Euro 2021 : "Ils étaient totalement perdus", estime Bixente Lizarazu, après l'élimination de la France par la Suisse
L'ancien joueur de l'équipe de France pointe, entre autres, la difficulté pour les Bleus de s'adapter au système de jeu choisi en début de match pour affronter la Suisse.
"L'équipe de France ne respirait pas ce qu'elle respire d'habitude", a estimé lundi 28 juin sur franceinfo Bixente Lizarazu, le consultant football de franceinfo, après l'élimination aux tirs au but (3-3, 4 tirs au but à 5) de l'équipe de France par la Suisse en huitièmes de finale de l'Euro. Bixente Lizarazu juge que les Bleus n'ont jamais été "à 100%" physiquement et ont fait "beaucoup d'erreurs défensives". Selon lui, c'est "la préparation de l'équipe de France" dans son ensemble qu'il va falloir analyser.
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franceinfo : Comment expliquez-vous l'élimination de l'équipe de France ?
Bixente Lizarazu : C'est la première période qui est complètement ratée. On a une équipe de France qui a changé de système, ce qui est censé les faire mieux jouer et améliorer leur maîtrise. En réalité, ils étaient totalement perdus. Ça les a fragilisés. Je pense que physiquement, cette équipe de France, sur cette compétition, avait un problème. Je ne l'ai jamais sentie à 100 %. On a vu contre la Hongrie, on a vu contre le Portugal des joueurs à la peine. Et là, on a encore vu des joueurs à la peine. Ce paramètre, quel que soit le système, tu le payes à un moment donné. Mais changer ce système-là sur la première période, je trouve que cela nous a totalement déstabilisés. A 2-0, je pense que cela aurait été très difficile. Hugo [Lloris] nous sort de l'embarras. Grâce à cet arrêt [un penalty détourné à la 55e], on a eu un petit peu de révolte. On a eu 20, 25 minutes de révolte, où l'on a vu le talent de nos attaquants. On a vu comment ce trio pourrait fonctionner dans nos rêves. Vraiment, il y avait de la complicité. Collectivement, ça a bien fonctionné, qe ce soit Mbappé, Benzema, Griezmann. Il y a eu des bons mouvements pour finalement revenir dans ce match de façon inespérée et avec le doublé de Benzema et ce troisième but de Pogba. On s'est dit : c'est fait. Sauf qu'on les laisse espérer encore. On n'insiste pas. On n'a pas la ceinture de sécurité qui fait que, même si on prend des coups, on est protégés. On n'était pas protégés. On n'a jamais été protégés pendant cette compétition.
Est-ce que l'équipe de Suisse a fait déjouer les Français ?
Le mérite de cette équipe suisse est d'avoir joué dans son style, de ne pas en avoir changé, avec de la possession de balle, en essayant de construire derrière. Evidemment qu'on a joué en dessous de notre niveau, de nos capacités. Mais est-ce qu'on avait ces capacités-là sur cet Euro ? Je ne le crois pas. Ce n'était pas électrique pendant cette compétition. C'était électrique en 2018. Il y avait du feu dans les jambes. Il y avait une équipe qui était compacte. Et là, on a fait beaucoup d'erreurs défensives. On a pris beaucoup de buts sur cette compétition. C'est un ensemble de choses, de petites et de grosses, qui font qu'on en arrive à cette situation-là, où tu joues ta vie sur les penaltys et où tu n'es pas sûr de maîtriser ton sujet.
Comment gérer la suite pour les Bleus ? Quelles conséquences tirer de cet échec ?
On peut parler d'échec par rapport à l'ambition de l'équipe de France, championne du monde en titre et qui pouvait viser le doublé, vu la qualité de nos joueurs. Mais c'est un tournoi. Et dans un tournoi, il y a des conditions qui font que, sur le plan de la préparation physique, sur le plan de l'organisation tactique, sur le plan de la gestion des joueurs, à un moment donné, il y a un truc qui se passe. Il s'est passé quelque chose en 2018 et là, pas du tout. Je pense qu'on va beaucoup parler de la préparation de l'équipe de France, du fait d'avoir passé pas mal de temps à Budapest sous une chaleur absolument étouffante, du fait que les joueurs ont eu une mauvaise récupération dans ces conditions difficiles. Et puis ensuite, on a passé notre temps à chercher le meilleur système. Didier Deschamps a essayé plein de choses. On n'arrivait pas à trouver la meilleure formule pour nos attaquants. Les joueurs, on les a. Après, c'est la préparation, c'est la fraîcheur, c'est la gestion globale. Je ne peux pas vous dire quels ont été les problèmes. C'est une saison très particulière. Ils étaient enfermés, psychologiquement, c'est difficile. Il y a des équipes qui souffrent plus que d'autres. Moi, j'ai vraiment trouvé que l'équipe de France ne respirait pas ce qu'elle respire d'habitude, la vitesse, la puissance, la force athlétique. Cela ne s'est pas vu face aux Suisses.
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