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Inter-AC Milan : comment les Nerazzurri ont retrouvé les sommets en misant sur une fibre italienne

Fondée en 1908 par scission avec l'AC Milan, qu'elle retrouve mardi à l'occasion de la demi-finale retour de Ligue des champions, l'équipe intériste s'appuie depuis peu sur un nombre important de joueurs italiens, pour le meilleur.
Article rédigé par Gabriel Joly, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'Italien Nicolo Barella sous les couleurs de l'Inter, le 29 octobre 2022. (MATTEO BAZZI / AFP)

En 2010, l'Inter Milan avait remporté la finale la Ligue des champions contre le Bayern Munich (2-0). Dans le onze intériste : trois Brésiliens, quatre Argentins mais aucun Italien. Une donne qui a, depuis, bien changé puisqu'ils étaient bien cinq Transalpins titulaires lors du match aller des demi-finales de Ligue des champions face à l'AC Milan (2-0), dont le retour est prévu, mardi 16 mai, au stade Giuseppe-Meazza.

Arrivé en décembre 2018 à la présidence des Nerrazzuri après huit années en tant que directeur exécutif de la Juventus, le dirigeant lombard Giuseppe Marotta a instauré une nouvelle tendance au club. "L'idée était de suivre la même politique que les Turinois et leur défense 100% italienne avec Giorgio Chiellini, Andrea Barzagli, Leonardo Bonucci et Gianluigi Buffon, sans oublier Andrea Pirlo", explique Paolo Tomaselli, journaliste italien au Corriere della Sera.

Une fibre italienne nouvelle

"S'appuyer sur plus de joueurs italiens était une volonté clairement affichée par le président Giuseppe Marotta, poursuit Paolo Tomaselli. Il a toujours dit que les Italiens avaient une forte identité. Selon lui, ils connaissent l'importance du maillot, prennent conscience de ce que représente ce stade mythique et peuvent mieux enseigner ces codes aux joueurs étrangers".

L'effet Marotta a fait grimper le nombre d'Italiens à l'Inter (GABRIEL JOLY)

Alors que l'Inter était habitué à ne compter, sauf cru exceptionnel, que sur trois à six joueurs italiens depuis 2007 - pour une moyenne de 20% de son effectif mobilisé (au moins cinq matchs joués) -, l'arrivée de "Beppe" Marotta s'est fait sentir dès le premier mercato estival en 2019. Sous l'impulsion d'un Antonio Conte fraîchement nommé sur le banc, plusieurs jeunes pousses de la Botte ont été recrutés à l'image du milieu Nicolo Barella.

Malgré un centre de formation loin d'être aussi performant que de notre côté des Alpes - d'après les données du CIES, l'Inter se classe 39e au nombre de joueurs formés, actifs parmi les cinq grands championnats (13) -, quelques pépites comme le latéral Federico Dimarco ont également été intégrées au groupe professionnel.

Pour le meilleur. Avec une ossature azzurra, les Intéristes se sont adjugés le championnat en 2021, mettant fin à neuf ans d'hégémonie piémontaise. Avant de sortir des poules de C1 l'année passé pour la première fois depuis 2012, puis de finalement se hisser en demi-finale de l'épreuve en 2023, grâce notamment à deux buts de Nicolo Barella en quarts de finale contre Benfica, mais surtout cinq passes décisives de Federico Dimarco sur l'édition. La dernière en date, pour Henrikh Mkhitaryan, sur le deuxième but contre le rival milanais.

La rupture avec la tradition intériste

Avec désormais huit Italiens régulièrement utilisés cette saison par Simone Inzaghi, les actuels troisièmes de Serie A ont, en quelque sorte, rompu avec la tradition originelle du club. Fondé en 1908, le FC Internazionale tire son nom des raisons qui ont amené ses fondateurs à faire scission avec le Milan Cricket and Football Club, devenu aujourd'hui l'AC Milan.

A l'époque, la Fédération italienne voulait en effet interdire la présence de joueurs étrangers dans son championnat, forçant ainsi les Rossoneri à se conformer à la règle alors que le club venait justement d'être créé par un expatrié anglais. De quoi initier le début d'une rivalité fratricide qui rythme depuis la capitale lombarde et dont un nouveau chapitre doit s'écrire mardi.

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