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Équipe de France : Kylian Mbappé capitaine des Bleus, ça change quoi ?

Nommé capitaine de l’équipe de France par Didier Deschamps, Kylian Mbappé a dévoilé lors de ce rassemblement de mars quel type de leader il pourrait être sur la durée.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Dublin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Kylian Mbappé après la victoire de la France en Irlande, le 26 mars 2023. (FRANCK FIFE / AFP)

C'est ce qu'on appelle un début de mandat réussi. Pour ses deux premiers matchs comme capitaine de l'équipe de France, Kylian Mbappé a gagné deux fois avec ses coéquipiers. Sa première, le Parisien l'a illuminée de son talent contre les Pays-Bas (4-0). La seconde a été beaucoup plus compliquée pour lui et les Bleus, mais ces derniers se sont tout de même imposés en Irlande (1-0).

Lors de ce premier rassemblement de l'équipe de France de l'année 2023, le capitanat de Mbappé a déjà changé quelques aspects de la vie quotidienne de la sélection tricolore. Mais aussi le comportement de l'attaquant, qui s'est rapidement adapté à ses nouvelles responsabilités.

La communication, le grand changement 

Lors de ses deux passages en conférence de presse, jeudi et dimanche avant les matchs contre les Pays-Bas et l'Irlande, Mbappé a fait le show. Dans l'exercice, le Parisien est excellent alors que sa parole était jusque-là très rare. Avec ses nouvelles responsabilités, elle devrait devenir plus régulière. Mais pas moins précieuse. Le néo-capitaine a tout de même tenu à préciser qu'il ne participerait pas à chacun de ces points presse. 

"Je pense que chacun doit pouvoir s'exprimer", a affirmé Mbappé jeudi dernier. Alors qu'il n'était pas nécessairement attendu avant le match contre l'Irlande, il s'est tout de même présenté face aux médias. "Le coach voulait que je vienne aujourd'hui, donc je suis là. Ça fait partie de ma responsabilité de capitaine", a-t-il expliqué dimanche. Après des dizaines et des dizaines de conférences de presse monotones d'Hugo Lloris, les journalistes se régalent des prises de parole de Mbappé.

Ce dernier est capable de recracher les éléments de langage de Didier Deschamps, comme Lloris avant lui, mais a également une liberté de ton qui le différencie de son ancien capitaine. Mbappé peut créer la stupéfaction à tout moment dans son auditoire, comme lorsqu'il a affirmé que Michel Platini était sa "prochaine cible à abattre" au classement des buteurs de l'équipe de France. La décontraction de l'ancien de Bondy au moment de prononcer ces propos transgressifs a provoqué des éclats de rire. Et ce n'est que le début. 

Sur le terrain, un comportement plus lisse

D'emblée, lors de sa première conférence de presse, Mbappé avait annoncé la couleur sur sa manière d'être au sein du groupe : "Ça va changer ma manière de me comporter parce que je serai encore plus tourné vers les autres". Sur certains aspects, Mbappé n'a pas bougé. À l'entraînement, il reste ainsi le dernier à s'élancer lors des exercices, quand Olivier Giroud et Antoine Griezmann mènent la danse.

S'il a récupéré le brassard, Mbappé ne semble pas vouloir en faire une charge protocolaire. À l'échauffement à l'Aviva Stadium de Dublin lundi, Griezmann et Giroud étaient encore en tête de chaque file de joueurs. Le second s'est tourné vers son capitaine pour lui proposer de passer devant, mais Mbappé a répondu négativement en faisant un signe de la main. En revanche, le Parisien est plus vocal et a pris la parole dans le vestiaire contre les Pays-Bas, avant et après le match.

"Le capitaine doit être tourné vers l'équipe, capable d'être rassembleur, fédérateur", décrivait Mbappé jeudi. Une image a marqué les esprits : en fin de match contre les Pays-Bas, Khephren Thuram a raté une frappe alors qu'il aurait pu servir Mbappé, déjà auteur d'un doublé. Sur le coup, le numéro 10 des Bleus s'est tourné vers son coéquipier pour lui adresser un pouce d'encouragement. Une attitude qui tranche avec celle parfois observée les années précédentes.

Le symbole d'une nouvelle génération au pouvoir

Le capitanat de Mbappé entérine surtout un passage de témoin. Si Deschamps n'a pas souhaité confier le brassard de capitaine à Antoine Griezmann, c'est en partie parce que le Parisien incarne davantage la nouvelle génération de l'équipe de France. Avec les différents départs à la retraite, l'âge moyen des Bleus a baissé et seuls quatre joueurs sur ce rassemblement avaient plus de 30 ans (Aréola, Veretout, Griezmann, Giroud).

Qui de mieux que Mbappé pour emmener dans son sillage cette "next gen" prometteuse ? Le prodige de Bondy n'a que 24 ans mais fait déjà l'unanimité auprès de ses coéquipiers et il suffit de voir la bronca qui lui a été réservée à Dublin pour comprendre que les adversaires le craignent par-dessus tout. 

"Ma génération est insouciante, ne prend pas conscience à chaque fois de l'enjeu ce qui lui permet de jouer les matchs à haute pression comme si c'étaient des matchs lambda. L'identité de cette génération, c'est cette envie de grandeur, de viser les sommets", a-t-il expliqué dimanche. Le capitanat de Mbappé, c'est donc ça : une ambition sans limites.

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