Incidents Nice-Marseille : ce qu'il faut savoir avant le jugement de la LFP
La décision de la Ligue de football professionnel sur les incidents du match Nice-Marseille, le 22 août, est attendue mercredi.
Arrêtée à la 75e minute à la suite de la décision des arbitres, la rencontre de la 3e journée de Ligue 1 entre Nice et Marseille, émaillée par des débordements entre supporters niçois et joueurs marseillais sur le terrain comme en tribunes, dimanche 22 août, devrait connaître son dénouement, mercredi 8 septembre.
La décision de la commission disciplinaire de la Ligue de football professionnel (LFP) doit entériner ou non le résultat du match (1-0), décider d'une défaite sur tapis vert de l'une des deux équipes ou encore faire rejouer partiellement, voire entièrement, la rencontre à une date ultérieure.
Un éventail de possibilités qui fait suite à l'ouverture d'une enquête par le parquet de Nice, lundi 23 août. Plusieurs sanctions sont toujours à prévoir à propos d'une succession d'événements en ce qui concerne les responsabilités de chacun des deux clubs et le comportement des supporters niçois. Tour d'horizon des différents actes déjà jugés, et ce qui reste à venir, concernant la décision de la première grosse polémique de la saison 2021-2022 de L1.
Rappel des faits
Dans ce choc de la 3e journée de Ligue 1, l'Allianz Riviera de Nice était pleine à craquer contre Marseille. Les Niçois ont même fait la course en tête grâce à une réalisation de l'attaquant danois Kasper Dolberg (49e) jusqu'à cette triste 75e minute. Sur un corner tiré par le Marseillais Dimitri Payet devant l'un des kop de supporters niçois, le joueur, déjà victime de jets de projectiles à plusieurs reprises, a répondu après avoir reçu une bouteille dans le dos. Le début des débordements qui ont provoqué l'envahissement du terrain.
Plusieurs supporters sont alors entrés sur la pelouse après la réaction de l'international français. L'un d'eux a même frappé Payet d'un coup de pied avant que d'autres joueurs marseillais ne soient touchés physiquement. Une tension palpable qui a fait réagir furieusement l'entraîneur de l'OM, Jorge Sampaoli, contenu avec difficulté par son staff. Pablo Fernandez, le préparateur physique du club, a été, quant à lui, vu en train de frapper un supporter à la tête.Tout cela avant que les joueurs marseillais ne regagnent les vestiaires quelques minutes après. Le début d'une interruption de plus d'une heure et demie à la suite du refus des Marseillais de revenir sur la pelouse.
La réaction du président marseillais, Pablo Longoria, n'a pas tardé dans les travées du stade : "On a décidé de ne pas reprendre le match pour la sécurité de nos joueurs. [...] Ce qu'il s'est passé aujourd'hui est complètement inacceptable. Avant d'ajouter : "L'arbitre était avec nous, il nous a confirmé, à Jorge Sampaoli et moi, que la sécurité n'était pas garantie. Sa décision était d'arrêter le match. La Ligue a décidé, pour une question d'ordre public, de faire reprendre la rencontre."
Une responsabilité renvoyée directement sur les joueurs marseillais par le président niçois Jean-Pierre Rivère, quelques instants plus tard : "Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est la réaction de deux joueurs marseillais de rejeter ces bouteilles".
Ce qui a déjà été décidé
Dès le lendemain, le 23 août, le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, a annoncé dans un communiqué la fermeture de la tribune Populaire Sud de l’Allianz Riviera "pour les quatre prochaines rencontres disputées à domicile". De son côté, la LFP a assuré avoir suivi la position du préfet, favorable à la reprise du match : "La décision de reprendre la rencontre a été prise, au sein de la cellule de crise, par le Préfet des Alpes-Maritimes afin de garantir l’ordre public et la sécurité des 32 000 spectateurs présents dans le stade. La LFP s’est alignée comme toujours sur cette position".
Moins de 72 heures après les événements, les dirigeants des deux équipes ont été convoqués, le 25 août, par la commission de discipline de la LFP. Une première partie du verdict a donc été rendue.
À la suite de l'audition des dirigeants de l'OGC Nice et de l'Olympique de Marseille, l'instance de la Ligue a annoncé la suspension à titre conservatoire de Pablo Fernandez et la tenue à huis clos du match à domicile de Nice, face à Bordeaux, le 28 août. La mise en place de filets de protection devant la tribune des ultras concernée a aussi été proposé par l'OGC Nice.
Ce qui doit encore être jugé
Des premières décisions dans l'attente d'un jugement dont la sentence définitive sera rendue mercredi. À l’issue de l’instruction, un ensemble de décisions définitives reste à déterminer concernant d'éventuelles sanctions vis-à-vis du comportement des protagonistes et de leur envahissement du terrain.
Le comportement des acteurs du jeu sur la pelouse et le sort de la rencontre doivent aussi être jugés. Jusqu'ici, le résultat du match, et la victoire de Nice contre Marseille (1-0), ne sont pas pris en compte pour le classement, dans l'attente des décisions apportées par la LFP et sa commission de discipline.
Trois possibilités sont alors à l'ordre du jour du côté de l'instance suprême de la LFP pour mettre à jour le sort de la rencontre. Le fait de pouvoir rejouer le match serait une première dans ce cas précis d'"incidents graves" et pourrait créer une forme de jurisprudence.
Les deux autres réponses probables seraient aussi de "geler" le match, en décidant de ne pas rejouer sans accorder de points aux deux formations, ou d'entériner la défaite de Marseille sur tapis vert (0-3) pour avoir refusé de reprendre le cours du match, alors que la préfecture avait donné son feu vert pour une reprise.
En cas de litiges, il reste toutefois une ultime possibilité de recours devant la commission d'appel de la Fédération française de football.
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