"Les gens ont commencé à tomber les uns sur les autres" : un mouvement de panique fait plus de 1 500 blessés à Turin
L'explosion de feux d'artifice et les rumeurs d'une bombe ont provoqué la panique des supporters réunis sur une place de Turin en Italie pour regarder la finale de Ligue des champions entre la Juventus de Turin et le Real Madrid.
Il est plus de 22 heures, samedi 4 juin, et la place San Marco de Turin bascule dans la folie. Sur le grand écran, la finale de Ligue des champions entre la Juventus et le Real Madrid est sur le point de se terminer sur une victoire des Espagnols quand un mouvement de panique provoque les chaos. Au final, les bousculades ont fait plus de 1 500 blessés, dont trois grièvement. Parmi eux, un enfant de sept ans est dans le coma après avoir été piétiné. A l'aide de témoiganges, franceinfo revient sur cette terrible soirée.
"J'ai du sang de personnes qui me sont tombées dessus"
"Un garçon a lancé un pétard en disant que c'était une bombe", a déclaré un témoin à La Repubblica (en italien). "On a entendu un bruit, raconte un homme, Luca, à l'AFP. Il y a eu un mouvement de foule. Les gens ont commencé à tomber les uns sur les autres. Là, j'ai du sang de personnes qui me sont tombées dessus. Les gens criaient..."
C'était comme une vague, les gens se sautaient les uns sur les autres. C'était vraiment un moment terrible. On a vraiment pensé à ce qu'il s'est passé à Manchester.
Luca, 32 ansAFP
Le bruit de pétard ou de feux d'artifices n'est pas confirmé par tour le monde, mais rapidement la rumeur d'une bombe se propage sur la place. "Il y avait du bruit en permanence mais pas d'explosion, a expliqué un autre supporter à l'AFP. Tout le monde est parti en courant." "Je n'ai entendu aucune explosion, mais seulement le bruit de la foule, le cri choral de la peur", ajoute une supportrice interrogée par La Stampa (en italien).
"Je suis tombé par terre, et tout le monde me marchait dessus"
Les gens tentent alors de fuir dans tous les sens pour éviter ce qu'ils pensent être un attentat. "Beaucoup de stress. Avec ce qu'il se passe maintenant, je crois que c'est normal. On a paniqué", explique ainsi à l'AFP Gaétan, supporteur français de la Juve. "J'étais là derrière. Je suis tombé par terre, et tout le monde me marchait dessus. J'ai perdu tous mes amis. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je n'en ai aucune idée", témoigne Giulio, un autre supporteur de la Juventus.
Pendant un moment, je pensais que j'étais morte, je ne pouvais pas respirer. Puis quelqu'un m'a tiré vers le haut (...) Je voyais des gens avec des blessures profondes à la jambe, des plaies ouvertes, il y avait du sang partout...
Une supportriceLa Stampa
De nombreuses personnes se retrouvent à terre et subissent des blessures en raison notamment des morceaux de verre qui se trouvent au sol. "Mon fils a été piétiné par des dizaines de personnes, il a été blessé par les bris de verres sur le trottoir. Qui est le fou qui a permis d'utiliser des bouteilles en verre dans cette foule ?", interroge une femme dans La Stampa.
"J'ai tout perdu, mon téléphone, mon sac, tout"
Quand le calme revient, il ne reste que débris et désolation sur la place. Des centaines de 'tifosi' de la Juve tentant tant bien que mal de récupérer leurs affaires, éparpillées sur les pavés. "Je suis tombé, j'ai réussi à me relever, mais j'ai tout perdu, mon téléphone, mon sac, tout", témoigne ainsi un supporteur sur la chaîne SkyNews24. "J'ai tout perdu : sac à dos, téléphone, chaussures, lunettes de soleil... mes vêtements sont en lambeaux", raconte une supportrice à La Stampa.
Pour plusieurs personnes, la scène rappelle de très mauvais souvenirs. "Je suis choqué, ça ressemble au Heysel", lâche à La Reppublicca un supporter présent au stade du Heysel en 1985. Cette année-là, la finale de la Coupe des clubs champions entre la Juventus et Liverpool avait été endeuillé par un grave accident. L'effondrement des grilles de séparation sous la pression des supporters avant à l'époque fait 39 morts et 600 blessés.
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