sénégalais Sadio Mané est fauché dans la surface par un défenseur colombien. L'arbitre désigne le point de penalty. Face aux récriminations des Colombiens, il décide de consulter les images vidéo puis décide d'annuler la sanction. Le score reste à 0-0.

Milorad Mazic, l'arbitre de la rencontre entre le Sénégal et la Colombie, va consulter la VAR pour juger un penalty, le 28 juin 2018 lors de la Coupe du monde en Russie. (LUIS ACOSTA / AFP)

Corée du Sud-Allemagne, but validé à la 93e (27 juin)

Sur un corner coréen, les Allemands cafouillent dans la surface. Le ballon arrive dans les pieds de Kim Young-gwon, seul devant les cages, qui ouvre le score. Le but, d'abord annulé pour une passe hors jeu, est finalement accordé grâce à la VAR, qui a permis de déterminer que la "passe" pour le buteur avait été faite par un Allemand.

L'arbitre américain Mark Geiger fait appel à l'assistance vidéo, le 27 juin 2018, lors du match Corée du Sud-Allemagne, à Kazan (Russie). (BENJAMIN CREMEL / AFP)

Mexique-Suède, penalty refusé à la 27e (27 juin)

Le Mexicain "Chicharito" récupère le ballon dans sa surface de réparation et, dans sa course, le pousse devant lui en s'aidant du bras. Les Suédois réclament un penalty et l'arbitre se rend devant son écran pour revoir l'action. Verdict : ce geste ne constitue pas une faute. Le match reprend sur un score de 0-0.

L'arbitre Nestor Pitana va observer son écran de VAR, le 27 juin 2018, lors du match Mexique-Suède, à Iekaterinbourg (Russie). (ANDREW COULDRIDGE / REUTERS)

Argentine-Nigeria, penalty refusé à la 77e (26 juin)

Alors que le score est à 1-1, le centre de Musa est dévié par la tête, puis la main, du défenseur argentin dans la surface. Après avoir consulté la vidéo, l'arbitre refuse d'accorder au Nigeria un penalty, considérant ce geste comme involontaire.

L'écran du stade de Saint-Pétersbourg signale l'absence de main sur l'action litigieuse soumise à l'assistance vidéo, le 26 juin 2018. (LEE SMITH / REUTERS)

Iran-Portugal, penalty à la 88e (25 juin)

Un centre iranien ne trouve pas preneur dans la surface portugaise, au grand dam de la sélection asiatique, qui réclame une main. L'arbitre ne réagit pas tout de suite... avant de décider de consulter la vidéo. Après de longues minutes de flottement, il décide d'accorder un penalty à la 92e, inscrit par l'Iran, qui revient alors à 1-1.

L'arbitre Enrique Caceres part consulter son écran VAR lors du match Iran-Portugal, le 25 juin 2018, à Saransk (Russie). (ELMAR KREMSER/ SVEN SIMON / AFP)

Iran-Portugal, carton jaune à la 80e (25 juin)

Cette faute de Cristiano Ronaldo sur Pouraliganji semble anodine. Pourtant l'arbitre décide de consulter la vidéo, sur les conseils de son collègue préposé à la VAR qui a vu un coup de coude volontaire. Après avoir regardé longuement les images, l'arbitre décide finalement de sortir un carton jaune pour Ronaldo.

L'arbitre Enrique Caceres inflige un carton jaune à Cristiano Ronaldo après avoir fait appel à la VAR lors du match Iran-Portugal, le 25 juin 2018, à Saransk (Russie). (MURAD SEZER / REUTERS)

Iran-Portugal, penalty à la 50e (25 juin)

Cristiano Ronaldo est percuté par un joueur iranien alors que le Portugal mène 1-0. L'arbitre ne bronche pas dans un premier temps, avant de décider de regarder la vidéo et d'accorder un penalty. Cristiano Ronaldo le tire mais le gardien iranien détourne le ballon. 

L'arbitre Enrique Caceres accorde un penalty au Portugal après avoir consulté l'arbitrage vidéo lors du match Iran-Portugal, le 25 juin 2018, à Saransk (Russie). (ELMAR KREMSER/ SVEN SIMON / AFP)

Espagne-Maroc, but validé à la 92e (25 juin)

Alors que l'Espagne est menée 2-1, son attaquant Iago Aspas égalise dans les arrêts de jeu en reprenant un centre. Une joie de courte durée, car l'arbitre assistant a signalé une position de hors-jeu sur le centre. Vraiment ? Après avoir demandé l'assistance vidéo, l'arbitre principal constate l'absence de hors-jeu et valide le but.

L'écran du stade de Kaliningrad (Russie) annonce la validation du but de Iago Aspas pour l'Espagne face au Maroc, le 25 juin 2018. (MARIANA BAZO / REUTERS)

Arabie saoudite-Egypte, penalty à la 45e (25 juin)

Dans les arrêts de jeu, alors que l'Egypte est devant au tableau d'affichage (0-1), un joueur saoudien semble retenu par le maillot dans la surface de réparation. L'arbitre fait appel à la VAR et rend son verdict : il y a bien penalty, transformé par l'Arabie saoudite.

L'arbitre Wilmar Roldan part consulter son écran de VAR, le 25 juin 2018, lors du match Arabie saoudite-Egypte, à Volgograd (Russie). (JASON CAIRNDUFF / REUTERS)

Angleterre-Panama, penalty à la 20e (24 juin)

Parti à la limite du hors-jeu, l'attaquant anglais Harry Kane est poussé dans la surface et l'arbitre de champ désigne le point de penalty, une sentence rapidement confirmée par l'assistance vidéo. Sans trembler, le capitaine des Trois Lions permet à son équipe de faire le break (2-0).

