Des rubgymen du Stade français aux cyclistes du Tour de France... Cinq fois où les sportifs ont fait grève
Les rugbymen du Stade français ont voté, mardi, une grève illimitée pour protester contre le projet de fusion avec le Racing 92. Franceinfo a plongé dans les archives pour retrouver les précédents qui ont marqué l'histoire.
C'est une première pour le rugby français depuis l'instauration du progressionnalisme en 1995. Les joueurs du Stade français ont déposé, mardi 14 mars, un préavis de grève illimitée pour s'opposer au projet de fusion avec le Racing 92, annoncé la veille par les deux clubs. C'est loin d'être la première fois que des sportifs français organisent un piquet de grève. Retour sur cinq conflits.
Mars 2017 : le Stade français ne veut pas transformer l'essai de la fusion
Pas sûr que le Castres Olympique ait un adversaire en face de lui, samedi 18 mars, à l'occasion de la 21e journée de Top 14 de rugby. Le Stade français pourrait en effet ne pas descendre dans le Tarn : les joueurs de la capitale ont déposé un préavis de grève illimitée. La raison de leur colère : le projet de fusion, dès la saison prochaine, avec le voisin du Racing 92. Pascal Papé, capitaine parisien et leader de la fronde, ne demande pas moins que "l'annulation" du projet.
Aucun entraînement n'a eu lieu depuis cette annonce. La Ligue nationale de rugby propose une réunion d'urgence vendredi.
Mars 2011 : les arbitres de Ligue 1 de football laissent leurs sifflets au vestiaire
Les hommes en noir en ont eu marre. Marre d'être bousculés, marre d'être la cible de projectiles sur la pelouse. En mars 2011, les arbitres du championnat de France de football décident donc de se mettre en grève. Leur idée : retarder de quinze minutes le coup d'envoi des matchs de la 28e journée.
Quand elle l'apprend, la Fédération française de football fait des bonds. Pour elle, les arbitres font du chantage. Et derrière leurs revendications se cacheraient en réalité d'autres motivations, notamment celle d'être mieux payés. La FFF décide donc de suspendre les grévistes, et de les remplacer par des arbitres de niveau inférieur, habitués normalement aux rencontres du championnat de National.
Pour l'anecdote, des arbitres italiens avaient été un temps sollicités, mais ils avaient refusé de remplacer leurs homologues français. "Il s'agit de polémiques internes dans lesquelles nous n'entendons pas rentrer", avait à l'époque expliqué la Fédération italienne.
Juin 2010 : en plein Mondial de foot, les Bleus ne veulent pas descendre du bus
C'est le plus grand fiasco du foot français. En plein Mondial en Afrique du Sud, l'Equipe de France de football crée la stupeur en décidant de faire grève, le 20 juin 2010. La raison de ce boycott : la mise à l’écart de Nicolas Anelka, accusé d’avoir insulté le sélectionneur Raymond Domenech, à la mi-temps du match de poule contre le Mexique (perdu 0-2 par les Bleus).
Dans leur camp de base de Knysna, les Bleus refusent de s'entraîner et s'enferment à double tour dans leur bus. Après plusieurs heures de négociation, c'est Raymond Domenech, alors sélectionneur, qui décide de lire devant les journalistes un communiqué rédigé par les joueurs grévistes.
Le 22 juin 2010, la France joue finalement (et perd 1-2) son dernier match contre l'Afrique du Sud. Eliminée dès le premier tour, l'équipe rentre à Paris beaucoup plus tôt que prévu.
Juillet 1998 : les cyclistes du Tour de France mettent pied à terre
Kilomètre 32, à Saint-Jorioz (Haute-Savoie), le 30 juillet 1998. Le peloton du Tour de France descend de vélo, juste après avoir passé la banderole du premier sprint intermédiaire de la 17e étape. L'image est saisissante : l'Allemand Jan Ullrich est assis par terre, les Français Luc Leblanc et Laurent Jalabert sont en grande discussion, d'autres arrachent leur dossard.
Les coureurs protestent contre l'exclusion de l'équipe Festina, accusée quelques jours plus tôt de dopage organisé. Ils rallieront bien l'arrivée à Aix-les-Bains, mais dans un ordre (très dispersé). Et avec plus de deux heures de retard.
Décembre 1972 : les footballeurs ne veulent pas qu'on touche à leur contrat
En 1972, les dirigeants de clubs français s'estiment lésés. Alors ils comptent bien revenir sur ce qu'on appelle "le contrat à durée librement déterminée", dont les joueurs bénéficient à l'époque. A la place, ils souhaitent repasser à l'ancien modèle, dans lequel ils avaient quasiement tous les droits sur les joueurs.
Mais les principaux intéressés ne l'entendent pas de cette oreille. L'Union nationale des footballeurs professionnels (le syndicat des joueurs) décide d'organiser un congrès à Versailles les 27 et 28 novembre 1972. Les clubs ont beau leur interdire de s'y rendre, ils seront finalement 300. Et les organisateurs du congrès préviennent : "Si un seul joueur est sanctionné par son club, tous les footballeurs français se mettront en grève". Ce sera le cas le 2 décembre, à la suite de la suspension des joueurs de l'Olympique Lyonnais.
Une réunion d'urgence est organisée avec le ministre des Sports de l'époque, Joseph Comiti. Les joueurs remportent leur bras de fer. Rien ne bouge. Et l'année suivante, en 1973, une charte du football professionnel sera rédigée.
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