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Football : ce que demande Kylian Mbappé après son boycott des sponsors en équipe de France

Par le biais d'une interview de son avocate dans L'Equipe, Kylian Mbappé a communiqué, lundi, sur ses revendications.

Article rédigé par franceinfo: sport - Benjamin Mangot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Didier Deschamps et Kylian Mbappé lors d'une séance d'entraînement à Clairefontaine, le 22 mars 2022. (LP / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Une semaine après l'absence de Kylian Mbappé à la journée consacrée aux sponsors de l'équipe de France, l'avocate de l'attaquant parisien, Delphine Verheyden, s'est exprimée lundi 28 mars dans les colonnes du journal L'Equipe (article payant) pour clarifier la situation et les revendications de son client. L'objectif visé est la renégociation de la convention de 2010, mise en place après les événements de Knysna afin de régir "les droits et les obligations" des internationaux français lorsqu'ils sont appelés sous la tunique tricolore.

Modifier la durée d'engagement

La convention de 2010 engage les joueurs, à partir de leur première sélection et jusqu'à cinq ans après le terme de leur carrière professionnelle. "Pour Kylian, ça devrait aller de ses 18 ans à ses 40 ans, avance Delphine Verheyden. Ce n'est pas réaliste de prendre un engagement si long". Concernant cette durée d'engagement, elle propose "une renégociation collective à fréquence régulière, après chaque Coupe du monde par exemple". Une façon d'assurer un cycle de renouvellement de cette convention dans les textes, afin qu'il corresponde aux différentes évolutions sociétales : "Le monde de 2022 n'a plus rien à voir avec celui de l'après Knysna", ajoute l'avocate de l'attaquant prodige des Bleus.

Redéfinir la notion "d'image collective"

Pour l'avocate Delphine Verheyden, la Fédération française de football a mis à mal la notion d'image collective pour "céder en réalité des droits sur l'image des joueurs pris individuellement". Ce qui pose un problème pour elle, car l'équipe n'est pas représentée dans son ensemble à de nombreuses reprises et certains sont plus sollicités que d'autres. Cette renégociation devrait alors faire en sorte que "ce ne soit pas toujours les mêmes joueurs (à) être choisis, comme c'est trop souvent le cas avec Kylian (Mbappé)", poursuit l'avocate. Autrement dit, il faudrait mettre en place une rotation dans les joueurs appelés pour les opérations publicitaires en équipe de France.

Mettre en place une clause de conscience et un droit de regard sur les publicités

L'une des revendications importantes de Kylian Mbappé concerne la question des publicités et du marketing de la sélection française. "Il est important que les joueurs soient en harmonie avec les publicités auxquelles ils participent, détaille Delphine Verheyden. Les messages que veut porter un joueur peuvent devenir inaudibles, voire totalement contradictoire", ajoute-t-elle en prenant l'exemple de son client, engagé individuellement avec une marque de nourriture bio afin de "porter les bons messages vers les plus jeunes", alors que l'équipe de France est notamment sponsorisée par des marques de fast food et de soda.

L'avocate avance la nécessité de mettre en place une "clause de conscience", afin que les joueurs de l'équipe de France puissent avoir le choix de participer ou non à la promotion d'une marque, mais aussi un "droit de regard" sur l'utilisation de l'image collective de l'équipe de France.

Pouvoir bénéficier de l'argent de la vente des maillots et être libre de son utilisation

"Si on met le nom du joueur sur le maillot, il devrait toucher quelque chose", affirme l'avocate. La possibilité de pouvoir faire profiter de cet argent au "football d'en bas" ou à des associations est une revendication que porte le joueur de 23 ans, qui reverse déjà ses primes en équipe de France, comme lors du Mondial 2018 avec l'association "Premiers de cordée".

Avoir plus de liberté sur les interventions dans les médias

Enfin, l'avocate met en avant que "les joueurs devraient pouvoir choisir quand et où ils souhaitent pouvoir s'exprimer". Cette revendication s'appuie sur l'obligation actuelle, notifiée par la convention, de devoir répondre "à toute question de tout média". Le monde médiatique ayant évolué depuis la mise en place de la convention et l'image médiatique des joueurs ayant pris un essor avec la montée en puissance des réseaux sociaux, l'avocate affirme qu'il faut "reconnecter cette convention avec le monde d'aujourd'hui".

Le président de la FFF, Noël Le Graët a annoncé vouloir amorcer le dialogue avec Kylian Mbappé.

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