PSG-Dortmund : entre la blessure de Lucas Hernandez et l'obligation de marquer, Luis Enrique contraint à des ajustements
Un but de retard et 90 minutes devant lui. Le Paris Saint-Germain est dans la même situation qu'en quarts de finale, mais les paramètres ne sont pas les mêmes. Mardi 7 mai, le club de la capitale va tenter de renverser le Borussia Dortmund pour rallier la finale de la Ligue des champions. Cette fois, la remontée devra s'accomplir à domicile, dans un Parc des Princes qui n'a plus vécu de telles rencontres depuis 1995 (en 2021 la demi-finale était à huis clos, en 2020 elle s'était disputée sur terrain neutre au Portugal).
"On va gagner", a répété Luis Enrique aux supporters parisiens ayant fait le déplacement au centre d'entraînement ces derniers jours. Evidemment, en conférence de presse, le coach espagnol n'a pas souhaité dévoiler le moindre détail de son plan d'attaque. Coutumier des surprises de dernière minute dans ses compositions d'équipe, il pourrait être tenté, comme face à Barcelone, d'opérer plusieurs changements, d'hommes et tactiques.
Le projet de jeu restera le même
"Il faut jouer notre plan et suivre l'idée qu'on a depuis le début de saison : contrôler le ballon, créer des occasions comme on l'a fait en deuxième période là-bas, faire ce qu'il faut pour faire un beau match." A la veille de la manche décisive contre le BvB, le capitaine Marquinhos a montré que la communication de son entraîneur avait trouvé un écho dans le vestiaire. Depuis de longs mois, au PSG on s'évertue à défendre le projet de jeu, au centre de cette nouvelle ère qui se veut plus patiente, plus sereine et plus collective.
Pas question donc de se désavouer en changeant tout. "Aujourd'hui, on a vraiment un collectif plus fort. Les autres saisons il n'y avait pas cette cohésion, cette envie de gagner tous les matchs et d'arriver loin en Ligue des champions. Il y a des idées. Des joueurs sont partis, d'autres sont arrivés. Quand le collectif va bien ça rend les choses faciles pour les joueurs", a avoué Marquinhos, donnant du crédit au discours selon lequel le PSG a changé cette saison.
"Si tu penses que tu dois marquer deux buts, ça te paraît lointain. Il faut en marquer un et gagner le match. Si jamais on encaisse un but ce n'est pas grave ; ça nous est arrivé contre le Barça. Il faut rester calme. Le match sera similaire à l'aller. Il sera très disputé."
Luis Enrique, le coach du PSGen conférence de presse d'avant-match
Avant le retour à Barcelone, Luis Enrique avait prévenu qu'il comptait s'appuyer sur les forces de son équipe et désamorcé, par anticipation, l'impact d'un but encaissé par son équipe. "Il faut toujours être préparé à ce que les choses se passent mal pour, si besoin, retourner la situation. Pour cela il ne faut être le moins affecté possible (...). Si le ballon sort, s'il y a faute, je veux que mes joueurs continuent leur effort et restent dans la compétition. Comme ça, même si la situation n'est pas celle qu'on a préparée, je suis sûr que mon équipe va se battre", a insisté l'Asturien, toujours aussi serein malgré le but de retard.
Remplacer Lucas Hernandez en défense centrale
Même si le discours général s'attache à cultiver l'apparente sérénité en donnant l'impression que rien ne déstabilisera cette équipe, tous les feux ne sont pas au vert avant la demi-finale retour. Le PSG va devoir faire sans Lucas Hernandez, l'une de ses valeurs sûres en défense. Le champion du monde 2018 qui avait muselé Robert Lewandowski à Barcelone a été victime d'une rupture du ligament croisé du genou mercredi dernier.
Pour Paris, le défenseur central titulaire aux côtés de Marquinhos ne pourra pas tenir sa place. Plusieurs choix s'offrent à Luis Enrique pour le remplacer. L'option la plus évidente est l'intégration de Lucas Beraldo poste pour poste, axe gauche (lui aussi étant gaucher). Le Brésilien est d'ailleurs celui qui l'a suppléé après sa blessure à Dortmund. Mais Luis Enrique a d'autres défenseurs à sa disposition, de Danilo Pereira à Milan Skriniar en passant par le polyvalent Nordi Mukiele. Aucun indice n'a été donné en amont.
Une efficacité à retrouver face au but
Devant le Mur jaune, le Paris Saint-Germain avait fait preuve d'un manque criant de réalisme, à l'image de cette occasion où Achraf Hakimi et Kylian Mbappé ont touché le poteau coup sur coup. Incapables de concrétiser leur temps fort au retour des vestiaires, les Parisiens ont sûrement ressassé leurs nombreuses occasions manquées. "Pour obtenir un autre résultat, on doit être plus efficaces", avait concédé Luis Enrique, pourtant pas du genre à reconnaître les failles de ses équipes.
Après avoir bénéficié de cinq jours pour analyser le match aller, le technicien a assuré qu'il savait très bien ce qu'il faisait sans livrer d'informations sur ce qu'il compte retoucher dans l'animation offensive. "J'analyse dans les moindre détails. Chaque attaquant a des caractéristiques particulières. Mes compositions d'équipes peuvent surprendre, mais il y a des choses qui font qu'on prend une décision. J'ai confiance en tous mes joueurs, en attaque, au milieu et en défense. Tout le monde peut débuter le match", a déclaré Luis Enrique, volontairement évasif, après une question sur l'éventuelle titularisation de Gonçalo Ramos en pointe.
Il n'a pas été plus précis sur les consignes qu'il donnera à Kylian Mbappé, attendu comme le héros pour son dernier match de C1 au Parc des Princes avec Paris : "Chaque match est différent. Il faut que le joueur voie où sont les espaces disponibles en fonction de la défense adverse. Moi je ne veux pas que l'attaquant vienne chercher le ballon au milieu de terrain. Je veux que nos meilleurs joueurs touchent le ballon dans les zones critiques. Evidemment que les défenseurs ne vont pas les laisser libres au point de pénalty. Je veux qu'il [Kylian Mbappé] touche le ballon là où il sera dangereux". Le suspense est entier avant le choc.
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