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France-Pays-Bas : "Je veux ouvrir la possibilité aux autres de s'exprimer", assure Kylian Mbappé, nouveau capitaine des Bleus

L'attaquant tricolore a participé à sa première conférence de presse, jeudi, comme nouveau capitaine de l'équipe de France. À la veille du match contre les Pays-Bas, il s'est confié sur son nouveau rôle.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Kylian Mbappé en conférence de presse à la veille du match de l'équipe de France contre les Pays-Bas, le 23 mars 2023. (FRANCK FIFE / AFP)

L'auditorium du Stade de France est beaucoup moins rempli que prévu, ce jeudi 23 mars. À quelques minutes du début du point presse des Bleus, plusieurs journalistes s'en étonnent. Pourtant, c'est bien la toute première conférence de presse de Kylian Mbappé, comme nouveau capitaine de l'équipe de France, qui doit avoir lieu.

À la veille du match des Bleus contre les Pays-Bas, l'attaquant du Paris Saint-Germain s'est prêté à cet exercice qu'il pratique rarement. Au Qatar, pendant la Coupe du monde, il n'avait pas pointé une seule fois le bout de son nez dans la salle de presse du stade Jassim Bin-Hamad. Sa seule prise de parole ? Après le huitième de finale contre la Pologne, pour expliquer pourquoi il restait mutique pendant la compétition.

Un grand talent implique de grandes responsabilités. Didier Deschamps l'a compris et a donc confié le brassard à Mbappé, que l'on devrait apercevoir plus souvent en conférence de presse. Moins adepte des éléments de langage qu'un Hugo Lloris a recrachés pendant douze années de capitanat, Mbappé a fait du Mbappé. Prompt à répondre, aussi habile avec ses pieds qu'avec les mots, l'attaquant du Paris Saint-Germain s'est confié sur son nouveau rôle chez les Bleus.

Qu'est-ce qu'un bon capitaine selon vous et quel capitaine souhaitez-vous être ?

C’est quelqu’un qui est avant tout tourné vers l’équipe, capable d’être rassembleur, fédérateur et d’emmener les autres dans son sillage. Il y a des fondamentaux en tant que capitaine qu'il n’est pas possible de bouger. Après, le capitaine que je serai, c'est fonction de la personnalité de chacun. Je pense que je vais être tourné vers les autres parce que je n’ai pas une grande expérience dans le capitanat. Je n’ai pas envie de décider, d’imposer, je veux ouvrir la possibilité aux autres de s’exprimer. Quand on est tous ensemble, on peut faire de grandes choses. Ça serait une erreur de bouleverser tout ça.

Qu'est-ce qui vous fait dire que vous pouvez être fédérateur ?

Je ne vais pas me transformer mais je pense que j’ai une parole écoutée dans le vestiaire. Il faut la prendre à bon escient et savoir l’utiliser de la meilleure des façons. La meilleure des façons, c’est de penser au collectif, d’être tourné vers le même objectif, qu’on soit unis.

Avez-vous échangé avec Antoine Griezmann, qui a été déçu de ne pas être désigné capitaine ?

J’ai parlé avec Antoine parce qu’il était déçu et honnêtement, c’est compréhensible, je le comprends. Je lui ai dit que j’aurais peut-être eu la même réaction. Ça a été l’un des joueurs les plus importants de l’ère Deschamps. Je lui ai dit que je ne suis pas son supérieur hiérarchique. Il a une expérience en équipe de France que je n’ai pas. Il est estimé et aimé de tout le groupe. Ça serait dommage de ne pas profiter de son expérience et de sa joie de vivre. On va faire main dans la main pour faire rayonner l'équipe de France. S’il a quelque chose à dire au groupe, je m'assois et j’écoute.

Ça vous a fait quoi, à titre personnel, quand Didier Deschamps vous a nommé capitaine ?

En mettant de côté tout ce qui est responsabilité, joueur et tout le tralala... Avant tout, c’est un kif. On ne peut pas l’éluder. J’étais très content quand il [Didier Deschamps] me l’a annoncé. Quand on laisse passer cette émotion, c’est une nouvelle responsabilité. C’est quelque chose que je vais assumer naturellement, sans me mettre de pression. Ça va changer ma manière de me comporter parce que je serai encore plus tourné vers les autres.

"Je ne pense pas que le coach m’a nommé capitaine en se disant que j’allais faire la même chose qu’Hugo Lloris"

Kylian Mbappé, en conférence de presse.

Depuis votre nomination comme capitaine, ce choix fait beaucoup parler notamment parce que vous êtes perçu comme quelqu'un d'autocentré. Comprenez-vous cette perception ?

Je ne comprends pas mais j’accepte, parce qu’aujourd’hui, c’est la vie d'un joueur de haut niveau ultra-médiatisé. Les gens jugent sans me connaître de l’intérieur. Je n’ai pas de problème avec ça. Les joueurs qui ont joué avec moi savent que ma première obsession est de gagner et je ne gagne pas tout seul. J’accepte mais je ne comprends pas forcément parce que ce sont des gens qui ne m’ont pas côtoyé. Il faut laisser couler et être sûr de ce qu’on sait faire et le faire bien.

Vos dernières prises de position publiques, sur les réseaux sociaux, ont eu une influence énorme, un gros impact. Capitaine, continuerez-vous à prendre position ?

Pourquoi voulez-vous que ça change ? (sourire) Chacun est un capitaine différent en fonction de sa personnalité. Hugo [Lloris] n’est pas comme moi, je ne suis pas comme lui. Je serai un capitaine différent. Je ne pense pas que le coach m’a nommé capitaine en se disant que j’allais faire la même chose qu’Hugo (rires).

On vous voit rarement en conférence de presse. Est-ce un exercice qui vous plaît ?

Ça dépend des jours. On va me voir plus souvent, c'est sûr. Mais je veux laisser la place aux autres joueurs donc je ne vais pas monopoliser tout l’espace médiatique. Je ne pense pas que je vais venir ici [en conférence de presse] tous les matchs pour venir vous parler parce que je sais l’importance et la résonance que ça va avoir et je pense que chacun doit pouvoir s’exprimer.

Ça vous fait quoi d'être le leader de cette nouvelle génération ?

En tant que joueur, c'est un plaisir de jouer avec des joueurs de qualité. La vie est plus facile quand on est dans une équipe qui est bonne. En tant que leader, c'est facile parce que ce sont des gens qui comprennent vite. Je n’ai pas besoin de répéter 70 fois les choses, ce sont des gens doués qui jouent dans des grands clubs européens. C’est avant tout un plaisir d’être dans cette équipe et d'y être considéré comme un leader.

Avez-vous eu une réflexion avant d'accepter le brassard de capitaine, est-ce que vous y pensiez avant de recevoir cette responsabilité ?

La réflexion est difficile à avoir car lorsque le sélectionneur vient te voir et te propose le brassard, même si tu veux avoir une réflexion, ta bouche dit tout de suite oui (rires). Les mois qui ont précédé, je n’y pensais pas du tout. C’est vraiment quand le sélectionneur m'en a parlé lundi. Trois mois avant, quand je vais au Mondial au Qatar, jamais je me dis qu'après, mon objectif c’est d’être capitaine.

Quel capitaine Deschamps vous a demandé d'être ?

Il veut que je sois fédérateur, que j’essaie d’emmener cette équipe dans mon sillage parce que j’ai une certaine expérience de l'équipe de France, que je sois le lien entre l’ancienne génération et la nouvelle. Et de contribuer à ce qu’on soit un groupe uni pour atteindre les sommets qui sont les titres.

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