: Vidéo Un jour, un joueur : Jimmy Durmaz, le Suédois chrétien orthodoxe victime de racisme
Le joueur suédois dispute, mardi, au Mondial de foot en Russie, un huitième de finale contre la Suisse avec son équipe nationale. Une formation suédoise soudée comme jamais depuis les propos haineux subis par son joueur.
Le 23 juin dernier, dans la nuit de Sotchi, on joue les arrêts de jeu lors de Suède-Allemagne. À la 95e minute, le score est de parité (1-1), c'est à ce moment que le Suédois Jimmy Durmaz commet une faute près de sa surface. On connaît la suite avec Tony Kroos qui marque une merveille de coup franc. L’Allemagne exulte et la Suède s’effondre. Dans les heures qui ont suivi, le joueur est victime d’une campagne de haine sur les réseaux sociaux, en raison notamment de ses origines.
Des origines turques et syriennes
Jimmy Durmaz est né en Suède, il y a 29 ans, dans une famille assyrienne très croyante. Son père vient de Turquie et sa mère de Syrie. Des racines que le joueur revendique ouvertement. Il porte plusieurs tatouages qui évoquent sa foi. La famille Durmaz est chrétienne orthodoxe et la Suède a toujours eu une tradition d’accueil des Chrétiens d’Orient. Jimmy Durmaz avait aussi profité de son passage en Grèce où il évoluait à l’Olympiakos pour visiter un camp de réfugiés syriens.
Voilà en vrac ce que certains pseudo supporters de la Suède lui ont reproché la semaine dernière. Une réaction d’une telle violence que dès le lendemain du match, lors de l’entraînement, les joueurs ont fait bloc autour de leur coéquipier pour dénoncer le racisme. Durmaz a pris la parole pour évoquer les insultes et dénoncer des menaces de morts contre ses enfants. Un geste fort qui a peut-être transformé l’équipe.
Un symbole national
Cet appel à la solidarité a eu un grand retentissement dans le pays. La ministre des sports s’est même présentée au parlement avec le maillot jaune de la sélection floqué du numéro 21, le numéro de Jimmy Durmaz. Dans la foulée, la Suède a dominé le Mexique 3 à 0 pour finir à une improbable première place du groupe, devant les Mexicains et l’Allemagne. Difficile de faire un lien direct avec l’affaire Durmaz, mais le joueur (qui évolue à Toulouse depuis deux saisons) est devenu un symbole.
Formé à Malmö, le club le plus titré du pays, et international depuis 2011, Jimmy Durmaz aimerait maintenant faire parler de lui sur le terrain. Il aimerait bien emmener ses coéquipiers en quart de finale de cette Coupe du Monde en Russie, ce que la Suède n’a plus réalisé depuis 1994.
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