Menaces d'attentats sur le match PSG-Barça : "Nous ne sommes pas plus menacés que d'habitude", estime un expert en sécurité

Dévoiler ces menaces est une "logique de prévention" pour le gouvernement mais il n'y a "pas grand-chose de plus à faire, auquel nous n'aurions pas déjà pensé", assure Éric Delbecque.
Article rédigé par franceinfo
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Des policiers devant le Parc des Princes, le 9 avril 2024. Photo d'illustration. (FRANCK FIFE / AFP)

"Nous ne sommes pas plus menacés que d'habitude, dans la mesure où nous le sommes régulièrement depuis plusieurs années", estime mercredi 10 avril sur franceinfo Éric Delbecque, expert en sécurité intérieure et ancien directeur de la sûreté de Charlie Hebdo après les attentats de 2015 et auteur de l'essai Les silencieux. Il a réagi à l'annonce faite mardi par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, d'une sécurité qui serait "considérablement" renforcée pour le match entre le Paris Saint-Germain et le FC Barcelone, mercredi en Ligue des champions, après des menaces "caractérisées" d'attentats, diffusées par l'État islamique.

"Le fait que l'État islamique multiplie les menaces contre des objectifs n'est pas très nouveau", rappelle l'expert en sécurité intérieure, mais "ce qui est nouveau, c'est le contexte international" avec l'attentat de Moscou, le 22 mars, et "l'approche des Jeux olympiques" dans 100 jours. Un contexte qui "tend les esprits". "L'objectif premier" pour l'État islamique, selon lui, est "de faire peser une menace, d'angoisser et de perturber les esprits, de faire peur", le contexte est donc parfait pour "avoir un effet psychologique maximal". "C'est une guerre d'usure", ajoute-t-il.

Objectif de l'EI : "Mobiliser des énergies, fatiguer les forces de l'ordre"

Selon Éric Delbecque, cependant, "nous ne sommes pas plus menacés que d'habitude dans la mesure où nous le sommes régulièrement depuis plusieurs années", analyse-t-il. Il n'y a "pas grand-chose de plus à faire, auquel nous n'aurions pas déjà pensé", affirme-t-il. "Les effectifs sont déjà là" et les mesures sont "déjà engagées", rappelle-t-il. "On pourra les muscler un petit peu davantage" mais "la tension des effectifs est déjà telle que ça se jouera à la marge, on ne va pas passer du simple au double".

"La meilleure mesure, qu'on a déjà prise dans le cadre des Jeux olympiques, c'est le criblage du personnel pour être sûrs qu'à l'intérieur des équipes de fonctionnement, on n'a pas des gens qui seraient fichés S pour radicalisme islamiste."

Éric Delbecque, expert en sécurité intérieure

à franceinfo

Il n'y a "pas grand-chose à faire de plus", soutient Éric Delbecque. Avec ces menaces, l'État islamique est dans un mode opératoire "gagnant-gagnant" puisqu'il peut "mobiliser des énergies, fatiguer les forces de l'ordre, épuiser le politique, avec quelques paroles, quelques menaces et mettre tout un dispositif sous tension". Quel intérêt alors, pour l'État français de dévoiler ces menaces au grand public ? "Il serait assez non professionnel et désastreux pour la communication qu'on puisse penser qu'il essaie de cacher quelque chose, donc, dans ces cas-là, il faut effectivement être assez transparent sur les menaces" dans une "logique de prévention".

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