Real Madrid-Liverpool : Eduardo Camavinga, le prodige devenu "intouchable"
Des quatre Français du Real Madrid, on ne s'attendait pas à ce qu'il soit le plus en vue cette saison. Pourtant, Eduardo Camavinga est devenu un élément clé chez les Merengues. Au moment où son club se trouve à un pas des quarts de finale de la Ligue des champions, l'international tricolore a l'occasion d'affirmer un peu plus le palier qu'il vient de franchir en grattant une titularisation face à Liverpool, aux côtés de Luka Modric et Toni Kroos, mercredi 15 mars.
Si l'on en croit la tendance, il a toutes les raisons de débuter la rencontre. Depuis son retour de la Coupe du monde, le milieu de 20 ans a cessé d'être une option de sortie de banc et a refusé de garder l'étiquette du joueur d'avenir, une idée solidement ancrée lors d'une première saison intermittente. Utilisé lors de 40 des 41 matchs des Merengues cette saison, il n'a manqué que la dernière journée de la phase de groupes de C1 contre le Celtic, restant sur le banc lors d'une soirée dépourvue du moindre enjeu. Surtout, il a été titulaire lors de 17 des 20 derniers matchs du Real.
Un cap franchi, avant d'autres
Carlo Ancelotti est sous le charme de son milieu de terrain. "Eduardo est intouchable, comme Luka Modric et comme Toni Kroos. Où qu'il joue, il joue très bien", a loué l'entraîneur le 21 janvier, avant le match contre Bilbao en Liga (2-0). Depuis son entrée en jeu décisive lors de la demi-finale retour de la précédente Ligue des champions contre Manchester City (3-1), le gamin de Fougères a gagné en confiance, que ce soit la sienne ou celle que lui accordent ses coéquipiers. "Il a réussi à saisir les opportunités, comme lorsqu'Aurélien Tchouameni s'est blessé. Pour moi, il est incontournable parmi les joueurs forts du Real Madrid", insiste Mathieu Le Scornet, celui qui l'avait recruté à Rennes.
Le coach, qui sort d'un intérim avec le RC Strasbourg, connaît le prodige depuis ses 10 ans et entretient une relation très proche avec lui. Aucune surprise de son côté quand il est l'heure d'analyser la progression de celui qui, à 20 ans, compte déjà quatre saisons complètes chez les professionnels : "Chaque arme est importante pour s'exprimer dans ce milieu hyperconcurrentiel. Lui sait tacler. Techniquement, il a aussi cette capacité à se projeter, à pouvoir éliminer individuellement et puis à finir. Il lui en reste une à développer, c'est la régularité au plus haut niveau."
Pas encore irréprochable, Eduardo Camavinga est encore régulièrement pointé du doigt pour des erreurs évitables, comme lors de la dernière sortie du Real, samedi face à l'Espanyol (3-1). Utilisé dans un rôle d'arrière-latéral gauche pour dépanner, comme lors du Mondial, il a été pris dans son dos sur l'ouverture du score de Joselu, à cause d'une mauvaise lecture de trajectoire. "On a vu son match contre la Tunisie [il avait joué à ce poste pour la première fois et avait souffert dans la défaite des Bleus lors de la dernière Coupe du monde]... Comme quoi, il faut être spécialiste du poste", appuie Mathieu Le Scornet, pas convaincu que sa première prestation sur le côté gauche de la défense ait aidé à son développement en tant que joueur.
Grandir en équipe de France
Depuis son retour du Mondial, "Cama" a disputé sept matchs à ce poste, Carlo Ancelotti le considérant comme la meilleure option pour pallier les absences simultanées de Ferland Mendy et David Alaba. Si l'intéressé joue les soldats face caméra, content de "rendre au coach" la confiance qui lui est accordée, le fait d'être décalé de son poste de prédilection prouve qu'il n'est pas encore indéboulonnable au milieu, à côté des Kroos, Modric, Tchouameni et Valverde.
Face à Liverpool, peu importe la qualité de sa prestation, il devrait tenir sa place dans la liste de Didier Deschamps, qui sera révélée jeudi, pour les deux prochains matchs des Bleus. Pour Mathieu Le Scornet, l'international tricolore a profité des premiers mois de l'année pour grimper dans la hiérarchie de la sélection : "Son début de saison est au-delà des standards des autres milieux de terrain de l’équipe de France. Aujourd’hui, qui est devant lui ? Tchouameni, Rabiot peut-être... Pour moi, il est passé au-dessus de Fofana et Guendouzi, ça c'est sûr."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.