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Football : les internationales espagnoles en grève réaffirment leur "volonté de ne pas être convoquées" suite à l'affaire Luis Rubiales

Quinze des 23 championnes du monde ont été appelées par la nouvelle sélectionneuse Montsé Tomé, lundi, en dépit de leur souhait de ne pas revenir en sélection.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
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Les championnes du monde espagnoles à Madrid après leur titre, le 22 août 2023. (BURAK AKBULUT / AFP)

La majorité des internationales espagnoles, en grève après l'affaire Luis Rubiales, ont réaffirmé, lundi 18 septembre, leur "volonté de ne pas être convoquées", estimant que la Fédération n'était "pas en mesure d'exiger leur présence". Quelques heures plus tôt lors de l'annonce de la première liste de la nouvelle sélectionneuse Montse Tomé, quinze des 23 championnes du monde avaient été appelées pour les prochains matchs de Ligue des nations.

"Ce qui a été exprimé dans notre communiqué de vendredi dernier rend claire et sans autre interprétation possible notre ferme volonté de ne pas être convoquées pour des raisons justifiées. Ces déclarations restent pleinement en vigueur", peut-on lire dans le communiqué publié dans la soirée sur X (anciennement Twitter) par la double Ballon d'or Alexia Putellas. En fin de semaine dernière, une grande partie des championnes du monde espagnoles avaient déclaré ne pas vouloir revenir en sélection, réclamant une refonte totale des instances du foot espagnol, après le baiser forcé de l'ex-président de la Fédération, Luis Rubiales, imposé à Jenni Hermoso.

Jenni Hermoso "protégée"

Laissée de côté par Montse Tomé, pour "la protéger", l'attaquante du club mexicain de Pachuca a exprimé son soutien à ses coéquipières. "Les joueuses sont très claires sur le fait qu'il s'agit d'une autre stratégie de division et de manipulation pour nous intimider et nous menacer de répercussions juridiques et de sanctions économiques", a-t-elle déclaré via un message publié sur X. Réagissant aux propos de la sélectionneuse, Jenni Hermoso a demandé : "Me protéger de quoi, ou de qui ?", soulignant que les mêmes personnes qui sollicitent la confiance en la Fédération "publient aujourd'hui une liste de joueuses qui ont demandé à ne pas être convoquées".

Dans le communiqué publié lundi soir, et écrit au nom des "joueuses de l'équipe première féminine espagnole", sans autre précision sur les signataires, les Espagnoles assurent qu'elles vont "étudier les éventuelles conséquences légales" auxquelles elles s'exposent "pour prendre la meilleure décision pour [leur] avenir et [leur] santé". Selon la presse espagnole, le refus de rejoindre leur sélection pourrait aller jusqu'à leur faire perdre leur licence pour plusieurs années.

"Nous pensons qu'il est pertinent de préciser que la convocation n'a pas été faite en temps et dans les formes. Et nous comprenons donc que la RFEF n'est pas en mesure d'exiger notre présence", insistent les joueuses, se référant à un article de la Fifa qui stipule que l'instance doit donner un préavis d'au moins 15 jours. "Nous regrettons une nouvelle fois que notre fédération nous place dans une position que nous n'avons jamais souhaitée occuper", concluent-elles.

Changements insuffisants

Malgré la démission de Luis Rubiales, et le licenciement du sélectionneur Jorge Vilda, dont elles critiquaient les méthodes, elles n'ont toujours pas été convaincues par leurs dirigeants. Ces derniers avaient réitéré lundi leur intention de procéder à des "changements structurels", exhortant les 39 internationales qui refusent de revenir en sélection à "participer à ce changement". Une formule reprise par Montse Tomé en conférence de presse.

"Les joueuses sont des professionnelles et je suis sûre qu'elles feront bien leur travail, elles le font depuis longtemps", avait déclaré la sélectionneuse Montse Tomé, peut-être trop confiante en dévoilant sa première liste dans l'après-midi. "Je sais qu'elles seront parmi nous demain", assurait-elle. L'ancienne joueuse du FC Barcelone a également retenu dans sa liste Mapi León et Patri Guijarro, pas sélectionnées pour la Coupe du monde et faisant partie des "quinze rebelles" qui avaient déjà demandé des changements dans les méthodes de travail de l'équipe nationale il y a un an.

Au total, dix-neuf signataires du communiqué initial font partie de la liste présentée lundi, mais elles semblent bien décidées à ne pas rejoindre le rassemblement mardi avant les rencontres face à la Suède vendredi et la Suisse la semaine prochaine en Ligue des Nations, tournoi qualificatif pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Concernant Jenni Hermoso, Montse Tomé a déclaré lui avoir parlé, sans révéler le contenu de leur discussion.

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