Équipe de France : les piliers, les habitués, les blessés longue durée... Le baromètre des Bleus à sept mois de l'Euro 2024

Une page se tourne et une autre s'apprête à s'ouvrir. La France a bouclé l'année 2023 par un match nul en Grèce mardi (2-2), avec une équipe remaniée, de nature à faire réfléchir Didier Deschamps. Le sélectionneur avait prévenu que les rendez-vous du mois de novembre allaient compter dans sa réflexion pour la liste des joueurs retenus pour l’Euro 2024 (14 juin-14 juillet en Allemagne), qu’il révélera en mai.

D’ici-là, Didier Deschamps n’aura plus que deux matchs amicaux, en mars, pour affiner ses choix, en se basant sur ce qu'il aura vu de ses joueurs en sélection et dans leur club. À sept mois de l’Euro, des tendances se dégagent déjà, mais être bien placé à l'automne ne garantit pas une présence dans la liste finale. Alexandre Lacazette et Anthony Martial, très bons contre l’Allemagne en novembre 2017 et absents à la Coupe du monde 2018, sont bien placés pour le savoir.

Ils sont quasiment certains d’y être

Commençons par l’évidence. À l’Euro 2024, l’équipe de France sera emmenée par ses leaders : le capitaine Kylian Mbappé et son vice-capitaine Antoine Griezmann. Dans les buts, Mike Maignan sera le numéro 1, tandis que Brice Samba et Alphonse Areola seront les deux portiers remplaçants. La hiérarchie a été figée, pour le moment, par Didier Deschamps, qui a confié le statut de numéro 2 à Brice Samba, titulaire et qui a concédé deux buts face à la Grèce.

Chez les défenseurs, plusieurs places semblent être acquises. Jules Koundé est le titulaire au poste d’arrière-droit, même s'il n'a pas été irréprochable en Grèce, les frères Hernandez vont se battre pour la place à gauche, et la charnière centrale devrait être composée de Dayot Upamecano et Ibrahima Konaté. L'association qui a vu le jour à la Coupe du monde a conservé les faveurs du sélectionneur, même si elle n'a pas pu être alignée depuis juin à cause des blessures de chacun des deux joueurs.

Blessés et absents lors de ce rassemblement, Aurélien Tchouameni et Eduardo Camavinga seront essentiels au milieu de terrain, comme Adrien Rabiot, qui gagne en leadership, en témoigne son passage en conférence de presse lundi. En attaque, Ousmane Dembélé et Kingsley Coman lutteront pour le poste d’ailier droit. À 37 ans, Olivier Giroud n’est pas encore certain de disputer l’Euro comme titulaire mais son expérience et son sens du but en font un leader naturel.

Ils sont en ballotage favorable

Dans cette photographie de fin 2023, 16 places semblent déjà promises aux joueurs précités. Si l'on se fie au Mondial 2022, où Didier Deschamps avait opté pour une liste de 25 joueurs, il reste donc neuf tickets pour l'Euro. Certains partent avec une longueur d’avance. Une grosse longueur d'avance même en ce qui concerne Randal Kolo Muani et Marcus Thuram. Le premier est dans l’esprit du sélectionneur un candidat naturel à la succession d'Olivier Giroud à la pointe de l’attaque. Buteur en Grèce, il devra continuer sur cette voie dans les prochains mois, avec les Bleus et le PSG. Marcus Thuram a lui répondu présent à chaque opportunité que le sélectionneur lui a donné. S’il confirme son bon début de saison avec l’Inter Milan, il semble peu probable de le voir rater le coche.

En défense, quelques doutes subsistent autour de Benjamin Pavard. Champion du monde 2018 comme latéral droit, le joueur de l’Inter veut désormais être considéré comme défenseur central et a disputé sa dernière sélection en octobre à ce poste. S’il s’y installe avec les Bleus, il devra composer avec la concurrence féroce en charnière. De son avenir dépend celui de Jonathan Clauss, favori pour récupérer sa place à droite. De retour avec les Bleus en octobre après un an d’absence, le Marseillais a satisfait son sélectionneur dans la défense à quatre, alors qu'il n'était au départ envisagé que comme un piston.

Au milieu, Youssouf Fofana est de tous les rassemblements depuis le Mondial et a impressionné en Grèce. Dans ce secteur, on aura l’occasion de "revoir" Warren Zaïre-Emery, comme l’a annoncé Didier Deschamps. S’il poursuit sur le même rythme avec le PSG à son retour de blessure, le Titi de 17 ans sera à l’Euro.

Ils partent de plus loin

La défense centrale est clairement le secteur le plus bouché. Derrière le duo titulaire Konaté-Upamecano, Benjamin Pavard, Lucas Hernandez et Jules Koundé sont tous capables de jouer les suppléants. Il y aura entre zéro et deux billets à décrocher en vue de l'Euro. Plusieurs axiaux ont été testés ces derniers mois par Didier Deschamps. William Saliba est un patron avec Arsenal mais a du mal à convaincre le sélectionneur, Axel Disasi n'a droit qu'à quelques minutes éparses et Jean-Clair Todibo a trop peu joué pour se démarquer. Appréciés par Didier Deschamps, Wesley Fofana et Presnel Kimpembe partent de très loin car blessés de longue durée.

Au milieu de terrain, il pourrait y avoir une place à prendre et Boubacar Kamara semble en pole position pour la récupérer. Mais il n'est même pas entré en jeu en Grèce, comme Khephren Thuram. Jordan Veretout part de plus loin. Devant, la hiérarchie s'est quelque peu figée, mais Christopher Nkunku pourrait toquer à la porte s'il retrouve son meilleur niveau une fois de retour de blessure. L'évolution d'un autre joueur sera particulièrement surveillée, celle du jeune Mathys Tel (18 ans), qui progresse de jour en jour au Bayern Munich et qui vient de rejoindre les Espoirs.