Football : les Girondins de Bordeaux lancés dans un sprint pour leur survie

Rétrogradé administrativement en quatrième division, le club historique du football français pourrait poursuivre sa chute s'il ne parvient pas à boucler son effectif pour le National 2 dans les prochains jours.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Un supporter des Girondins de Bordeaux manifeste après l'annonce de la relégation du club, le 9 juillet 2022. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)

Les championnats de football ont repris dans l'Hexagone, mais pas pour les Girondins de Bordeaux. Le club livre un autre genre de match, en coulisses, après un été davantage passé devant des commissions que sur les pelouses. Les Girondins ont été rétrogradés administrativement en National 2 par la DNCG, le gendarme financier du football français

Reversés en quatrième division, les Girondins n'ont aujourd'hui plus d'effectif puisqu'ils ont abandonné leur statut professionnel, libérant ainsi tous leurs joueurs. Vendredi 23 août, ils n'étaient plus que sept encore inscrits dans l'effectif sur le site officiel du club. Pas de quoi aligner une équipe, alors que la deuxième journée de N2 aurait dû voir la formation girondine se déplacer en Vendée, au Poiré-sur-Vie. Le match a été reporté, tout comme celui de la première journée. Mais alors que les Girondins avaient fait la demande de ne commencer leur championnat à la quatrième journée, celle-ci a été refusée par la Fédération française de football.

Recruter en urgence ou couler

Ils devront donc être en mesure d'affronter le Stade Poitevin le 30 ou 31 août prochain pour la troisième journée du championnat, comme le club l'a lui-même confirmé ce vendredi. Pour ce faire, il ne leur reste que jusqu'au lundi 26 août pour constituer une équipe, le temps du délai réglementaire de quatre jours pour que la FFF n'homologue les signatures (article 89 des règlements généraux de la Fédération).

Les contraintes sont drastiques : pris par le temps à cause de ses multiples recours infructueux, le club bordelais ne peut aligner en National 2 que deux joueurs recrutés en dehors de la période de transferts, close depuis le 15 juillet dernier, par match. Une large partie de l'effectif devra donc être constituée de joueurs libres, une denrée rare.

Les Girondins n'ont plus le droit à l'erreur, alors que d'autres épées de Damoclès planent au-dessus de leur tête. S'ils ne parvenaient pas à présenter une équipe pour la troisième journée, ils pourraient être considérés comme forfait pour le match. Le règlement de National 1 et 2 n'autorise que deux forfaits maximum par saison avant un cas de "forfait général" synonyme de dernière place sans oublier des amendes diverses.

Un avenir en pointillé

Outre son équipe "fanion", Bordeaux doit également aligner une équipe réserve et au moins "deux équipes de jeunes de football à 11", précise le règlement de la compétition, au risque de débuter la saison avec des points de retard (trois par obligation non respectée). La réserve a été confirmée en National 3 et doit disputer son premier match dimanche dans un derby contre le Stade Bordelais… à condition d'avoir assez de joueurs à aligner d'ici là.

Pour les équipes jeunes, le flou reste entier, alors que le centre de formation a été officiellement fermé le 26 juillet et que la Fédération française de football a acté mercredi 21 août le forfait général des équipes moins de 19 ans et moins de 17 ans qui évoluaient à l'échelon national.

Parmi les interrogations, la question du stade est aussi au centre des débats. Le club n'a plus les moyens de s'acquitter du loyer du Matmut Atlantique (4,7 millions d'euros par saison), enceinte dont les Girondins sont pensionnaires depuis 2016. Le club bordelais n'a pas donné suite aux sollicitations de franceinfo: sport sur le sujet. La métropole, propriétaire du stade, n'a pas non plus de "communication officielle pour le moment". La fuite vers l'avant d'un des clubs historiques du football français se poursuit au pas de course. Dans l'attente de réponses pour espérer trouver des solutions à sa lente agonie.

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