Coupe du monde 2018 : on a compté tous les recours à l'assistance vidéo (et on a regardé les résultats)
Pour la première fois depuis la création du tournoi, l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) a été utilisée lors d'un Mondial.
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Neymar ? Lionel Messi ? Antoine Griezmann ? Non, la vraie star de la Coupe du monde 2018 en Russie ne joue pas dans l'une des équipes favorites de la compétition. Il s'agit de l'assistance vidéo à l'arbitrage, plus connue sous le nom de VAR. Ce dispositif, testé pour la première lors d'un Mondial, permet à l'arbitre de consulter les images filmées du match après un but marqué, sur une situation de penalty, pour un carton rouge direct ou pour corriger une erreur d'identité d'un joueur sanctionné. Selon la Fifa, "335 incidents ont fait l'objet d'une vérification" par l'équipe d'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) lors du premier tour du Mondial 2018. L'instance assure même vendred un taux de décisions correctes de 99,3% grâce à elle, contre 95% sans.
Au cours de ces 48 premiers matchs du Mondial, "tous les buts (122 sur la phase de groupes) ainsi qu'un bon nombre de situations ont été vérifiés, au total il y a eu 6,9 visionnages par match" en moyenne, a expliqué le patron de l'arbitrage à la Fifa, l'ancien arbitre italien Pierluigi Collina.
Problème : alors que la VAR devait limiter les polémiques liées aux décisions arbitrales, elle les a souvent amplifiées, tout en entraînant des effets pervers tels que l'augmentation des arrêts de jeu ou les récriminations permanentes des joueurs. Pour évaluer la pertinence du dispositif, franceinfo liste les 20 fois où les arbitres se sont rendus devant l'écran lorsqu'ils ont eu recours à la VAR depuis le début de la compétition, en vérifiant quels avaient été ses effets sur les matchs.
Colombie-Sénégal, penalty annulé à la 17e (28 juin)
L'attaquant sénégalais Sadio Mané est fauché dans la surface par un défenseur colombien. L'arbitre désigne le point de penalty. Face aux récriminations des Colombiens, il décide de consulter les images vidéo puis décide d'annuler la sanction. Le score reste à 0-0.
Corée du Sud-Allemagne, but validé à la 93e (27 juin)
Sur un corner coréen, les Allemands cafouillent dans la surface. Le ballon arrive dans les pieds de Kim Young-gwon, seul devant les cages, qui ouvre le score. Le but, d'abord annulé pour une passe hors jeu, est finalement accordé grâce à la VAR, qui a permis de déterminer que la "passe" pour le buteur avait été faite par un Allemand.
Mexique-Suède, penalty refusé à la 27e (27 juin)
Le Mexicain "Chicharito" récupère le ballon dans sa surface de réparation et, dans sa course, le pousse devant lui en s'aidant du bras. Les Suédois réclament un penalty et l'arbitre se rend devant son écran pour revoir l'action. Verdict : ce geste ne constitue pas une faute. Le match reprend sur un score de 0-0.
Argentine-Nigeria, penalty refusé à la 77e (26 juin)
Alors que le score est à 1-1, le centre de Musa est dévié par la tête, puis la main, du défenseur argentin dans la surface. Après avoir consulté la vidéo, l'arbitre refuse d'accorder au Nigeria un penalty, considérant ce geste comme involontaire.
Iran-Portugal, penalty à la 88e (25 juin)
Un centre iranien ne trouve pas preneur dans la surface portugaise, au grand dam de la sélection asiatique, qui réclame une main. L'arbitre ne réagit pas tout de suite... avant de décider de consulter la vidéo. Après de longues minutes de flottement, il décide d'accorder un penalty à la 92e, inscrit par l'Iran, qui revient alors à 1-1.
Iran-Portugal, carton jaune à la 80e (25 juin)
Cette faute de Cristiano Ronaldo sur Pouraliganji semble anodine. Pourtant l'arbitre décide de consulter la vidéo, sur les conseils de son collègue préposé à la VAR qui a vu un coup de coude volontaire. Après avoir regardé longuement les images, l'arbitre décide finalement de sortir un carton jaune pour Ronaldo.
Iran-Portugal, penalty à la 50e (25 juin)
Cristiano Ronaldo est percuté par un joueur iranien alors que le Portugal mène 1-0. L'arbitre ne bronche pas dans un premier temps, avant de décider de regarder la vidéo et d'accorder un penalty. Cristiano Ronaldo le tire mais le gardien iranien détourne le ballon.
