Mon Petit Gazon, FanLive : quand le gaming joue sur le terrain du football
Dans le sillage de Mon Petit Gazon, de plus en plus d’applications et de jeux consacrés au football voient le jour en France. La dernière en date, FanLive, créée en septembre 2020, propose aux joueurs une expérience “100% immersive”.
Il n’y a pas que Mon Petit Gazon (MPG) en France. Si l’application qui fête son dixième anniversaire reste plébiscitée par les fans de ballon rond, un nouveau concurrent a émergé en septembre 2020 : FanLive. L’application qui a déjà attiré 150 000 joueurs se positionne elle-aussi sur le créneau du fantasy football en promettant une expérience tout aussi immersive que MPG.
Notre #application FanLive Fantasy est disponible sur les stores depuis hier !
— FanLive Fantasy (@FanLive_Fantasy) January 11, 2020
Dégustez cette vidéo pour tout comprendre.
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Comme sa sœur aînée, FanLive propose à ses utilisateurs de concevoir leur équipe fictive avec les vraies stars de la Ligue 1. Un fois l’effectif composé, les performances réelles des individualités acquises influent sur le résultat du match auquel le joueur participe chaque week-end face à son adversaire. Avec pour objectif de grimper au classement des meilleurs joueurs de la plateforme. Le jeu propose aussi de faire équipe avec ses amis pour constituer la ligue la plus performante de FanLive, selon un système directement inspiré de Clash of Clans.
FanLive propose une immersion totale
Un principe pratiquement identique à celui de MPG, à ceci près que le fanliver peut agir en temps réel pendant sa rencontre, là où sur Mon Petit Gazon les compositions d’équipe et les changements de joueurs sont enregistrés et figés le vendredi soir, avant le début de la journée de championnat.
“Si vous avez un attaquant que vous sentez bien, vous pouvez placer une carte bonus en direct. S’il marque, votre carte est valable”, décrit Edgard Palle, co-créateur de FanLive avec Alain Roche, ancien joueur international français (1988-1996).
L’utilisateur de l’application peut aussi suivre en direct les performances de ses recrues. Les points que les joueurs marquent en fonction de leur prestation réelle s’affichent en effet directement sur l’écran sur lequel il regarde son match de Ligue 1.
“On a voulu rajouter une couche technologique pour qu’il y ait une interactivité entre les joueurs. On a fait du 100 % live. Si Mbappé marque un but, vos points s’affichent en temps réel en haut à droite. On a vraiment ce rôle de double écran”, précise Edgard Palle.
On a créé le 100 % live pour faire entrer le fan dans la télé, pour qu’il vive sa passion en temps réel.
Edgard Palleco-fondateur de FanLive
Avec cette formule en totale immersion pendant les vraies rencontres de championnat, FanLive veut se tailler la part du lion. Même si dans la jungle footballistique française, MPG reste le roi avec près de 950 000 utilisateurs qui s’affrontent cette saison. “MPG, on respecte vraiment. Mais on veut s’adresser à d’autres publics. FanLive crée des petites communautés. Par exemple, les casernes de gendarmerie jouent les unes contre les autres”, mentionne le créateur. Depuis sa création en septembre 2020, l’application d’Edgard Palle dénombre 150 000 joueurs, dont 5 000 abonnés qui payent 1,99 euros par semaine à travers la plateforme jeux vidéo d’Orange. D’ici la fin de l’année, FanLive espère compter 20 000 utilisateurs payants, puis 60 000 en 2022.
Le football, un terrain propice
Comme MPG, FanLive surfe sur l’envie des supporters de football de vivre leur passion autrement. “Avant, les fans étaient un peu passifs. Aujourd’hui, avec leur téléphone à la main, ils tweetent, commentent le match avec leurs potes, ils deviennent actifs. MPG s’inscrit là-dedans”, confie Martin Jaglin, l’un des trois fondateurs de Mon Petit Gazon.
“On est encore plus dans cette tendance. On a soif de vivre pleinement le sport après la Covid. Plus le fan vit son sport en étant acteur, mieux il se sent. Cette immersion est indispensable. La tendance allait vers un rapprochement des supporters de leur passion, la Covid a accéléré ça”, appuie Edgard Palle. Mais en proposant une expérience aussi réaliste, les applications ne risquent-elles pas de se substituer à la Ligue 1 ? Le fan ne s’éloigne-t-il pas de sa passion originelle en vivant des émotions tout aussi fortes à travers son match fictif sur MPG ou FanLive ?
