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Superstition, régionalisme... ces joueurs que Deschamps aurait dû appeler pour le Mondial

... mais que le sélectionneur n'a pas convoqué.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Didier Deschamps, le sélectionneur de l'équipe de France de football, lors d'une conférence de presse à Clairefontaine (Yvelines), le 4 mars 2014. (FRANCK FIFE / AFP)

"Le plus important, dans un groupe, ce sont les remplaçants", avait coutume de dire Michel Platini. Si on connaît d'avance le noyau dur du groupe de Didier Deschamps pour la Coupe du monde au Brésil, d'autres joueurs, moins incontournables, complètent la liste, parfois même sans jamais avoir été sélectionnés. Si le sélectionneur était sensible aux statistiques / à la superstition / aux trucs qui ont fait leurs preuves / aux lobbies régionaux, voilà les joueurs qu'il aurait dû appeler. 

Le joueur breton, parce qu'il faut un joueur breton, voilà

Qui ? Yoann Gourcuff, s'il n'est pas blessé, ou éventuellement Romain Danzé (Rennes)

Pourquoi : Cette région de France est tragiquement sous-représentée dans les sélections, relève une étude des Cahiers du football. Pourtant, qu'auraient fait les Bleus sans Yvon Le Roux à l'Euro 1984, Stéphane Guivarc'h au Mondial 1998, voire Armand Penverne au Mondial de 1958, année de la première performance internationale de l'équipe de France ? Gourcuff probablement forfait, Toulalan hors course, ne restent en lice que Mickaël Landreau... et encore, il est natif de Loire-Atlantique, département contesté. Ou encore Romain Danzé, enfant du Finistère, qui le revendique fièrement. C'est un peu court pour calmer le lobby breton, omniprésent en politique et dans les affaires...

Le joueur porte-bonheur invaincu avec les Bleus, pour les matchs compliqués

Qui ? Gaël Givet (Arles-Avignon) ou encore mieux, Ludovic Giuly (Chasselay)

Pourquoi : Le recordman du genre, c'est Eric Di Meco, avec 23 résultats positifs sous le maillot bleu. Mais le rugueux défenseur marseillais a raccroché les crampons depuis bientôt 20 ans. Reste deux joueurs en activité qui n'ont jamais perdu en bleu, avec un total significatif de matchs. Mention spéciale pour Giuly, qui a quand même disputé 17 matchs avec l'équipe de France. Repensez-y quand les Bleus seront menés 1-0 par le Nigeria en 8es de finale, à la 86e minute, et que le talisman des Bleus sera devant sa télé.

Le joueur frais, pas usé par une saison de joutes européennes

Qui ? Abou Diaby (Arsenal)

Pourquoi : Lors des grandes compétitions, les cracks du ballon rond ne montrent pas toujours leur meilleur visage. Et pour cause, ils sont usés par une saison à rallonge : Cristiano Ronaldo, Lionel Messi et Franck Ribéry frôlent tous trois les 50 matchs, malgré des absences pour blessure. "La plupart des joueurs ne sont pas au mieux de leur forme mentale ou physique après avoir joué une saison entière", analysait le professeur John Ivy, sur le Nouvel Obs, avant l'Euro 2012. Abou Diaby, qui vient à peine de reprendre la compétition après deux années blanches, pourrait apporter un vent de fraîcheur à l'équipe nationale. 

Le joueur bouche-trou qui peut jouer à (presque) tous les postes

Qui ? Jonathan Schmid (qui joue à Fribourg, si, si...)

Pourquoi : Citons Chris Walker, qui gère le compte Twitter des supporters du club allemand. Il explique à So Foot : "En cas de pépin, Schmid peut dépanner à tous les postes, variant de l'aile à la défense, côté gauche comme côté droit." Soit presque six postes couverts par un seul joueur. Qui dit mieux ?

Il n'y a guère que Mathieu Bodmer, actuellement à Nice, qui peut rivaliser : l'ancien Parisien a commencé sa carrière attaquant, avant de jouer milieu offensif, milieu récupérateur et défenseur central. 

Le joueur avec les meilleures stats

Qui ? Loïc Perrin, le défenseur de Saint-Etienne

Pourquoi : Les chiffres de l'agence Opta, compilés par Goal.com, sont formels. Loïc Perrin est le meilleur défenseur central français de la saison, devant les titulaires habituels du poste chez les Bleus, Raphaël Varane, Mamadou Sakho ou Laurent Koscielny. 

Le joueur pour refléter la suprématie du PSG

Qui ? Au choix parmi les remplaçants du PSG - pratiquement toutes les places de titulaire étant occupées par des étrangers - : Adrien Rabiot, Jérémy Menez, Nicolas Douchez, Zoumana Camara, Christophe Jallet...

Pourquoi : Si Yohan Cabaye n'avait pas rejoint le PSG au mercato hivernal, le club de la capitale ne compterait qu'un seul joueur en équipe de France, Blaise Matuidi. En 2012, le club champion, Montpellier, ne comptait qu'un joueur en bleu, Olivier Giroud. Mais le sacre du club héraultais avait pris tout le monde par surprise. Champion écrasant, le PSG méritait dêtre mieux représenté, comme Lyon en 2008 ou Marseille en 1992.

Le vieux joueur pour faire remonter la moyenne d'âge

Qui ? Jérôme Leroy (Istres), 39 ans, doyen des joueurs français en activité. Ou Grégory Malicki (Angers), 40 ans aussi, pour faire 3e gardien. 

Pourquoi : Les statistiques sont terribles. Il faut une équipe de vieux pour aller loin au Mondial. L'équipe la plus âgée de l'histoire des Bleus, avec 29,2 ans de moyenne d'âge, est aussi celle qui a fait le plus beau parcours lors d'un Mondial à l'étranger, en 2006 en Allemagne. La sélection de Didier Deschamps tourne autour des 27 ans de moyenne. Il faut absolument faire quelque chose !

Comme prévu Didier Deschamps a sélectionné un joueur type "le joueur que personne ne connaît, à part les spécialistes". En 2006, c'était Pascal Chimbonda. Cette année, c'est Morgan Schneiderlin, l'infatigable milieu de Southampton.

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