Autriche-France : Amandine Henry, la taulière prête à retrouver sa place chez les Bleues
Le début de sa seconde vie en équipe de France. Amandine Henry postule pour intégrer le onze d'Hervé Renard, mardi 26 septembre, à l'occasion de la deuxième rencontre de Ligue des nations des Bleues contre l'Autriche à Vienne. Clin d'oeil du destin, c'est face à ce même adversaire, qu'elle a connu sa dernière titularisation en sélection, le 27 novembre 2020.
Près de trois ans plus tard, la milieu a fait son grand retour vendredi dernier en entrant à la 63e minute de jeu lors de la victoire face au Portugal (2-0). Un moment qu'elle attendait depuis sa mise à l'écart sur fond de vives tensions avec l'ancienne sélectionneuse, Corinne Diacre. À l’époque capitaine, l'ex-Lyonnaise avait pris la parole dans les médias pour signaler un climat délétère autour du groupe France. Une sortie qui lui avait finalement coûté sa place et en prime l'Euro 2022.
Une émotion palpable
Blessée au genou gauche en avril lorsque Hervé Renard a pris ses fonctions, la joueuse devait célébrer ses retrouvailles avec le maillot bleu pour la Coupe du monde. Mais malgré une convocation pour l'Australie, elle avait été contrainte de déclarer forfait durant la préparation, cette fois à cause d'un mollet fragilisé. Alors, forcément, la Nordiste a pris le temps de profiter lorsqu'elle a fait son apparition sur la pelouse du stade du Hainaut de Valenciennes, à trois quarts d'heure de là où elle a grandi et touché ses premiers ballons. "C'était un moment que j'attendais depuis très longtemps, il y avait de l'émotion. Je m'étais fait le film plusieurs fois dans ma tête donc il m'a fallu quelques minutes pour que je me rende compte que j'étais bien sur le terrain", a-t-elle reconnu après le match.
Sa prestation a d'ailleurs été scrutée par son sélectionneur, alors que l'entrejeu tricolore peinait à garder sa mainmise sur la rencontre, une quasi constante depuis le Mondial. "Elle a remis la stabilité et de l'impact au milieu après quinze minutes moyennes en début de deuxième mi-temps et on a vu des gestes de grande classe sur certaines actions", a noté son coach. Un retour aux affaires d'autant plus apprécié qu'elle n'avait démarré l'entraînement avec le groupe que 48 heures plus tôt, en raison de son long déplacement depuis Los Angeles.
"À la fin du match, je lui ai dit qu'elle m'avait manqué. Elle a pris son rôle de leader, elle m'a aidée sur le terrain. Je sais sa tristesse quand elle n'allait pas en équipe de France. La voir là, souriante, mouiller le maillot... Je sais qu'elle va nous apporter son expérience", a de son côté soufflé Selma Bacha, son ancienne partenaire à l'OL en zone mixte.
Pas encore en forme olympique
"Il faut que je reprenne mes repères parce que cela faisait un moment que je n'étais plus en sélection, a nuancé la principale intéressée lundi lors d'un point presse improvisé sur la pelouse du Viola Park, où doit se tenir le 500e match de l'histoire des Bleues. J'ai un rôle de cadre au milieu de terrain, notamment dans la communication et le placement". Avec le forfait de la Parisienne Grace Geyoro, victime d'une entorse à la cheville la contraignant à quitter ses coéquipières, Amandine Henry a de bonnes chances de démarrer la rencontre face à l'Autriche.
"Je me sens bien, je vais monter en puissance. Cela faisait un moment que je n'avais pas joué. On va monter crescendo. Mardi je me sens prête pour jouer, j'ai fait ma préparation en fonction de ça."
Amandine Henry, milieu des Bleuesen point-presse
De son côté, Hervé Renard, qui devrait reconduire un système à trois milieux, espère pouvoir aligner la numéro 6. "Si elle est là, c'est pour une bonne raison. Je n'en ai pas besoin comme 23e joueuse... Ça dépend d'elle [pour jouer], je lui demande pratiquement tous les jours comment elle se sent. Si elle se sent bien, il faudra bien gérer le temps de jeu", a-t-il lâché ce lundi. Fraîchement débarquée à Angel City, l'internationale a repris la compétition début septembre avec un bout de match, avant d'être alignée pour la première fois il y a huit jours contre Chicago.
A bientôt 34 ans, elle sait que les neuf heures de voyage, sans compter le décalage horaire, ne seront pas toujours faciles à encaisser pour rallier Clairefontaine depuis la Californie, plus encore que lorsqu'elle évoluait à Portland entre 2016 et 2017. Mais elle compte bien redevenir la taulière qu'elle était pour disputer les Jeux olympiques à domicile, cinq ans après le Mondial 2019 dans l'Hexagone. "Maintenant que j'y suis, j'ai envie d'y rester".
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