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Football : "Je suis tout sauf raciste" déclare Bernard Casoni, l’entraîneur de l’US Orléans

Cinq joueurs du club rapportent des propos à caractère raciste prononcés par leur entraîneur Bernard Casoni, au sein du club. Suspendu, il se défend de tout racisme.
Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Orléans
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L'entraîneur Bernard Casoni lors d'un match entre Troyes et Lorient, le 25 mai 2017 au stade de l'Aube à Troyes. Photo d'illustration. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

"Pas plus cons que des Maghrébins", "c’était une phrase de comparaison, je suis tout sauf raciste" déclare Bernard Casoni, l’entraîneur de l’US Orléans, invité de France Bleu Orléans, jeudi 12 octobre, trois jours après les révélations de France Bleu Orléans concernant les propos racistes tenus en conférence de presse par l’entraîneur.

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Le 21 septembre, Bernard Casoni avait déclaré, micros ouverts, concernant son équipe qui était à la peine : "Ils ne sont pas plus cons que des Maghrébins". Mardi dernier, la procureure d’Orléans a ouvert une enquête préliminaire à l’encontre de Bernard Casoni notamment pour injure publique à caractère raciste. "C’est une phrase de comparaison, si j’avais été au Canada, j’aurais dit "ils ne sont pas plus cons que des Canadiens, parce que c’est mon dernier club dans le Maghreb, c’est pour ça, se justifie Bernard Casoni. C’est une phrase qui est impossible à déclarer de nos jours. Bien sûr que ça choque, je peux le comprendre et sans m’en rendre compte, je le disais".

Bernard Casoni rappelle que personne ne l’a "jamais mis en garde là-dessus, on ne m'a jamais dit que ça pouvait être mal interprété. C’est une phrase que je vais rayer de mon vocabulaire, je vais me déprogrammer là-dessus".

"Comment on en est arrivé là ?"

Bernard Casoni a lui aussi porté plainte contre X mercredi pour dénonciations calomnieuses auprès de la procureure de la République d’Orléans. "Quand on me traite de raciste, je suis obligé de me défendre aussi parce que je suis tout sauf raciste. Je ne veux même pas savoir [quels joueurs ont déposé plainte], je veux défendre ma famille aussi, les joueurs prennent leurs responsabilités, moi ce que je veux, c’est m’expliquer, expliquer comment on en est arrivé là".

L’entraîneur déclare avoir pris conscience de son dérapage verbal en écoutant l’interview de Lilian Thuram, mercredi, sur France Bleu Orléans. "C’est juste une phrase qui n’est pas adaptée de nos jours, c’est une phrase bateau de comparaison que j’utilise tout le temps, et je ne me suis jamais rendu compte qu’elle pouvait impacter des gens. Je l’ai compris quand j’ai écouté l’interview de Lilian Thuram hier [mercredi, sur France Bleu Orléans], mais quand je dis cette phrase, je ne me rends pas compte de l’impact qu’il peut y avoir, car j’ai été formaté comme ça. C’est une phrase que je dois bannir de mon vocabulaire, tout simplement".

Bernard Casoni se définit comme un homme "de partage" : "Je m’excuse d’avoir pu blesser des gens, c’est pas dans ma nature et j’ai fait 20 ans de Maghreb, j’ai fait l’Aïd, j’ai lu le Coran, on ne peut pas me traiter de raciste, j’ai partagé mon appartement pendant trois, quatre ans avec un Maghrébin, je ne peux pas être raciste. D’avoir été maladroit, pas de problème. D’avoir dit une phrase inadaptée, je le comprends. Mais c’est impossible que je sois raciste".

Bernard Casoni est suspendu jusqu’à nouvel ordre par l’USO. "Mon métier, c’est d’être entraîneur, j’ai commencé à mettre quelque chose en place, depuis deux mois, ça commence à porter ses fruits, puisqu’on vient de faire deux victoires d’affilée. Mon souhait est de reprendre les rennes".

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