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Football : en plein rebond en Ligue des champions mais en chute libre en Ligue 1… Quel est le niveau réel de l'OM ?

L'Olympique de Marseille a l'occasion de se qualifier dès mercredi sur la pelouse de l'Eintracht Francfort pour les huitièmes de finale de la C1, tout en étant en plein cœur d'une spirale négative de résultats en championnat.

Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le milieu de terrain de l'Olympique de Marseille Matteo Guendouzi lors du match de l'OM contre Rennes, en Ligue 1 le 18 septembre 2022 (NICOLAS TUCAT / AFP)

Marseille galère, perd même ses certitudes, mais n'a jamais été aussi près d'un grand bonheur européen. Le club phocéen pourrait déjà être assuré d'une place en huitièmes de finale de la Ligue des champions, mercredi 26 octobre, en cas de succès sur la pelouse de l'Eintracht Francfort, conjugué à celui de Tottenham face au Sporting dans le même temps. Une perspective quasi-inespérée pour la formation d'Igor Tudor, qui avait perdu ses deux premiers matches de la phase de groupes.

Et, paradoxalement, c'est au moment où la donne a changé sur la scène européenne qu'elle enchaîne les contre-performances en Ligue 1. Au point de se demander où se situe l'OM. Est-il en sous-régime par rapport à son réel potentiel ou, au contraire, était-il en surrégime en ce début de saison ?

L'attaque portée disparue

En Allemagne, Marseille pourrait signer son troisième succès de rang en Europe et égaler sa série diamétralement opposée en championnat, puisque le club phocéen reste sur trois revers sans gloire en Ligue 1. Battu à la maison par le promu Ajaccio (1-2), puis par le rival parisien dans le Classique (0-1) et une nouvelle fois à domicile, cette fois face à un concurrent direct, Lens (0-1), il a rétrogradé à la 5e place du classement. "C'est probablement notre meilleur match de la saison" a pourtant assuré Tudor samedi, au micro de Canal+, après la défaite contre les Nordistes.

Après avoir signé le meilleur début de saison de son histoire en championnat, Marseille a patiné contre trois adversaires pourtant bien différents. "La période est plus compliquée niveau comptable, mais dans le contenu, c'est très positif donc il faut qu'on s'appuie là-dessus, a clamé le capitaine Valentin Rongier mardi en conférence de presse. La confiance est toujours là."

Vainqueur de six de ses sept premiers matches en Ligue 1 avec une attaque en verve (2,1 buts de moyenne) et une solidité collective, l'OM est depuis devenu une machine stérile et prévisible, en grande difficulté au moment de s'adapter. Marseille reste maître du ballon et ne s'effondre pas, avec une seule défaite de plus d'un but cette saison, contre Tottenham en ouverture de campagne de C1 (2-0).

Mais sans solution offensive pérenne derrière un pressing haut et incessant, les coéquipiers d'Alexis Sanchez se montrent trop peu dangereux. Sur leurs cinq derniers matches de Ligue 1, ils n'ont inscrit qu'un seul but sur une action placée (construite et dans le cours du jeu), bien trop peu pour un prétendant aux sommets.  "On a des qualités, une équipe forte, costaude défensivement et qui met de l'intensité. On n'a pas de problème particulier à la finition, a tempéré Valentin Rongier mardi. On a un manque de réussite, mais le plus inquiétant, ce serait de ne pas se procurer de situations. Ce n'est pas le cas. Il faut continuer."

Le système à trois joueurs offensifs, une pointe et deux soutiens, laisse sur le carreau des créateurs comme Dimitri Payet, ou Gerson, qui ne masque plus son agacement. "On va aller voir ailleurs. C'est inévitable, a asséné son père et agent, Marcao, à L'Equipe, lundi. C'est une situation très problématique. Comment un joueur qui est en pleine possession de ses moyens peut-il être laissé de côté du jour au lendemain, sans aucune chance de montrer son football ? C'est incompréhensible. On est vraiment tristes car cet entraîneur nous empêche de rêver à une place dans le groupe pour la Coupe du monde avec le Brésil." Le crédit gagné par Tudor depuis le début de la saison est menacé.

La double confrontation face au Sporting en trompe-l'œil ?

Mais c'est comme si l'OM entrait dans une dimension parallèle, une fois sur la scène continentale. Depuis plusieurs semaines, ces maux n'existent plus. Les Marseillais restent sur deux succès probants contre le Sporting, qui avait remporté auparavant ses deux premiers matches. Vainqueurs à l'aller (4-1), les Marseillais avaient ensuite confirmé au Portugal (2-0), montrant une capacité à reprendre en main une rencontre importante, puis une certaine sérénité.

L'OM figure dans les équipes les plus propres à la construction (88,3% - 6e des 32 équipes) et celles qui tiennent le plus le ballon (59% - 7e). Cette équipe a également tenté autant de tirs que le PSG et son trio Messi-Neymar-Mbappé. C'est un Olympique de Marseille bien plus Docteur Jekill que Mister Hyde qui foule les pelouses européennes si l'on s'intéresse aux statistiques.

Mais il faut admettre que c'est aussi un OM un brin verni qui se présente en ballotage favorable à Francfort, dernier du groupe, bien aidé par un Sporting qui s'est sabordé tout seul à l'aller comme au retour, laissant les Phocéens en supériorité numérique pendant 140 des 180 minutes de deux rencontres. L'intensité marseillaise à la récupération du ballon y était pour quelque chose.

Il en faudra au moins autant contre l'Eintracht mercredi, dans des conditions qui seront certainement moins favorables, face à une formation allemande qui avait copieusement dominé le cours du match, en plus de s'imposer au Vélodrome (1-0). Plus qu'un match crucial pour la suite de la saison de l'OM, le déplacement à Francfort permettra d'en savoir un peu plus sur le niveau de cette équipe paradoxale.

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