Droits TV de la Ligue 1 : le président de la LFP, Vincent Labrune, évoque des négociations "très compliquées"
Un aveu inquiétant, à un mois et demi du début de la nouvelle saison de Ligue 1, le 16 août. Auditionné mercredi 26 juin par la commission d'enquête du Sénat sur la financiarisation du football français, Vincent Labrune, le président de la Ligue de football professionnel, a évoqué des négociations "très compliquées" pour l'attribution des droits TV de la Ligue 1 sur la période 2024-2029, alors que le championnat n'a toujours pas de diffuseur.
"On travaille sur l'attribution des droits, ce n'est pas fini, on est en pleine négociation. On a un sujet très compliqué et très complexe qui donne une incertitude aux clubs", a-t-il reconnu devant les sénateurs, tout en excluant "l'hypothèse du désastre".
Après l'échec de son appel d'offres à l'automne 2023, la LFP est empêtrée dans des négociations de gré à gré qui n'aboutissent pas. Selon Vincent Labrune, le refus de Canal+ de participer pour l'heure aux négociations est l'une des raisons de ces difficultés. "Canal+ a une position forte sur le marché français, qui est très spécifique par rapport à nos voisins, où la concurrence peut s'exprimer plus librement. Il y a eu beaucoup de ressenti et une blessure forte entre Canal et le football français", a-t-il expliqué aux sénateurs.
Un abonnement à 25 euros par mois ?
Idéalement, la LFP souhaite créer une chaîne 100% Ligue 1 portée par la chaîne qatarienne beIN Sports et distribuée exclusivement par Canal+ pour près de 700 millions d'euros annuels. Mais la chaîne cryptée assure que ce plan A ne lui a jamais été présenté, ni par la Ligue, ni par beIN. "On n'a pas réussi pour l'instant. Je prends ma part, bien évidemment. On fait notre maximum. Il sera sans doute moins bénéfique pour les clubs. Mais il y a un chemin qui est tout simplement de faire d'une contrainte théorique une opportunité en prenant notre destin entre nos mains avec notre propre média", a-t-il poursuivi, évoquant le fameux plan B de la Ligue.
Dans ce cadre, la LFP créerait elle-même, avec ou sans l'appui de beIN, une chaîne 100% Ligue 1 qu'elle distribuerait de manière non exclusive aux fournisseurs d'accès à Internet, aux diffuseurs comme Amazon, DAZN ou même Canal+ et à des distributeurs de chaînes par Internet. Cette chaîne pourrait être commercialisée par abonnement mensuel à 25 euros, hors taxes.
Un montant que Labrune n'a pas confirmé. "Les 25 euros vus dans la presse, ce sont des hypothèses de travail et il y en a plusieurs", a-t-il dit. Au-delà des droits TV, Vincent Labrune a évoqué sa rémunération devant les sénateurs. Il a confirmé que son salaire avait été porté à 1,2 million d'euros bruts annuels, un montant validé par son conseil d'administration.
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