Equipe de France : à la peine pour marquer dans le jeu, l'attaque des Bleues questionne à moins de quatre mois des Jeux
Encore du déchet à la finition. Pour son premier match de qualification à l'Euro 2025, l'équipe de France s'est logiquement imposée contre une équipe d'Irlande démunie dans le jeu (1-0), vendredi 5 avril, au stade Saint-Symphorien de Metz. Mais même si elles ont pris rapidement l'avantage dans la rencontre, les Bleues ont encore peiné à faire preuve de réalisme. Ce qui a une nouvelle fois interpellé, comme souvent depuis le Mondial.
"Le deuxième but n'est pas venu, la gardienne a fait ce qu'il fallait pour qu'il ne vienne pas [8 arrêts pour Courtney Brosnan]. On a poussé, continué à mettre une certaine pression. Ça fait trois points et c'est le plus important. Globalement, je suis content de ce match, dans l'état d'esprit c'était bien", a réagi Hervé Renard à l'issue de la rencontre au micro de France 3, lui qui appelait pourtant à la mi-temps à mettre "un peu plus de justesse technique dans les 30 derniers mètres et à se projeter un peu plus dans la surface de réparation".
Les 21 frappes tentées du soir, dont huit cadrées, posent tout de même question sur l'animation offensive. Après un Final Four de Ligue des nations conclu par la déroute face à l'Espagne en finale fin février (0-2), où la doublette entre Eugénie Le Sommer et Marie-Antoinette Katoto n'avait jamais réussi à exister, le sélectionneur était repassé dans un schéma en 4-3-3 face aux Irlandaises. Pour gérer les temps de jeu avec "MAK" en pointe, épaulée par Kadidiatou Diani et la revenante Delphine Cascarino. Sans grand succès.
"Je pense qu'on doit finir le match à 3-0 vu les opportunités. Il y a eu une bonne défense, très resserrée et pas facile à contourner", a regretté la dernière Lyonnaise citée, optimiste sur le fait que la Suède se découvrira plus mardi, permettant de potentielles contre-attaques tricolores. Alors que le plan de jeu était de passer par les ailes afin de tromper une défense adverse bien en place à cinq, comme l'a confirmé le technicien, ce sont les milieux qui se sont montrées les plus dangereuses offensivement.
Les coups de pied arrêtés comme seule arme
Comme le veut désormais la tradition avec les Françaises, l'unique réalisation de la rencontre a finalement été inscrite sur un nouveau coup de pied arrêté. La septième action de ce genre sur les dix derniers buts des Bleues. Selma Bacha et Wendie Renard – habituelles passeuse et buteuse de la tête – sur le banc, Kenza Dali et Maëlle Lakrar se sont chargées de faire parvenir le ballon à la Parisienne Katoto.
"On sait que c'est une de nos forces, qu'on a de la taille, on l'a travaillé à l'entraînement, ça a payé", s'est réjouie Grace Geyoro au coup de sifflet final, ravie de voir que les préceptes de Gilles Fouache, l'entraîneur des gardiennes responsable des phases arrêtées, étaient encore recompensés. Reste qu'avec cette arme presque unique à faire valoir, l'équipe de France d'Hervé Renard est l'une de celles qui trouve le moins la faille au XXIe siècle. Près de deux fois moins que sous Corinne Diacre, sa prédecesseure.
Questionné sur les difficultés de ses protégées à marquer dans le jeu, le sélectionneur a préféré afficher son pragmatisme. "Ce soir, c'est une victoire, les coups de pied arrêtés font partie du football moderne. Je ne pense pas qu'on ait reculé, on a insisté… Il faut être plus efficace mais si au bout du compte, on est capable de gagner sur des coups de pied arrêtés, moi je signe". En vue des Jeux olympiques dans moins de quatre mois, les rencontres face aux Suédoises mardi, puis l'Angleterre dans un mois, seront de bons tests pour observer des progrès sur la ligne d'attaque.
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