Espagne-Maroc, but validé à la 92e (25 juin)
Alors que l'Espagne est menée 2-1, son attaquant Iago Aspas égalise dans les arrêts de jeu en reprenant un centre. Une joie de courte durée, car l'arbitre assistant a signalé une position de hors-jeu sur le centre. Vraiment ? Après avoir demandé l'assistance vidéo, l'arbitre principal constate l'absence de hors-jeu et valide le but.
Arabie saoudite-Egypte, penalty à la 45e (25 juin)
Dans les arrêts de jeu, alors que l'Egypte est devant au tableau d'affichage (0-1), un joueur saoudien semble retenu par le maillot dans la surface de réparation. L'arbitre fait appel à la VAR et rend son verdict : il y a bien penalty, transformé par l'Arabie saoudite.
Angleterre-Panama, penalty à la 20e (24 juin)
Parti à la limite du hors-jeu, l'attaquant anglais Harry Kane est poussé dans la surface et l'arbitre de champ désigne le point de penalty, une sentence rapidement confirmée par l'assistance vidéo. Sans trembler, le capitaine des Trois Lions permet à son équipe de faire le break (2-0).
Belgique-Tunisie, penalty à la 5e (23 juin)
Eden Hazard provoque une faute à la limite de l'entrée de la surface tunisienne. L'arbitre accorde un penalty après avoir vérifié sur les images que le contact a bien eu lieu dans la suface. Une minute plus tard, l'attaquant belge transforme la sanction et ouvre le score pour la Belgique.
Brésil-Costa Rica, penalty annulé à la 78e (22 juin)
Neymar est légèrement déstabilisé dans la surface par un défenseur costaricain. L'arbitre accorde un penalty mais finit par revenir sur sa décision après avoir visionné les images de la situation, considérant que l'attaquant brésilien a simulé une faute.
Islande-Nigeria, penalty à la 80e (22 juin)
Dans la surface du Nigeria, l'attaquant islandais est déséquilibré par un défenseur mais l'arbitre laisse le jeu se poursuivre. Il finit par être appelé par ses assistants vidéo... et décide d'accorder le penalty à l'Islande après avoir consulté les images. Sigurdsson frappe mais le ballon passe au-dessus du but nigérian et le score reste à 2-0 pour l'équipe africaine.
Danemark-Australie, penalty à la 36e (21 juin)
A la réception d'un corner, les Australiens réclament une main. L'arbitre arrête le jeu pour consulter ses assistants vidéo avant d'accorder un penalty aux Australiens ! Jedinak trompe le gardien danois et permet à son équipe de revenir à 1-1.
Espagne-Iran, but annulé à la 62e (20 juin)
Saeid Ezatolahi place une frappe lourde, qui passe entre les jambes de De Gea. Mais après avoir consulté la VAR, l'arbitre annule le but en raison d'une position de hors-jeu du milieu iranien. L'Espagne conserve son avantage de 1-0.
Russie-Egypte, penalty à la 72e (19 juin)
Mohamed Salah est accroché à la limite de la surface de réparation russe. L'arbitre indique un coup franc mais, face aux demandes des Egyptiens, il décide de consulter la vidéo et finit par accorder un penalty. Salah le transforme et ramène son équipe à 3-1.
Suède-Corée du Sud, penalty à la 63e (18 juin)
L'arbitre laisse jouer après un tacle dangereux dans la surface sur le Suédois Claesson. Il décide finalement de demander l'aide de la vidéo pour juger l'action et accorde un penalty. Granqvist le transforme et donne l'avantage 1-0 à la Suède.
Serbie-Costa Rica, carton jaune à la 96e (17 juin)
L'arbitre est interpellé par ses assistants vidéo, lui signalant une faute qui lui a échappé : Prijovic a giflé le Costaricain Acosta qui l'avait retenu par le maillot. L'arbitre sort un carton jaune pour le Serbe.
Danemark-Pérou, penalty à la 44e (16 juin)
Le Danois Poulsen accroche Cueva dans la surface. L'arbitre décide de faire appel à l'assistance vidéo et, après consultation des images, accorde un penalty à la Blanquirroja. Le milieu de terrain péruvien tire au-dessus de la barre et laisse le Danemark à 1-0.
France-Australie, penalty à la 54e (16 juin)
L'assistance vidéo est réclamée après une faute de Risdon sur Griezmann dans la surface. L'arbitre consulte les images et décide d'accorder un penalty à la France. Griezmann le transforme et permet aux Bleus d'ouvrir le score.
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