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Football : nomination d'un directeur général, procédure judiciaire, fin des membres permanents... Où en est le projet de Super Ligue européenne ?

En avril 2021, douze grands clubs européens avaient annoncé la création d'une nouvelle compétition, la Super Ligue, pour concurrencer la Ligue des champions. 

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP - Etienne Leray
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Alekansder Ceferin et Andrea Agnelli à un congrès de l'UEFA, le 7 février 2019, à Rome. (ANDREAS SOLARO / AFP)

La Super Ligue tente une nouvelle approche. La société promotrice de la compétition européenne dissidente, A22 Sports Management, a nommé, mercredi 19 octobre, l'Allemand Bernd Reichart comme PDG.

"Le football européen a besoin d'un dialogue ouvert et honnête autour de son avenir", a déclaré auprès de l'AFP l'ancien patron de RTL Deutschland, qui souhaite amorcer un renouveau de la Super Ligue. C'est donc l'occasion de revenir 18 mois après, sur les tenants et les aboutissants de ce dossier brûlant. 

Qu'est-ce que la Super Ligue ?

Le dimanche 18 avril 2021, douze grands clubs européens (Real Madrid, FC Barcelone, Juventus Turin, Tottenham, Arsenal, Manchester City, Manchester United, Chelsea, Liverpool, Atlético Madrid, Inter Milan et AC Milan) annoncent, dans un communiqué commun, leur volonté de créer une "Super Ligue", afin de concurrencer la Ligue des champions, dont le nouveau format devait être dévoilé le lendemain par l'UEFA. 

Si ce projet est motivé par des intérêts financier, l'autre objectif est sportif, car les douze clubs fondateurs auraient un statut de membre permanent, leur assurant de disputer la compétition chaque saison. Les huit autres places pour la Super Ligue seraient alors réservées aux autres clubs (notamment français et allemands), qui n'ont pas pris part à la sécession. 

Pourquoi le projet a-t-il capoté ?

Les réactions sont immédiates. D'une part, l'UEFA et la FIFA promettent des sanctions financières et sportives contre les mutins, comme par exemple leur exclusion de la Ligue des champions. De l'autre, les supporters se mobilisent. Le mardi 20 avril, des supporters anglais manifestent massivement et poussent les six clubs de Premier League à se retirer. 

Des supporters de Chelsea manifestent contre le projet de Super Ligue, le 20 avril 2021.  (ADRIAN DENNIS / AFP)

Privé de la moitié de ses fondateurs, et bientôt de l'Atlético Madrid ou de l'Inter Milan, le président turinois Andrea Agnelli annonce, le mercredi 21 avril, la suspension du projet. L'Italien, ainsi que ses homologues du Real Madrid et du Barça, Florentino Pérez et Joan Laporta, restent néanmoins attachés au projet.

En mai 2021, l'UEFA annonce un éventail de sanctions financières avant de se rétracter le 27 septembre, se pliant à une décision de justice d'un tribunal de commerce de Madrid. Un coup dur pour l'instance du football européen, présidée par Aleksander Ceferin, qui a aussi vu la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) se saisir du dossier, pour déterminer un éventuel abus de position dominante de la part de l'UEFA. 

Pourquoi ce retour sur le devant de la scène ?

Alors que l'avocat général de la CJUE doit rendre un avis consultatif le 15 décembre, avant une décision finale en 2023, la Super Ligue est prête à sortir de l'ombre en cas de décision favorable. "Les clubs devraient se préparer à dessiner leur propre futur et à envisager à quoi pourrait ressembler le nouveau paysage" a lancé Bernd Reichart, convaincu d'une défiance du public envers le nouveau format de la Ligue des champions.

Pour contrer la Super Ligue, l'UEFA avait adopté, en mai 2022, une profonde réforme de la C1 pour 2024-2027 avec, entres autres, 36 équipes au lieu de 32 et un mini-championnat de huit journées à la place de la phase de groupes. Pointant l'augmentation du nombre de matchs sans réel enjeu avant les huitièmes de finale, Bernd Reichart en profite pour entamer son opération séduction.

"Il n'est plus question de membres permanents, nous voulons discuter sur la base d'une compétition ouverte, basée sur le mérite sportif" assure-t-il. "Le format ne doit pas être un obstacle à ce que les clubs puissent définir leur futur ensemble ". A voir si les clubs européens seront réceptifs à cette Super Ligue 2.0, qui devrait voir le jour "après un dialogue structuré, bien organisé et professionnel" entre les différents partenaires de la société A22 Sports Management. 

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