Incidents Lyon-Marseille : Jean-Michel Aulas estime "de mauvaise foi" de demander un retrait de points contre l'OL
Les incidents qui ont émaillé la rencontre OL-OM, dimanche, continuent de faire réagir. Le président lyonnais s'est indiqué en défaveur d'une sanction de points envers son équipe.
"Je fais partie des gens qui pensent que la seule sanction possible pour freiner cet état de fait (...) c'est la pénalité en points". Ces mots sont ceux de Jean-Michel Aulas et remontent au 25 août dernier, après les incidents survenus lors de Nice-Marseille. Lors de ce match, des personnes présentes dans le parcage niçois avaient jeté des projectiles sur Dimitri Payet. Puis, plusieurs dizaines d'entre eux avaient ensuite envahi le terrain pour tenter de s'en prendre directement aux joueurs marseillais. D'abord suspendue, la rencontre avait ensuite été définitivement arrêtée, puis rejouée le 27 octobre, à Troyes.
Trois mois plus tard, le président de l'Olympique lyonnais a décidé d'adopter un autre discours suite aux incidents survenus au Groupama Stadium lors de Lyon-Marseille. Ce lundi, au lendemain de l'arrêt du match à cause d'un jet de bouteille sur Dimitri Payet, il a déclaré qu'il était d'une "mauvaise foi évidente" de demander un retrait de point contre son équipe. Le patron de l'OL estime que les faits survenus dimanche n'étaient pas comparables avec d'autres précédents survenus cette saison en L1.
Après les incidents de Nice-OM, vous avez dit que le retrait de points aux clubs était la seule solution. Faut-il en enlever à Lyon ?
Jean-Michel Aulas : Il faut être d'une mauvaise foi évidente pour comparer les événements de Nice-Marseille, Montpellier-Marseille ou Lens-Lille. Nous sommes sur des envahissements de terrains, des bagarres, des interventions de cadres techniques des équipes qui viennent faire la police. Je reste favorable aux sanctions sévères, y compris en matière de retrait de points pour des envahissements de terrain ou bagarres, car c'est la seule décision qui peut faire arrêter des groupes de supporters. Mais, là, on est dans un cas différent car le groupe 'Bad Gones' se désolidarise de l'individu impliqué. Je ne suis pas certain que nous méritions un retrait de point sur cet épisode mais, si cela permet de faire progresser l'ensemble de la jurisprudence en matière de sécurité, il faudra alors regarder ce qui s'est passé depuis le début de saison et cela ne sera pas (seulement) un point qu'il faudra retirer (à d'autres).
Craignez-vous que cet incident soit un point de non-retour avec des instances tentées de vouloir frapper fort pour l'exemple ?
Bien sûr que l'on craint des sanctions et mon rôle est de dire la vérité qui n'a pas été dite depuis dimanche. Je porterai d'ailleurs personnellement plainte contre ceux qui ont avancé des choses inexactes. On va défendre une plus grande rigueur de la part des instances mais on ne veut pas payer pour d'autres. S'il doit y avoir une sanction forte contre l'OL, il faudra des sanctions rétroactives et cohérentes à l'image des sanctions que l'on va nous infliger.
Espérez-vous rejouer cette rencontre ?
Je n'imagine pas que l'on ne rejoue pas cette rencontre. Contre l'OM, Nice menait (1-0) et les incidents n'ont pas permis au match de reprendre et, déjà, Marseille ne s'était pas représenté sur le terrain. Le match a été à rejouer sur terrain neutre (1-1). Il ne peut pas y avoir de décision différente.
Vincent Labrune a dit qu'il était temps de renverser la table par rapport aux problématiques liées aux groupes de supporters ?
Je suis complètement solidaire de Vincent sur ce sujet. Je serai mardi dans le bureau du ministre de l'Intérieur. Si on doit renverser la table, cela doit être fait par tout le monde par équité et jurisprudence. Je suis d'accord sur le fait que cela ne doit plus se renouveler. Mais entre les idées qui peuvent mûrir un soir de catastrophe et la réalité quotidienne, il y a un grand pas et je ne pense pas que cela soit l'intérêt de la LFP et du football d'arrêter tous les matches. Commençons par appliquer les sanctions prévues. S'il y avait eu des antécédents à Lyon sur ce type de risque, nous l'aurions su et nous aurions été sanctionnés. Ce n'est pas le cas, c'est la première fois.
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