Nice-ASSE : La L1 en état de siège
Une heure avant le coup d'envoi de ce match comptant pour la 14e journée de Ligue 1, 250 fans de l'AS Saint-Etienne - près de 200 autres se trouvant à l'extérieur - prennent place dans la tribune réservée aux visiteurs dans cette enceinte flambant neuve de 35.000 places, futur hôte de l'Euro 2016. Mais très vite, la situation dégénère. "Il y a eu un mouvement des Stéphanois pour sortir de leurs tribunes. Ils se sont opposés à des stadiers et à des policiers, avant l'arrivée rapide de renforts", a expliqué à l'AFP Marcel Authier, directeur départemental de la Sécurité publique des Alpes-Maritimes, déplorant "plusieurs policiers contusionnés". Des dizaines de sièges sont jetés de part et d'autre et de violents affrontements opposent les supporteurs, dont l'un manque de tomber dans le vide, a constaté une journaliste de l'AFP.
Finalement, décision est prise de renvoyer chez eux les fauteurs de troubles, sur requête du président du club niçois Jean-Pierre Rivère, qui en a fait la demande pour des raisons de sécurité. Après la rencontre, qui se déroule tranquillement, place au bilan d'après-match et aux déclarations courroucées des deux camps. Selon les premiers éléments, 200 sièges ont été arrachés et huit personnes ont été légèrement blessées, dont deux stadiers, a indiqué André Bloch, responsable de la sécurité de l'OGCN, annonçant un dépôt de plainte contre X pour dégradations et l'envoi de la facture à l'AS Saint-Etienne. La police a confirmé ce chiffre, faisant état d'un blessé "chez les supporteurs stéphanois et de sept chez les Niçois". Aucune interpellation n'a eu lieu à ce stade. "Nous avons décidé de les renvoyer à Saint-Etienne. Mais il y aura des poursuites", a précisé M. Authier sans indiquer si des meneurs avaient été identifiés.
Les Verts dans le collimateur
Il a par ailleurs démenti les informations évoquant un caillassage des dix bus et mini-bus des supporteurs de l'AS Saint-Etienne, dont s'est fait l'écho le président stéphanois Roland Romeyer. "Il y a peut-être eu un projectile qui aurait atteint un bus, mais c'est pour l'instant une rumeur", a-t-il dit. "Je suis en colère, je n'admets pas ce qui s'est passé cet après-midi", a réagi de son côté le président de l'OGCN. "Quand on est dirigeant, on doit avoir du recul et de la décence. Les propos de mon confrère stéphanois à la mi-temps m'ont choqué. Il ne s'est rien passé entre Le Capitou, lieu de prise en charge des bus de supporteurs stéphanois par la gendarmerie, et le sous-sol du stade", a-t-il insisté. Le match s'est lui déroulé sans incident et les Verts se sont imposés 1-0. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, et la ministre des Sports Valérie Fourneyron, ont condamné "avec la plus grande sévérité (ces) graves incidents". "De tels événements montrent à l'évidence que les comportements violents d'+ultras+ de certains clubs n'ont toujours pas été éradiqués", ont-ils souligné, estimant qu'ils justifiaient "donc pleinement les mesures d'interdiction de stade ou d'encadrement de déplacements qui sont prises très régulièrement par les pouvoirs publics".
Le président de la Ligue de football professionnel Frédéric Thiriez a affiché le même discours de fermeté. "Ça suffit! Ces quelques crétins qui s'intitulent supporteurs ne se rendent même pas compte qu'ils ruinent l'image du football. Une seule solution: la répression", a-t-il dit dans un communiqué transmis à l'AFP, souhaitant "une réunion au ministère de l'Intérieur centrée sur la question des déplacements de supporteurs à l'extérieur". Lors de la précédente journée de Ligue 1, le match Saint-Etienne - Lyon avait déjà été marqué par quelques incidents. L'entraîneur des gardiens lyonnais Joël Bats était allé fixer une écharpe sur les filets du but situé juste devant le Kop Sud des supporteurs stéphanois. Ce geste, perçu par certains locaux comme une provocation, avait amené quelques supporteurs à descendre sur la pelouse, avant qu'ils ne soient stoppés par le service de sécurité de Geoffroy-Guichard.
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