"Ce match contre Arsenal m'a permis d'être dans la lumière": l'ancien Lensois Michaël Debève revient sur son but mythique à Wembley en 1998
C'est toute une ville qui se prépare à bondir. Pour son retour en Ligue des champions après 21 ans d'absence, le Racing Club de Lens accueille, mardi 3 octobre (21 heures), le vice-champion d'Angleterre Arsenal lors de la deuxième journée de la compétition. Une affiche comme on n'en avait pas vu depuis bien longtemps, donc, au stade Bollaert-Delélis, et qui n'est pas sans rappeler quelques souvenirs aux férus des Sang et Or.
Car c'est bien face aux Gunners que les Lensois ont signé, le 25 novembre 1998, le plus beau succès de leur histoire en C1. À Wembley - et non pas Highbury, l'antre traditionnel du club anglais, en travaux à cette époque - les joueurs de Daniel Leclercq avaient réussi l'exploit de devenir la première équipe française à s'imposer dans le temple du football. Un succès marqué du sceau d'un homme, Michaël Debève, milieu de terrain à l'époque et unique buteur de la rencontre (0-1). L'homme d'aujourd'hui 52 ans, entraîneur adjoint d'Amiens en Ligue 2, évoque avec émotion ses souvenirs de ce "match à part" et donne quelques clés pour rééditer cette performance.
franceinfo: sport : Qu'est-ce que signifie pour vous ce retour des Sang et Or à Bollaert pour disputer un match de Ligue des champions ?
Michaël Debève : Ça me rappelle forcément plein de bons souvenirs de la campagne 1998-1999. On me ramène souvent à ce match-là contre Arsenal et ce but que j'avais marqué. Dès qu'il y a eu le tirage au sort des groupes, cet été, ça a résonné en moi, et puis du côté des supporters également. J'ai été très sollicité par beaucoup de monde à ce moment-là, des gens qui m'appelaient pour me dire : "tu as vu c'est Arsenal !", "est-ce que tu seras au match ?", "est-ce que tu vas regarder le match ?" Ça va faire rejaillir beaucoup de choses, et il est bien évident que je serai le premier supporter des Lensois, c'est sûr.
Guillaume Warmuz, gardien du RC Lens lors du match face à Arsenal en 1998-1999, a été interrogé sur ces retrouvailles avec les Gunners. Il a expliqué que cette rencontre était ni plus ni moins que le plus beau souvenir de sa carrière. Est-ce aussi votre cas ?
Oui, c'est l'un des plus beaux souvenirs, en sachant aussi qu'avec cette génération des Sikora, Déhu, Smicer, Vairelles etc... on avait été champions de France la saison précédente et que l'on poursuivait en Ligue des champions. Ça reste le moment fort de ma carrière, c'est la seule saison où j'ai disputé la C1 et en plus le but que j'ai mis à Wembley m'a permis d'être dans la lumière. Encore aujourd'hui je peux en parler, et c'est resté dans la mémoire des supporters lensois que je croise un peu partout. C'est un petit peu comme avec Yoann Lachor et le but du titre en 1998, moi je suis le buteur de Wembley.
Ce 25 novembre 1998, vous deveniez aussi le premier club français à gagner à Wembley. Est-ce que vous mesuriez cette portée historique ?
On ne savait pas que ça allait être historique, non, mais pour nous c'était déjà beau d'avoir été champion et de disputer une telle compétition. Avoir Arsenal dans son groupe, autant dire qu'ils étaient favoris. À Wembley, devant plus de 73 000 personnes... C'est ce qui rend tout cela mythique, par rapport à ce stade et cette grosse cylindrée européenne qu'est Arsenal.
Il y a des bons joueurs, une bonne équipe, et puis on sait qu'à domicile les Lensois seront portés par le public. Le foot permet de pouvoir croire à une qualification pour les 8es de finale.
Michaël Debèveà franceinfo: sport
Comment analysez-vous les chances lensoises face à Arsenal et dans ce groupe qui comprend aussi le FC Séville et le PSV Eindhoven ?
Ce sont des équipes habituées aux campagnes européennes et au très haut niveau. Le conseil, c'est de faire ce qu'ils ont fait contre Séville (1-1 lors de la première journée), c'est-à-dire ne pas hésiter à jouer, prendre des risques. C'est une compétition où il ne faut pas trop calculer. Si c'est pour se dire "on a peu de chances", ça risque de mal se terminer. Je pense qu'ils ont montré la voie face à Séville, c'est-à-dire qu'il faut jouer vers l'avant, ne pas avoir peur, tenter de marquer des buts. Lens peut bien figurer dans ce groupe, il n'y a aucune raison.
Le début de saison du RC Lens a été compliqué en championnat (quatre défaites et un nul lors des cinq premières journées). Est-ce que la Ligue des champions peut permettre aux hommes de Franck Haise de reprendre confiance, de jouer cette compétition avec un esprit un peu neuf, sans pression ?
Tout à fait. Ça a déjà été un accomplissement en championnat la saison dernière, ils ont peut-être été en difficulté sur ces premières journées mais c'est provisoire. Quand on voit comme ils ont lutté pour être en position de pouvoir disputer la C1, on ne peut pas laisser filer cette opportunité en jouant petit bras. Une campagne européenne, ça ne se prend pas à la légère. C'est tellement difficile de se qualifier qu'une fois qu'on y est, il faut jouer à fond. À Séville, ils n'ont absolument pas été ridicules et ont montré qu'il faudra compter sur eux.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.