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Ligue 1 : avec onze titres, le PSG géant des géants du championnat de France

Le PSG est désormais le club le plus titré en Ligue 1, devant l'AS Saint-Etienne et l'Olympique de Marseille.
France Télévisions - Rédaction Sport
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Kylian Mbappé, Jean-Pierre Papin et Michel Platini. (AFP)

Avec 46 titres à son palmarès, le Paris Saint-Germain était déjà le club français le plus titré de l'histoire. Mais le PSG en compte désormais 47, après celui de champion de France de Ligue 1 2022-2023 tout juste acquis, samedi 27 mai. Le onzième pour le club de la capitale, qui devient ainsi l'écurie la plus couronnée en Ligue 1, et s'installe au sommet de la hiérarchie du football français.

Dans le rétroviseur de la formule 1 parisienne, on retrouve les autres clubs qui ont marqué leur époque : Reims, Saint-Etienne, Marseille et Lyon. Des équipes emblématiques, que le PSG déclasse maintenant d'un point de vue statistique, sans oublier les autres grands noms du football français comme Nantes, Monaco ou Bordeaux, qui n'ont jamais dominé sur la durée, mais qui se sont constitué un joli palmarès grâce à leur régularité.

Reims : les pionniers d'après guerre

Armand Penverne face au Real Madrid, lors de la finale de Ligue des champions 1959, à Stuttgart. (AFP)

On parle d'un temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître : celui du football en noir et blanc, avec les lourds ballons en cuir et les premières chaussures à crampons. Celui qui voyait le Stade de Reims disputer deux finales de Ligue des champions (1956, 1959) face au Real Madrid. Et surtout celui qui voyait l'Hexagone se passionner pour "le Grand Reims", qui délocalisait souvent ses rencontres à Paris. 

Présidé par Henri Germain, et financé en grande partie par l'argent du Champagne (notamment la maison Pommery), le Stade de Reims aligne alors des onze magiques, avec la colonne vertébrale de l'équipe de France (Just Fontaine, Roger Piantoni, Raymond Kopa...). Le tout orchestré par Albert Batteux, lui-même sélectionneur des Bleus. C'est aussi l'époque du football champagne, nom donné au jeu chatoyant développé par les Rémois qui vont ainsi remporter six titres de champion de France après-guerre (1949, 1953, 1955, 1958, 1960 et 1962), devenant ainsi le premier géant du football français.

Saint-Etienne : le phénomène de société

En août 1976, les Verts de Robert Herbin (en blanc) posent au stade Geoffroy Guichard. (AFP)

Lorsque le Stade de Reims amorce son déclin au début des années 1960, l'AS Saint-Etienne émerge sur la scène nationale. Porté par le groupe Casino Geoffroy Guichard (d'où le nom du stade), le club stéphanois entame alors ce qu'on a appelé ensuite "la grande période des Verts", soit une domination de près de vingt ans sur le football français, avec dix titres de champion à la clé glanés entre 1957 et 1981. Au cœur de cette faste période, les Verts connaissent leur apogée entre 1967 et 1976, neuf saisons qui les voient sacrés à sept reprises.

Leur finale de Coupe des clubs champions perdue en 1976 reste dans toutes les mémoires. À l’époque, plus qu'une équipe de football, l'AS Saint-Etienne de Dominique Rocheteau, des frères Revelli ou plus tard de Michel Platini et Johnny Rep est un véritable phénomène de société. Alors que l'équipe de France peine à exister, les Verts comblent ce vide et s'imposent comme le club du pays. En dehors du championnat, ils récoltent au passage six Coupes de France, avant de connaître une chute vertigineuse dès 1982 et l'affaire de la caisse noire. Depuis, Saint-Etienne n'a gagné qu'un trophée : la Coupe de la Ligue en 2013.

