Football : "C’est le quotidien qui diffère"... Entraîneur de club ou sélectionneur, quelles différences ?
Entraîneur et sélectionneur, pas le même métier ? Alors que Didier Deschamps a annoncé, mercredi 8 janvier, qu'il quittera ses fonctions de sélectionneur des Bleus après la Coupe du monde 2026 en Amérique du Nord, le nom de son successeur fait déjà parler. Le futur "patron" des Bleus pourrait être un novice au niveau international, à un poste qui présente quelques différences avec la vie en club.
"C’est le quotidien qui diffère, pour la simple et bonne raison que les joueurs ou les joueuses, en club, on les a tous les jours, alors qu’en sélection, on les a une fois, dix jours, une fois tous les mois ou les deux mois. Ça ne veut pas dire que quand on est sélectionneur, on ne travaille pas, c’est juste différent", assure Olivier Echouafni, qui avait pris en 2016 les rênes de l'équipe de France féminine après avoir entraîné Amiens (en National) et Sochaux (en Ligue 2) et avant d'être champion de France avec les filles du PSG en 2021. "Le club vous prend 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Alors qu'une sélection, entre les trêves internationales, on peut souffler un peu, récupérer, on est moins dans l'actualité", expliquait également Gernot Rohr, ancien entraîneur de Bordeaux, Nice ou Nantes, ancien sélectionneur du Gabon ou du Nigéria et actuel du Bénin, à franceinfo en octobre 2024.
"Beaucoup d'observation"
Une temporalité qui a un impact sur les relations avec les acteurs et actrices du jeu, et donc la manière de fonctionner. "Il y a une communication avec les clubs, avec les entraîneurs. Quand on est en sélection, il y a le suivi du staff sur l’ensemble des matchs, que ce soit en France ou à l’étranger [...] Et puis, il y a le relationnel avec eux ou elles", détaille Olivier Echouafni, qui assure qu'une grande partie du travail, "c’est beaucoup d’observation pour voir la progression, pour voir s’ils sont toujours au niveau par rapport à la concurrence, aux adversaires qu’on va rencontrer".
Pour le sélectionneur se pose aussi le défi de prendre en main son groupe sur ces périodes rares et resserrées, assure-t-il : "On ne peut pas forcément faire progresser les joueurs en dix jours, ou créer une cohésion. C’est ce qu’il y a de plus difficile."
Entre s'asseoir sur un banc en club ou en sélection, les attentes ne sont pas non plus les mêmes. "En tant que sélectionneur, on a un confort de vie différent, somme toute meilleur au quotidien, car on n’est pas évalué tous les week-ends", assure Olivier Echouafni. Mais la pression, elle, est plus intense : "Quand arrive la compétition, ce sont souvent des grandes compétitions, des championnats d’Europe, des Coupes du monde, des Jeux olympiques. Quand vous défendez en plus les couleurs de votre pays, si c’est la sélection que vous coachez, il y a une attente forte et importante." Gernot Rohr le résumait ainsi auprès de franceinfo : "Il y a tout un pays qui attend des résultats, et pas seulement une ville ou un club. La pression est plus importante, mais elle n'est pas là en permanence". Pour le prochain sélectionneur des Bleus, il faudra, peut-être, s'habituer à cette dynamique particulière.
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