Ligue 1 : pourquoi la billetterie nominative ne s'appliquera vraisemblablement qu'au match PSG-OM cette saison

Annoncée fin octobre, la mesure qui devait entrer en vigueur le 31 décembre a déjà du plomb dans l'aile.
Article rédigé par Julien Froment
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une tribune du Parc des Princes lors d'un match PSG-OM, le 2 avril 2023 (illustration). (FRANCK FIFE / AFP)

Ce devait être obligatoire pour le PSG, l'OM et l'OL. Finalement, ce sera beaucoup moins. Pour lutter contre les violences et les chants discriminatoires lors des matchs de football français, la billetterie nominative devait être obligatoire pour le Paris Saint-Germain, l'Olympique de Marseille et l'Olympique lyonnais à partir du 31 décembre. C'est ce qu'avait annoncé, fin octobre, le ministre des Sports d'alors, Gil Avérous, à l'issue d'une réunion tenue au ministère de l'Intérieur. 

Sauf que si cette mesure aurait dû concerner 29 matchs, c'est-à-dire toutes les rencontres de Ligue 1 à domicile de l'OM, du PSG et de l'OL d'ici à la fin de la saison. Finalement, ce ne sera le cas que pour les confrontations directes entre ces trois équipes, soit trois matchs seulement à venir.

"Beaucoup de la communication"

Et encore, deux de ces trois matchs ne devraient pas tomber sous le coup de l'arrêté. "L'arrêté, normalement, ne peut pas entrer en vigueur dans un délai de trois mois. Juridiquement, ce n'est pas possible. Il a été publié début décembre, il ne pourra pas entrer en vigueur avant début mars", précise Pierre Barthélémy, avocat pour l'Association nationale des supporters.

Au final, donc, seul le "Classique", entre le PSG et l'OM, prévu le 16 mars 2025, devrait expérimenter ce système de billetterie nominative. Un système loin d'être nouveau, souligne toutefois Pierre Barthélemy. "À notre sens, c'est beaucoup de la communication, parce que ce sont des clubs qui ont déjà mis en place de tels dispositifs", rappelle l'expert.

"Ce n'est pas parce que vous entrez dans le stade avec un billet à votre nom que ça permet ensuite d'identifier qui commet un incident, soit autour du stade, soit dans le stade..."

Pierre Barthélemy, avocat pour l'Association nationale des supporters

à franceinfo

Un arrêté par ailleurs jugé illégal par Pierre Barthélemy, pour une autre raison : "Dans le Code du sport, il est mentionné que sur toutes les évolutions à caractère réglementaire en lien avec le supportérisme, il faut saisir préalablement l’Instance nationale du supportérisme pour avis. On devait être saisis lors de la séance plénière de fin décembre or, il a publié l’arrêté avant et annulé le rendez-vous... C’est un avis consultatif qui est obligatoire. Cet arrêté est doublement illégal, il est intervenu au terme d’une procédure viciée et il est illégal dans le délai qui le prévoit."

Parmi les autres événements concernés par cet arrêté, les matchs des équipes de France de foot et de rugby, le tournoi de Roland-Garros ou encore la finale de la Coupe de France et la finale du Top 14.

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