Marseille : la démesure Bernard Tapie

Les onze Marseillais titulaires lors de la finale de Ligue des champions 1993, gagnée face au Milan (1-0), le 26 mai 1993. (AFP)

En 1986, l'homme d'affaires parisien Bernard Tapie reprend l'Olympique de Marseille en mains, encouragé par le maire de la cité phocéenne : Gaston Defferre. Après avoir réussi dans le monde de l'entreprise et dans le cyclisme, Bernard Tapie fait une promesse : faire de l'OM le plus grand club de France, et remporter la Ligue des champions. Une promesse qui sera tenue par "Nanard", avec le sacre européen de l'OM en 1993 face au Milan, dont on célèbre les 30 ans.

Mais pour réaliser ce rêve européen, l'OM de Tapie a d'abord dû faire sa loi en France. À grands coups de stars et de paillettes, Marseille a régné sur la D1 de 1989 à 1993, avec cinq titres consécutifs de champion, bien que celui de 1993 ait finalement été retiré au club à la suite de l'affaire VA-OM. Avec ses stars Papin, Waddle, Pelé, Francescoli ou encore Boksic, l'OM est alors le club phare du championnat, malgré une concurrence féroce de Bordeaux, Monaco ou du PSG. Une ère dorée qui prend fin brutalement, avec la relégation administrative du club en D2 en 1994. Depuis, le club phocéen n'a gagné qu'une fois le championnat et compte 9 titres de champion.

Lyon : le tube des années 2000

Les Lyonnais célèbrent leur cinquième titre de champion de France, le 16 avril 2006, sur la pelouse du Parc des Princes. (AFP)

S'il quitte le monde du ballon rond par la petite porte, Bernard Tapie laisse un héritage oublié : en effet, si Jean-Michel Aulas reprend l'Olympique lyonnais en 1987, c'est en effet grâce à l'aide et aux conseils de Bernard Tapie, qui voit en ce "jeune industriel un excellent président pour l'OL". Quarante ans plus tard, la vision de Tapie a été largement confirmée, car Jean-Michel Aulas fait de Lyon, alors anonyme équipe de milieu de tableau, LA place forte du football tricolore des années 2000.

Un chiffre suffit à le mesurer : 7, comme le nombre de titres de champion de France consécutifs de l'OL entre 2002 et 2008. Même le PSG actuel n'a jamais réussi pareil exploit (4 titres à la suite entre 2013 et 2016). À l’époque, Lyon nourrit (comme l'OM de Tapie) des ambitions européennes assumées, mais qui ne se confirmeront jamais. Peu à peu, et malgré une stratégie de recrutement agressif chez les concurrents francophones, l'hégémonie lyonnaise s'essouffle à l'aube des années 2010. Mais depuis, rares ont été les années sans voir l'OL dans le haut du tableau. Après 36 ans de présidence, Jean-Michel Aulas peut prendre sa retraite avec le sentiment du devoir accompli. 

Paris : la révolution qatarie

Zlatan Ibrahimovic avait été présenté devant la tour Eiffel, le 18 juin 2012. (BERTRAND GUAY / AFP)

Quand le Qatar rachète le PSG à l'été 2011, le club parisien est surtout une équipe de Coupe. Et pour cause : Paris ne compte alors que deux titres de champion de France (1986, 1994), contre 8 Coupes de France et 3 Coupes de la Ligue. Mais les investissements conséquents consentis par les nouveaux propriétaires du club vont changer la donne, alors qu'aucun club n'a réussi à prendre le relais de Lyon dans l'Hexagone. Ainsi, entre la fin du règne lyonnais en 2008, et le début de l'hégémonie parisienne en 2013, quatre champions se sont succédés : Bordeaux (2009), Marseille (2010), Lille (2011) et Montpellier (2012).

Le sacre des Héraultais en 2012 marque un premier accroc dans les plans du PSG, mais qui ne se reproduira que deux fois ensuite : en 2017 avec Monaco, et en 2021 avec Lille. Deux exceptions dans une décennie dominée de la tête et des épaules par le PSG, qui a empoché 9 titres de champion. Avec désormais 11 couronnes nationales, et des moyens financiers qui le placent loin devant le reste du championnat, le PSG semble intouchable. Comme le semblaient Reims, Saint-Etienne, Marseille et Lyon à leur époque, eux aussi bien aidés par leurs finances.

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