Coupe du monde 2022 : avant France-Maroc, le banc comme seul secteur défaillant chez les Bleus ?
L'expérience de 2018, une force de réaction, de la résilience... L'équipe de France avance avec des atouts évidents vers son objectif de défense du titre de champion du monde. En mettant au point sa nouvelle formule, Didier Deschamps a réussi à identifier un onze type clair, tellement clair qu'un gouffre est apparu entre titulaires et remplaçants. Samedi, lorsque le quart de finale contre l'Angleterre semblait basculer du mauvais côté, le sélectionneur n'a eu recours qu'à un seul changement, remplaçant Ousmane Dembélé par Kingsley Coman à la 79e minute.
En sous-texte, il y avait cette peur de déséquilibrer l'équipe à un moment clé, mais surtout un doute sur la capacité à apporter plus de choses qu'un titulaire avec déjà plus d'une heure de jeu dans les jambes. Quand l'Argentine a le luxe de se priver d'un joueur comme Paulo Dybala (qui n'a toujours pas disputé la moindre minute de jeu dans ce Mondial), Kingsley Coman est le seul joueur identifié comme capable d'avoir un impact en sortie de banc. Entré quatre fois en jeu (plus que tous ses autres coéquipiers), il n'a cependant jamais été directement décisif.
Les leçons de la Tunisie ?
Le contenu insipide de la défaite contre la Tunisie (0-1), au cours de laquelle neuf remplaçants avaient pris part, a sans doute refroidi Didier Deschamps. "Je ne vais pas condamner qui que ce soit (...). Ça leur servira", avait-il pourtant tempéré, à chaud. Sauf que depuis, deux matchs ont été disputés, et le sélectionneur n'a donné qu'une seule fois plus de quinze minutes de jeu à un remplaçant (vingt-quatre minutes pour Youssouf Fofana contre la Pologne), ce qui a tous les airs d'un désaveu.
Sur toute la compétition, si l'on s'intéresse aux quatre demi-finalistes, la France est celui qui a confié le moins de minutes de jeu à ses remplaçants (quarante-neuf minutes par match – un total qui plus est gonflé par la blessure précoce de Lucas Hernandez contre l'Australie) et celui qui procède au plus petit nombre de changements par match (3,8). Aucun problème de profondeur d'effectif n'a été reconnu, pour le moment, du côté des Bleus. Tous se félicitent d'une "grande cohésion" et se sentent portés par une "force collective" mêlant titulaires et remplaçants. Aucun joueur n'a manqué à l'appel à l'heure de fêter la victoire contre l'Angleterre sur la pelouse du stade Al-Bayt samedi, même pas Benjamin Pavard, malgré sa rétrogradation sur le banc.
Mais, une chose est sûre, les forfaits de Mike Maignan, Presnel Kimpembe, Lucas Hernandez, Paul Pogba, N'Golo Kanté, Christopher Nkunku ou encore Karim Benzema ont réduit les options de Didier Deschamps, qui doit composer avec un groupe de seulement 24 joueurs. Le problème de profondeur de banc n'est évidemment pas une question de vivier car si ces joueurs avaient été présents, certains des actuels titulaires affirmés seraient aujourd'hui des options de sortie de banc. Pour le sélectionneur, il ne reste plus qu'à prier qu'aucun nouveau pépin ne l'oblige à revoir ses plans.
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