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Equipe de France : à cinq mois du Mondial, y a-t-il péril en la demeure ?

Tenus en échec en Autriche vendredi soir (1-1), les Bleus ne gagnent plus, et ne dégagent plus l'impression de puissance qui était la leur à l'automne dernier.

Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Didier Deschamps lors d'Autriche-France en Ligue des nations le 10 juin 2022. (FRANCK FIFE / AFP)

Le rebond n'est pas arrivé. Une semaine après sa défaite à domicile face au Danemark (1-2), et quatre jours après avoir été tenue en échec en Croatie (1-1), l'équipe de France a enchaîné un troisième match sans victoire. Les Bleus ont dû se contenter d'un nul contre l'Autriche en Ligue des nations, vendredi 10 juin (1-1). Dominateurs mais inefficaces, les joueurs de Didier Deschamps ont longtemps couru après le score et ne doivent leur salut qu'à l'entrée fracassante de Kylian Mbappé à trente minutes du terme de la rencontre.

Cette entrée a surtout servi à montrer à quel point l'équipe était loin de son meilleur niveau. Surtout, en trois rencontres, 24 joueurs ont été utilisés et le jeu a toujours manqué d'idées. Si les circonstances sont incomparables, les Bleus n'avaient plus connu plus mauvais départ dans une compétition internationale depuis la Coupe du monde 2010 (1 nul, 2 défaites). On a connu des champions du monde plus sereins à cinq mois de défendre leur titre.

De nouvelles zones d'ombre

"Je ne vais pas être inquiet, même si ce ne sont pas les résultats qu'on espérait. On a fait de bonnes choses mais on a manqué de précision offensivement. On a eu la mainmise mais pas l'efficacité. C'est dommage que les joueurs n'aient pas été récompensés", a très vite tenté de justifier Didier Deschamps au micro de TF1 vendredi soir. Il ne le cesse de le rappeler : l'heure est avant tout aux tests.

Le sélectionneur a préféré voir le positif au terme d'une rencontre moins ratée que les deux premières. A son crédit, ce rassemblement a déjà permis à Aurélien Tchouaméni de s'affirmer comme un élément incontournable et les premières titularisations de Boubacar Kamara, Mattéo Guendouzi et Ibrahima Konaté ont noué de belles promesses. Mais cela ne suffira pas à masquer le fait que la préparation au Mondial qatarien est en partie déjà ratée.

L'idée était de continuer à travailler le système en 3-4-1-2, adopté pendant l'Euro et qui avait guidé les Bleus au sacre lors de la précédente Ligue des nations. Il a été abandonné dès le deuxième match et il ne restera qu'une seule fenêtre internationale avant de rallier l'Emirat, fin septembre (France-Autriche le 22 et Danemark-France le 25). 

Une équipe-type bousculée

Avec encore trois matchs seulement en ligne de mire, rarement les contours de la future équipe-type de Didier Deschamps n'avaient paru aussi flous, au-delà du dispositif tactique. Hugo Lloris, Kylian Mbappé et Karim Benzema sont les seuls noms que l'on imagine indéboulonnables. Les places de Raphaël Varane, Antoine Griezmann et Benjamin Pavard ne sont plus garanties. Paul Pogba n'était pas là pour contre-balancer sa saison manquée en club... La concurrence est à tous les étages.

Ce n'est pas pour déplaire au sélectionneur, content de "donner beaucoup de temps de jeu" à ceux qui n'en avaient pas eu jusqu'à présent (Maignan, Konaté, Saliba, Clauss, Kamara, Guendouzi, Diaby, Nkunku). Dans un contexte de fin de saison (éreintante pour la majorité des cadres tricolores), on n'a pas forcément vu l'équipe de France qui jouera la Coupe du monde en novembre. Il n'y a que contre le Danemark qu'un semblant d'équipe-type a pu être observé. "Je suis obligé de composer avec les pépins et de la fatigue aussi", a aussi minimisé Deschamps après le match contre l'Autriche. Ce dernier n'a pas pu disposer de Paul Pogba et a appris les blessures de Raphaël Varane, N'Golo Kanté et Kylian Mbappé (de retour vendredi soir) en pleine compétition.

La réalité de ce mois de juin ne sera évidemment pas celle du Mondial. Les résultats ne sont pas là, le jeu non plus, mais Hugo Lloris voit les choses de la même manière que son sélectionneur : "C'est peut-être pas mal de connaître des difficultés maintenant". Au moins, l'équipe de France sait par où commencer dans sa route pour la troisième étoile.

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