Ligue 1 : toujours sans victoire après 10 matchs, l'Olympique lyonnais ne nie plus l'urgence
Déjà au fond du trou, l'Olympique lyonnais ne cesse de creuser. Incapables de battre le promu Metz (1-1), dimanche 5 novembre, les Rhodaniens sont derniers de Ligue 1 avec quatre petits points. Après dix matchs, ils n'ont toujours pas gagné cette saison. L'OL fait partie des trois dernières équipes sans victoire dans les cinq grands championnats européens, aux côtés de la Salernitana (Italie) et d'Almeria (Espagne). Au XXIe siècle, 11 des 16 équipes dans cette situation en Ligue 1 ont échoué à se maintenir, sachant que la plupart évoluaient dans un championnat à 20 équipes, offrant quatre rencontres de plus pour se rattraper que l'élite actuelle à 18.
Il y a péril en la demeure, et Lyon semble tout juste le mesurer. "On ne va pas se mentir et dire que l'on va jouer l'Europe", a ainsi euphémisé le défenseur Clinton Mata, sur Prime Video après la rencontre. Les banderoles "Objectif : maintien" placardées aux quatre coins du Groupama Stadium avant le match donnaient le ton, dimanche. Septuple champion de France et encore demi-finaliste de Ligue des champions il y a trois ans, l’OL assume désormais officiellement jouer sa survie. Et les réactions timides du public dimanche après-midi, sans sifflets ni encouragements, illustrent le déclassement lyonnais quand, en d’autres temps, un nul à domicile contre un promu aurait eu des allures de cataclysme.
"Il va falloir s'adapter, car c'est différent de jouer le haut du tableau", a poursuivi Mata. Avoir conscience du danger suffisamment tôt est nécessaire pour une équipe pas programmée pour cet objectif si particulier. En 2022, les Girondins de Bordeaux avaient fini par connaître la relégation en Ligue 2 après s’être voilé la face durant toute la saison.
"La réalité est que nous sommes derniers et que nous jouons le maintien", a assumé Maxence Caqueret. Sans afficher un discours révolutionnaire, le milieu de terrain a nommé l'urgence, deux semaines après l'intervention de son président John Textor, qui ne voyait "pas de risque de relégation" dans la foulée du revers contre Clermont.
Textor moqué par les supporters
Absent dimanche, l'Américain a été moqué par le public ("Textor, t'es où ?" a-t-on entendu) et donne l'impression de ne pas mesurer l'ampleur du désastre. Son siège était occupé par Tony Parker, le président de l'Asvel, le club de basket de l'agglomération lyonnaise dont l'OL est actionnaire. "John m'a demandé de m'asseoir à sa place, il veut que je revienne dans le board de l'OL", a révélé l'ancien basketteur, dans une sortie inattendue et symptomatique d'un paquebot qui navigue à vue.
Sur le terrain, le manque de réussite est criant. L’OL est capable de séquences encourageantes, mais peine à conclure. D'après les expected goals – une statistique qui mesure le nombre de buts qu'aurait dû inscrire une équipe en fonction de la dangerosité de ses tirs – Lyon aurait dû s'imposer à cinq reprises cette saison. Au lieu de cela, la 17e attaque de Ligue 1 n'a marqué que huit buts, quatre de moins que ses expected goals cumulés.
Ce fut encore le cas dimanche face à Metz, lorsqu’Alexandre Lacazette a été barré par le gardien Guillaume Dietsch, qui disputait son tout premier match de L1. A l’inverse, les Gones ont craqué sur un but venu de nulle part, inscrit par Ablie Jallow (77e), d'une frappe lointaine avec l'aide du poteau. L’OL se consolera maigrement avec ce premier point de la saison obtenu après avoir été mené au score, grâce au jeune milieu Skelly Alvero (84e). "Il manque quelque chose. Je ne sais pas quoi, car si je le savais, on ne serait pas dans cette situation", a admis l'entraîneur Fabio Grosso.
Un calendrier qui s'annonce corsé
Dans ce contexte, le public a préféré saluer le Transalpin. L'ancien joueur des Gones (2007-2009) jouit d'une grande cote de popularité à Lyon, amplifiée après l'agression dont il a été victime lors du caillassage du bus lyonnais à Marseille une semaine plus tôt et dont il porte encore les marques au visage. "Je vous promets qu’on donnera tout. J’espère que ça sera suffisant", a-t-il clamé devant les ultras des Bad Gones, qui l'ont acclamé en retour.
L'épisode phocéen apparaît, aux yeux des supporters, comme une circonstance atténuante pour ne pas enfoncer un groupe traumatisé. "Les liens ont été encore plus resserrés", affirmait le gardien Anthony Lopes avant la rencontre. Mais il faudra plus que de la solidarité pour rebondir, surtout au vu du calendrier qui attend l'OL. Moribonds contre Le Havre, Lorient, Clermont et donc Metz à domicile, les Rhodaniens vont affronter des adversaires d'un autre calibre lors des quatre prochaines sorties : Rennes, Lille, Lens et Marseille. Cette série à haut risque pourrait enfoncer un peu plus des Lyonnais déjà à six points de Metz, barragiste, et à sept du premier non-relégable.
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