Equipe de France : la victoire en Italie, un éclair dans l'ennui d'une année 2024 décevante
Une haie d'honneur pour saluer les joueurs, des sourires face caméra... La victoire convaincante en l'Italie (3-1) dans le dénouement de la phase de groupes de la Ligue des nations, dimanche 17 novembre, n'occultera pas le fait que l'année 2024 restera un cru décevant. "Cela a été une année compliquée", a reconnu Didier Deschamps au micro de TF1.
Ses Bleus n'ont pas été les plus fringants dans la surface adverse, affichant leur plus mauvaise moyenne de buts par match sur une année complète passée sous ses ordres (1,38). Les quatre matchs nuls et vierges (contre Israël, le Portugal, le Canada et les Pays-Bas) sont un record sur une année civile depuis 2004 (5). Et les performances en berne du capitaine Kylian Mbappé, auteur de deux buts seulement en 2024 avant de disparaître du groupe, n'ont fait qu'accentuer le désamour ressenti par une partie des observateurs depuis l'Euro en Allemagne.
Un désamour à désamorcer
"On est deuxièmes au classement Fifa. On a été demi-finalistes de l'Euro", a répété le sélectionneur samedi, comme si ses détracteurs n'étaient pas au courant des performances de l'équipe de France. Le problème tient dans le fait qu'un bon parcours dans un tournoi majeur ne suffit justement pas à masquer le manque d'attrait du jeu tricolore. A cet égard, la palme revient au match France-Israël (0-0) de jeudi dernier, sans doute l'un des plus soporifiques des Bleus au 21e siècle.
Didier Deschamps jure que les critiques ne l'atteignent pas, qu'il en est même "déconnecté". "Si les gens n'aiment pas ce qu'ils voient, qu'ils changent de chaîne", avait-il lancé avant le dernier match de la phase de groupes de l'Euro. Les spectateurs l'ont pris au mot. Les audiences de la tournée d'automne du XV de France affichent désormais des chiffres similaires, voire meilleures que ceux des Bleus en cette fin d'année. Sept millions de Français ont assisté à France-Nouvelle-Zélande et ils n'étaient que cinq millions pour le premier France-Italie de Ligue des nations.
L'annonce surprise de la retraite internationale d'Antoine Griezmann, chouchou du public et moteur du jeu tricolore depuis des années, a également créé une fracture. Plus de Raphaël Varane, de Hugo Lloris, d'Olivier Giroud et de Paul Pogba (au moins pour le moment)... Les travaux de renouvellement générationnel de Didier Deschamps sont devenus un chantier. S'il s'est servi de la Ligue des nations pour "donner du temps de jeu" et faire "des tests", il en ressort avec plus de questions qu'au début de la phase de groupes.
Quasiment plus aucune certitude sur l'équipe type
Qui succédera à Antoine Griezmann dans le rôle du dépositaire du jeu ? Quid de Kylian Mbappé ? Meilleur buteur des Bleus en 2024 (6 buts) mais en difficulté avec le PSG, Randal Kolo Muani doit-il être le premier choix en attaque ? Faut-il conserver le même dispositif tactique ? Même certaines certitudes se sont effacées. A force de changer sa charnière centrale, Deschamps a brouillé les pistes alors que le tandem Dayot Upamecano-William Saliba était la seule satisfaction de l'Euro. La dernière interrogation en date est l'intérêt de titulariser Lucas Digne sur le côté gauche plutôt que Théo Hernandez. Le défenseur d'Aston Villa, brillant contre l'Italie, s'est montré très bon sur coups de pied arrêtés.
Ce dernier y a vu un "match référence", une piste menant l'équipe de France dans la bonne direction. Si la dernière note de l'année est bonne, quatre mois vont s'écouler jusqu'à la prochaine fenêtre internationale, autant dire une éternité. Toutes les questions demeureront sans réponse. En phase finale de Ligue des nations, puis en qualifications pour la prochaine Coupe du monde, qui débute dans un an et demi déjà, Didier Deschamps n'aura plus autant le loisir d'effectuer des tests.
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