Harry Kane inscrit un penalty pour l'Angleterre face au Panama, le 24 juin 2018, à Nijni Novgorod (Russie). (JOHANNES EISELE / AFP)

Belgique-Tunisie, penalty à la 5e (23 juin)

Eden Hazard provoque une faute à la limite de l'entrée de la surface tunisienne. L'arbitre accorde un penalty après avoir vérifié sur les images que le contact a bien eu lieu dans la suface. Une minute plus tard, l'attaquant belge transforme la sanction et ouvre le score pour la Belgique.

Le Belge Eden Hazard (en jaune) tombe dans la surface suite à un tacle du Tunisien Syam Ben Youssef, le 23 juin 2018, lors du match de poules Belgique - Tunisie, à Moscou. (FEDERICO GAMBARINI / DPA / AFP)

Brésil-Costa Rica, penalty annulé à la 78e (22 juin)

Neymar est légèrement déstabilisé dans la surface par un défenseur costaricain. L'arbitre accorde un penalty mais finit par revenir sur sa décision après avoir visionné les images de la situation, considérant que l'attaquant brésilien a simulé une faute.

Les joueurs du Costa Rica s'en prennent à l'arbitre qui vient d'accorder un penalty au Brésil en match de poules du Mondial, le 22 juin à Saint-Pétersbourg. (GIUSEPPE CACACE / AFP)

Islande-Nigeria, penalty à la 80e (22 juin)

Dans la surface du Nigeria, l'attaquant islandais est déséquilibré par un défenseur mais l'arbitre laisse le jeu se poursuivre. Il finit par être appelé par ses assistants vidéo... et décide d'accorder le penalty à l'Islande après avoir consulté les images. Sigurdsson frappe mais le ballon passe au-dessus du but nigérian et le score reste à 2-0 pour l'équipe africaine.

Le gardien nigérian Uzoho, pendant un penalty tiré par les Islandais, le 22 juin 2018 à Volgograd (Russie).  (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Danemark-Australie, penalty à la 36e (21 juin)

A la réception d'un corner, les Australiens réclament une main. L'arbitre arrête le jeu pour consulter ses assistants vidéo avant d'accorder un penalty aux Australiens ! Jedinak trompe le gardien danois et permet à son équipe de revenir à 1-1.

Les Danois Kasper Schmeichel et Simon Kjaer discutent avec l'arbitre espagnol Antonio Mateu Lahoz, qui doit consulter l'assistance vidéo, le 21 juin à Samara, en Russie. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Espagne-Iran, but annulé à la 62e (20 juin)

Saeid Ezatolahi place une frappe lourde, qui passe entre les jambes de De Gea. Mais après avoir consulté la VAR, l'arbitre annule le but en raison d'une position de hors-jeu du milieu iranien. L'Espagne conserve son avantage de 1-0.

L'Iranien Saeid Ezatolahi (en bas au centre) se trouve en position de hors-jeu, lors du match de poules du Mondial Iran-Espagne, le 20 juin 2018 à Kazan, en Russie. (AFP)

Russie-Egypte, penalty à la 72e (19 juin)

Mohamed Salah est accroché à la limite de la surface de réparation russe. L'arbitre  indique un coup franc mais, face aux demandes des Egyptiens, il décide de consulter la vidéo et finit par accorder un penalty. Salah le transforme et ramène son équipe à 3-1.

L'Egyptien Mohamed Salah inscrit un penalty contre la Russie en match de poules du Mondial, le 19 juin à Saint-Pétersbourg (Russie). (PAUL ELLIS / AFP)

Suède-Corée du Sud, penalty à la 63e (18 juin)

L'arbitre laisse jouer après un tacle dangereux dans la surface sur le Suédois Claesson. Il décide finalement de demander l'aide de la vidéo pour juger l'action et accorde un penalty. Granqvist le transforme et donne l'avantage 1-0 à la Suède.

Le Suédois Viktor Claesson est taclé dans la surface par le Sud-Coréen Kim Min-woo en match de poules du Mondial, le 18 juin 2018 à Novgorod (Russie). (FOTO OLIMPIK / NURPHOTO)

Serbie-Costa Rica, carton jaune à la 96e (17 juin)

L'arbitre est interpellé par ses assistants vidéo, lui signalant une faute qui lui a échappé : Prijovic a giflé le Costaricain Acosta qui l'avait retenu par le maillot. L'arbitre sort un carton jaune pour le Serbe.

L'arbitre de la rencontre entre la Serbie et la Suisse tente d'éviter une altercation lors de la rencontre de Coupe du monde, à Samara (Russie), le 17 juin 2018. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Danemark-Pérou, penalty à la 44e (16 juin)

Le Danois Poulsen accroche Cueva dans la surface. L'arbitre décide de faire appel à l'assistance vidéo et, après consultation des images, accorde un penalty à la Blanquirroja. Le milieu de terrain péruvien tire au-dessus de la barre et laisse le Danemark à 1-0.

Le Péruvien Christian Cueva loupe son penalty face au Danemark lors de la Coupe du monde en Russie, le 16 juin 2018 à Saransk. (JUAN BARRETO / AFP)

France-Australie, penalty à la 54e (16 juin)

L'assistance vidéo est réclamée après une faute de Risdon sur Griezmann dans la surface. L'arbitre consulte les images et décide d'accorder un penalty à la France. Griezmann le transforme et permet aux Bleus d'ouvrir le score.

Les attaquants français Antoine Griezmann et Kylian Mbappe réclament un penalty face à l'Australie, le 16 juin 2018 lors de la Coupe du monde, à Kazan (Russie). (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

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