Ligue 1 : au PSG, Christophe Galtier veut "promouvoir les talents locaux"
Lors de la victoire du Paris Saint-Germain contre Strasbourg (2-1), mercredi 28 décembre, personne n’est passé à côté de la toute première titularisation d’El Chadaille Bitshiabu en Ligue 1. Difficile, à dire vrai, de rater ce défenseur de 17 ans culminant à 1 m 96. Dimanche, à l’occasion du choc entre le RC Lens, dauphin du leader, et le PSG, le jeune "Chad" pourrait saisir sa chance à nouveau.
En raison des nombreux joueurs présents à l’infirmerie (Presnel Kimpembe, Nuno Mendes, Juan Bernat, Danilo Pereira, Renato Sanches) et des deux absents majeurs que sont Neymar, suspendu, et Lionel Messi, qui n'a pas encore fait son retour à l'entraînement, d’autres espoirs du club de la capitale pourraient gratter quelques minutes dimanche au stade Bollaert-Delelis. Une tendance qui pourrait se répéter sur toute la seconde partie de saison.
En conférence de presse, vendredi, l'entraîneur Christophe Galtier s'est dit "très heureux et très satisfait de l’effectif" qu'il a à sa disposition. "Il n’y aura pas d’arrivée, s’il n’y a pas de départ", a-t-il ajouté, sous-entendant que la donne a changé. Le technicien parisien a précisé ne plus vouloir recruter le défenseur central qu'il a attendu tout l'été sans jamais l'obtenir, l'objectif étant de ne pas entraver l’éclosion de Bitshiabu. "Nous voulons promouvoir nos talents locaux", a-t-il assumé.
La promotion de la formation, pas le fort du PSG
Parmi ces jeunes talents, seuls El Chadaille Bitshiabu et Warren Zaïre-Emery (16 ans) ont joué en Ligue 1 cette saison. Mais dans l'équipe contre Strasbourg se trouvaient également Ismaël Gharbi (18 ans) et Ilyes Housni (17 ans), qui vient tout juste de signer son premier contrat professionnel. Ayman Kari (18 ans), présent dans le collectif contre Ajaccio en octobre, fait aussi partie de ce groupe d'espoirs sur lesquels le PSG mise.
Les déclarations de Christophe Galtier sont un signal fort, mais ses mots doivent désormais se matérialiser en actes. Depuis le passage sous pavillon qatarien en 2011, la promotion des jeunes n’a jamais été le fort du PSG. Pourtant, en septembre 2012, le président du club, Nasser Al-Khelaïfi, en faisait une de ses ambitions dans une interview accordée au Parisien : "Faire du PSG un club fort, ce n’est pas seulement acheter des joueurs, c’est aussi s’appuyer sur le centre de formation, trouver le nouveau Messi, l’un de mes rêves."
Le président du PSG se félicitait à l’époque de voir jouer en équipe première le "jeune Rabiot". Certes lancé et révélé sous les couleurs du club de la capitale, le milieu de terrain de l’équipe de France, très en vue lors du Mondial, est devenu le symbole du centre de formation parisien, performant, mais qui ne parvient pas à alimenter l’effectif du PSG sur la durée. Dans l’équipe première actuelle, Presnel Kimpembe est le seul "titi" qui a fini par devenir un cadre.
4 % du temps de jeu pour des joueurs formés au club cette saison
Pire, Paris a connu quelques loupés ces dernières années, laissant filer bon nombre de joueurs qui ne feraient pas tâche dans son effectif actuel : Kingsley Coman, Moussa Diaby, Christopher Nkunku ou encore Tanguy Kouassi. Cette saison, le club de la capitale n'a accordé que 4 % du temps de jeu total à des joueurs formés au club (chiffres arrêtés avant le match contre Strasbourg), soit la plus faible part accordée depuis l'exercice 2013-2014 (3,8 %), seule saison où le PSG ère QSI a fait pire dans ce domaine.
En 2018-2019, sur l’intégralité de la saison, les joueurs formés au club avaient grappillé un quart du temps de jeu total de l’effectif. Tous issus du centre, Stanley Nsoki, Colin Dagba, Moussa Diaby, Timothy Weah et Christopher Nkunku avaient alors eu le droit de s'exprimer. À l’époque, ils étaient déjà plus âgés que la génération qui pointe désormais le bout de son nez en équipe première.
Ambitieux et décrits pour certains comme de grands talents en devenir, les jeunes pousses du PSG attendent donc que la "promotion des talents locaux" évoquée par Christophe Galtier se concrétise dans les semaines à venir. Certains évoluent avec le groupe professionnel depuis le début de la saison (Bitshiabu, Zaïre-Emery), d'autres ont profité de la trêve pour le découvrir et s'illustrer lors des matchs amicaux (Housni, Kari). Le début de la campagne de Coupe de France le 6 janvier, face à Châteauroux, venant se superposer dans un calendrier déjà bien occupé par la Ligue 1 et la Ligue des champions, a tout du moment idoine pour offrir un peu d'exposition à ces pépites.
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