Ligue 2 : coup de tête, cartons rouges et insultes... Cinq mois après un premier contentieux, Bordeaux-Rodez dégénère à nouveau

Cinq mois après le match arrêté à cause de l'agression du joueur aveyronnais Lucas Buades par un supporter bordelais, les retrouvailles entre Bordeaux et Rodez en Ligue 2 ont donné lieu à une nouvelle confrontation houleuse, samedi 28 octobre. La rencontre, très tendue, terminée avec un carton rouge de chaque côté, a dégénéré après le coup de sifflet final, sur le score de 2-2.

L'attaquant bordelais Alberth Elis a asséné un coup de tête au Ruthénois Giovanni Haag, frustré par la tournure des événements – son équipe, en difficulté au classement, menait 2-0 avant de se faire rejoindre. Il a logiquement écopé d'un carton rouge. "Il ne m'a pas serré la main, donc je l'ai pris pour qu'il me la serre. Il s'est retourné et m'a mis un coup de tête, a expliqué peu après Giovanni Haag sur beIN Sports. C'est bien qu'il y ait un peu d'animosité, mais il ne faut pas que ça dépasse les bornes." 

Dans une fin de match rocambolesque, Giovanni Haag, justement, a dû jouer les gardiens de but. Milieu défensif pendant 88 minutes, il a basculé dans la cage après l'expulsion du portier Lionel Mpasi puisque Rodez ne pouvait plus faire de remplacement. Il s'est d'ailleurs distingué avec un arrêt sur sa ligne et une sortie aérienne maîtrisée pour sécuriser le nul, n'hésitant pas à chambrer le public bordelais. "Cette semaine, je suis allé aux buts en fin de séance pour rigoler. Mais je n’étais pas aussi bon qu'aujourd'hui !", a-t-il souri après coup, en recevant son trophée d'homme du match.

Cinq mois après l'agression de Lucas Buades

L'épilogue d'un match disputé sous une ambiance très hostile aux Ruthénois. Une banderole "honte à Rodez" a été déployée dès l'échauffement des visiteurs, et des sifflets et insultes les ont accompagnés durant toute la rencontre.

Pour comprendre cette atmosphère de rivalité entre deux équipes jamais opposées en championnat avant la saison dernière, il faut revenir au 2 juin dernier. Le match décisif pour la montée des Girondins - et celui du maintien des Ruthénois - n'avait duré que 22 minutes. Il avait été interrompu après l'ouverture du score ruthénoise, par Lucas Buades. Un supporter bordelais s'était infiltré sur le terrain et avait bousculé le buteur, victime d'une commotion cérébrale, lors de la célébration. Une partie des supporters bordelais avait alors accusé Buades d'avoir simulé.

La victoire ruthénoise, décidée quelques jours plus tard sur tapis vert, avait enterré les derniers espoirs bordelais (de toute façon très maigres) de remontée en Ligue 1. "L'injustice restera à vie", a encore commenté le défenseur girondin Clément Michelin cette semaine. Le prochain épisode, prévu début mars dans l'Aveyron, s'annonce musclé.