Barça-Real Madrid : l’heure du premier Clasico et du premier bilan pour Xavi en demi-finales de la Supercoupe d’Espagne
Mercredi soir (20h00), l'entraîneur du FC Barcelone tentera d'offrir à son équipe un premier succès face aux Merengues depuis mars 2019.
Il n'est plus le tout frais successeur de Ronald Koeman. Déjà deux mois que Xavi (41 ans) est arrivé sur le banc du Barça et, avec le temps, la clémence des premiers pas s'est étiolée. L'excitation et la curiosité ne suffisent pas à bâillonner l'urgence du rebond, encore plus quand on doit guider à travers la pénombre un cador habitué à toiser la concurrence. L'ancien milieu de terrain a l'occasion, mercredi 12 janvier, d'éditer son premier coup d'éclat à la tête des Blaugranas pour son premier Clasico en tant que coach, à l'occasion de la demi-finale aller de la Supercoupe d'Espagne à Djeddah (Arabie Saoudite).
Son équipe, déjà éliminée de la Ligue des champions et inhabituel sixième en Liga, en a désespérément besoin pour enfin lancer un nouveau cycle. Car depuis la fin de la saison 2018-2019, celle de son dernier titre de champion d'Espagne et de son dernier succès contre le Real Madrid, le Barça ne fait qu'essayer de camoufler l'érosion de sa grandeur. L'imbroglio Ferran Torres, recruté pour plus de cinquante millions d'euros mais pas encore enregistré à cause de problèmes financiers, en a été l'un des derniers marqueurs.
De la nostalgie en guise de thérapie
Après un début de saison chaotique, plus encore que la précédente, un sauveur était attendu. Auréolé de ses années glorieuses en tant que joueur du club, Xavi a été engagé, le 6 novembre, pour restaurer la magie d'une époque dorée pourtant pas si lointaine, mais dont les dirigeants du club sont déjà nostalgiques.
Un sentiment attisé par le départ de Lionel Messi vers Paris cet été, qui a sans doute influencé la décision récente de faire revenir l'ancienne gloire Dani Alves malgré son âge avancé (38 ans). Le Brésilien avait quitté l'Europe en 2019 en s'engageant sur l'itinéraire d'une fin de carrière toute tracée, avec une tournée d'adieu dans son pays.
La rivalité avec le Real Madrid est toujours un bon indicateur de la hiérarchie et de la dynamique du Barça. Et le choc intervient au moment où les progrès de la méthode Xavi ne sont pas encore évidents. Depuis son retour en Catalogne, il affiche un bilan assez neutre de 5 victoires, 4 nuls et 2 défaites en 11 rencontres.
En deux mois, on a surtout pu constater l'écart de niveau entre son équipe et le Bayern Munich en Ligue des champions (0-3) et son incapacité à battre des adversaires largement à sa portée Osasuna (2-2), avec une défaite contre le Betis au passage (0-1).
L'intéressé a tenté de défendre son bilan en conférence de presse, vendredi dernier : "Ni le Betis, qui nous a battus, ni les équipes qui ont fait match nul contre nous, n'ont été meilleures que nous. Seul le Bayern nous a été supérieur". Son équipe a cependant concédé un nul inquiétant à Grenade le lendemain (1-1) et le discours a changé de teneur : "Nous avons manqué d'autorité. Nous avons perdu des ballons très bêtes. C'est notre faute. Nous devons faire notre autocritique et surtout faire mieux pour gagner les matchs".
Du mieux mais pas encore de révolution après Koeman
Si on doit comparer son Barça avec celui de Koeman cette saison, on remarque de légers signes d'amélioration. Son équipe perd moins (18% des rencontres : 2/11) que celle de son prédécesseur (38% : 5/13), mais elle ne gagne pas beaucoup plus (45% contre les 38% de victoires de Koeman cette saison), et doit affronter le Real. Et même s'il y a du mieux dans le jeu d'après les chiffres, le FC Barcelone reste actuellement aussi loin des meilleures équipes européennes dans l'exercice 2021-2022 qu'il ne l'est de ses standards.
Dans cette infographie, chaque catégorie statistique est exprimée en pourcentage du meilleur score atteint par une équipe du Top 5 européen cette saison. Ainsi, le 1.3 but par match du Barça de Xavi représente 37% du score maximal atteint par une équipe cette saison, en l'occurrence les 3.8 buts par match du Bayern Munich. Exception faite de la possession du ballon, les Blaugranas font un peu mieux sous Xavi que sous Koeman, mais tout reste largement inférieur au niveau affiché par le Real d'Ancelotti.
Surtout, le jeune coach dégage l'impression de tâtonner. Depuis sa première sortie le 20 novembre, il a utilisé un total de 26 joueurs en Liga. Seuls trois entraîneurs (sur un total de 110) des 5 grands championnats européens ont eu recours à plus de joueurs sur la période : Andreï Chevtchenko avec le Genoa (30), Stefano Pioli avec l'AC Milan (27) et Mauricio Pochettino avec Paris (27). Il a également utilisé quatre dispositifs tactiques différents en 11 matchs, opérant en moyenne 3.6 changements dans son onze entre chaque match de Liga, plus que Ronald Koeman (3.1).
Tirer profit de son expérience
S'il n'a pas encore trouvé la recette gagnante dans son nouveau rôle, Xavi savait comment faire tomber le Real Madrid quand il foulait les terrains. Il a remporté le Clasico à 17 reprises en tant que joueur, ce qui fait de lui l'un des cinq footballeurs à avoir le plus battu les Merengues dans les années 2000 avec Dani Alves (19 fois), Sergio Busquets (19), Gerard Piqué (18) et son ex-coéquipier Lionel Messi (19). "Des clasicos, j'en ai vus de toutes les couleurs, a-t-il confié à la veille du match. On a perdu des matches où on était favoris, et inversement. Le Barça est en construction et le Real est en très bonne forme, mais cela ne veut rien dire. C'est une première finale. Un gros test pour voir où en est l'équipe".
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