Incidents en Ligue 1 de foot : "Un match dans lequel il y a eu des violences, c'est un match qui ne doit pas reprendre", pour le député LREM Sacha Houlié
Depuis le début de la saison de Ligue 1, les incidents entre supporters se multiplient.
"Un match dans lequel il y a eu des violences, c'est un match qui ne doit pas reprendre", estime sur franceinfo ce jeudi 23 septembre le député LREM de la Vienne Sacha Houlié, et rapporteur d'une mission d'information parlementaire sur le régime des interdictions de stade et le supportérisme, après les multiples incidents liés à des supporters en Ligue 1 de football depuis la reprise de la saison. Ce mercredi, les bagarres et envahissements de supporters à Montpellier ou Angers se sont déroulés en marge des matchs.
La Ligue de football professionnel a pris des sanctions après Lens-Lille, les deux matchs de Lens se joueront par exemple à huis clos. "Les décisions ont été expliquées mais pas comprises", estime Sacha Houlié.
franceinfo : Quel est votre regard sur ces violences à répétition ?
Elles me désolent et donnent un triste spectacle de ce que nous avons voulu faire, c'est-à-dire le retour des supporteurs dans les tribunes. C'était censé être une grande fête. Et puis aujourd'hui, par miroir de la société où on constate plus de violence, il y a aussi plus de violence dans les stades de football. On va se donner les moyens d'y remédier. Parce que les moyens, on les a. D'abord, il y a des sanctions individuelles qui sont prises pour les personnes qui sont interpellées. Et là-dessus, il n'y a pas d'angélisme avec les mécanismes de vidéoprotection, avec l'obligation de sécurité du stade. On va avoir accès à toutes les vidéos et on pourra identifier tous ceux qui ont lancé des sièges, qui ont commis des violences comme à Lens ce week-end ou comme à Nice. Il faut qu'il y ait quelque chose qui soit très clair pour toutes les personnes qui ont commis ce type d'actes. Elles sont toutes traduites devant les tribunaux. Elles auront toutes des peines et elles auront également des interdictions judiciaires. Le deuxième élément, c'est l'infrastructure des stades, qui pose certaines difficultés. Il y a une forme de naïveté, d'impréparation. C'est l'absence de filet de protection à Nice. C'est le fait d'avoir organisé le parcage des supporteurs lillois qui se sont déplacés juste à côté de la tribune des Lensois, sans zone tampon ou en tout cas beaucoup trop proche, ou les supporteurs marseillais qui hier, étaient en dessous des supporters angevins, ce qui, naturellement, facilite la commission d'infractions, et ça, pour le coup, on va pouvoir le revoir.
C'est la responsabilité des clubs ?
C'est le club qui reçoit qui a une obligation de résultat en matière de sécurité. A Nice, il semblerait que des observations aient été faites par les clubs lors de la réunion de préparation à la préfecture et que ces observations n'aient pas été suivies sur le nombre de stadiers nécessaires, notamment en bas de la tribune niçoise. C'est le deuxième élément après les sanctions pénales individuelles, c'est qu'on doit pouvoir travailler sur l'infrastructure des stades et l'organisation. Quant à la commission de discipline de la Ligue, elle a rendu des décisions dans l'affaire Nice-OM qui ont été expliquées, mais pas comprises, au sens où un match dans lequel il y a des violences, c'est un match qui ne doit pas reprendre.
Il faut arrêter tous les matchs où il y a des violences ?
Pour un match comme Lens-Lille, il aurait fallu soit neutraliser, c'est-à-dire pas de points, soit donner un vainqueur sur tapis vert. Et ça, je peux vous garantir que ça aurait eu un effet ensuite sur les supporteurs pour les dissuader.
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