Pour Martin Jaglin, le fantasy football n’est pas un palliatif aux compétitions réelles mais se pose au contraire en complément idéal. “Les gens nous disent que depuis qu’ils jouent, ils regardent des Angers - Nantes pour voir leurs joueurs. Les gens qui sont sur MPG consomment beaucoup plus la Ligue 1 que les autres”, assure celui pour qui il serait difficile d’obtenir le même succès avec un autre sport.
On se voit un peu comme un jeu de société moderne connecté entre les terrains et l’application en temps réel. Le foot est un terrain favorable au jeu, à la vanne, à la déconne. C’est une somme de couches qui sont toutes sympas.
Martin Jaglinco-fondateur de MPG
Car le football est en effet un terrain particulièrement propice au fantasy, conciliant esprit de compétition et codes du gaming, le tout avec une communauté particulièrement importante en France. Selon le Baromètre établi par Ipsos pour la LFP en 2018, 7 millions de Français se disent fans de ballon rond. “On aimerait faire d’autres sports mais le foot prend tellement de parts de marché... Pour ne pas perdre d’argent, on a besoin d’avoir un nombre minimum d’utilisateurs. On sait qu’on l’a sur le foot, on ne sait pas si on l’aurait sur d’autres sports”, concède Martin Jaglin.
FanLive ne fait de son côté pas seulement la part belle au football. “D’ici la fin de l’année prochaine, l’idée est de toucher tous les sports”, assure Edgard Palle. Si l’application travaille avec l’ancien joueur de football Alain Roche, elle collabore aussi avec Marc Lièvremont, ancien sélectionneur de l’équipe de France de rugby (2007-2011) et Thomas Lièvremont, ancien international français de rugby (1996-2006).
Des applications qui continuent d’évoluer
Pour continuer à se développer, FanLive et MPG proposent régulièrement de nouvelles modalités à leurs utilisateurs. Pour son dixième anniversaire, le jeu numéro 1 des fans de football Mon Petit Gazon arrive avec une nouvelle application qui a coûté un million d’euros et la formule “tournoi” qui permet à chacun d’affronter des inconnus.”Tout le monde démarre avec 250 millions d’euros et il suffit de sélectionner des joueurs dans cette limite de budget. Chaque week-end est éliminatoire. Tu gagnes, tu continues. Tu perds, tu es éliminé. C’est une pression particulière à chaque match. On a voulu ça à l’instar du football réel avec le championnat d’un côté et la coupe de l’autre”, raconte le cofondateur de MPG.
De quoi s’ouvrir à un public encore plus large. “Pour les ligues, il faut trouver des copains. Ça peut être compliqué. On peut être mauvais, donc les semaines mettent du temps à passer. Là, il y a une émulation chaque week-end et tu peux trouver des tournois publics assez facilement”, affirme Martin Jaglin. Depuis le lancement du mode, une compétition réunissant 3 000 twittos a d’ailleurs été créée entre les membres de la communauté MPG.
De son côté, FanLive s’appuie depuis sa fondation sur le système des NFT, ces cartes Panini à la sauce numérique. Les joueurs peuvent ainsi acheter, collectionner ou revendre ces objets dématérialisés sur la plateforme en fonction de leurs cotes. FanLive travaille alors avec la start-up Tezos, l'une des actrices du marché en Europe, avec l’ambition de rendre les cartes NFT accessibles au plus grand nombre.
“Demain, chaque personne pourra acheter des cartes à 2 ou 3 euros mais elles leur appartiendront. Le joueur obtiendra des avantages dans le jeu. D’ici la fin de l’année, on veut proposer une market place qui permettra aux clubs de mettre leurs cartes. Quand vous avez des cartes qui vous apportent un actif financier, ça vous amène un piquant supplémentaire par rapport aux jeux traditionnels”, garantit Edgard Palle.
Pour l'heure, la communauté de fans de fantasy sport regroupe entre 1 et 1,5 million de joueurs en France. Des scores encore loin des États-Unis où 10 % de la population s'affronte dans des matches fictifs de leurs pratiques préférées.
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