Israël-France : Michael Olise peut mieux faire, Eduardo Camavinga rayonnant... Le baromètre des Bleus à l'heure des tests de Didier Deschamps

Après le succès tricolore (4-1), jeudi soir, en Ligue des nations, quelques tendances se dégagent même si la faible adversité proposée par Israël ne permet pas de tirer de grandes leçons.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Michael Olise et Eduardo Camavinga avec l'équipe de France contre Israël, le 10 octobre 2024, à Budapest (Hongrie). (AFP)

Pour les Bleus, l'heure est à la Ligue des nations. Ils ont logiquement dominé la sélection israélienne (4-1), jeudi 10 octobre. La rencontre avait beau compter pour une compétition officielle, Didier Deschamps est le premier à parler de "phase de transition". La Coupe du monde 2026 en Amérique du Nord débute dans un an et huit mois. Après un Euro décevant, surtout dans la production de son équipe, le sélectionneur est forcé de changer au moins un rouage de sa machine maintenant qu'Antoine Griezmann a quitté le navire.

Des places sont à prendre dans le onze de départ. Certains joueurs semblent à l'heure actuelle indéboulonnables : le gardien Mike Maignan, toute la ligne défensive (Koundé-Upamecano-Saliba-Hernandez), Kylian Mbappé ou encore Aurélien Tchouameni, qui a pris du galon dans ce rassemblement en héritant du brassard de capitaine par intérim. Au moins trois places sont à prendre entre le milieu et l'attaque, à moins que Didier Deschamps décide finalement de revoir totalement son dispositif tactique. Si la victoire contre Israël n'est pas suffisante pour figer une nouvelle hiérarchie, elle a donné quelques indices pour la suite de l'aventure tricolore.

Il a déçu : Michael Olise

Jeudi, le sélectionneur n'a pas vraiment changé son plan de départ, gardant l'idée d'un dispositif avec trois attaquants, deux milieux à vocation défensive et un autre censé faire le lien entre les deux secteurs. Michael Olise a été choisi pour débuter dans ce rôle, auparavant dévolu à Antoine Griezmann. Athlétique, dribbleur et rapide, le néo-international (3 sélections) n'a pas le même profil que son prédécesseur mais le niveau de son jeu de passe était largement suffisant pour briller face à une opposition aussi faible qu'Israël. Après tout, c'est dans son rôle qu'il avait crevé l'écran lors des JO cet été.

Le test n'a finalement pas été concluant. La sentence n'est pas irrévocable, mais le natif de Londres a perdu beaucoup trop de ballons (8 passes manquées et aucune menant à un tir) et s'est montré incapable de faire les mêmes différences qu'avec le Bayern Munich (1 dribble réussi sur 6 tentés). Il a été remplacé à la 70e minute. Le score affichait alors 2-1. C'est sans lui que les Bleus ont tué le suspense, en accélérant dans les cinq dernières minutes du temps réglementaire. Rien ne dit qu'il n'aura pas de deuxième chance dans ce rôle. Peut-être sera-t-il aussi testé dans un rôle d'ailier, qu'il connaît mieux.

Ils se sont illustrés : Eduardo Camavinga et Christopher Nkunku

L'un a marqué le premier but, l'autre a inscrit le deuxième (sur une passe du premier), mais leur impact dépasse la feuille de statistiques. Surtout pour le cas d'Eduardo Camavinga, qui a dynamisé le jeu de l'équipe de France. Systématiquement barré par la concurrence au milieu de terrain jusqu'ici, il a saisi sa chance pour envoyer un message à Didier Deschamps jeudi soir. A priori, les habituels titulaires Aurélien Tchouameni et N'Golo Kanté n'ont pas de raison d'être destitués. Mais si l'idée d'un retour à un milieu à trois fait son chemin, le Madrilène candidate déjà. Sa capacité à jouer vers l'avant plaide pour lui.

En ce qui concerne Christopher Nkunku, il est encore trop tôt pour l'imaginer prendre place durablement dans le onze de départ. Mais le joueur de Chelsea, enfin remis de ses pépins physiques, est une option que Deschamps a en tête depuis au moins 2022. A l'aise dans la surface et aux abords, il peut évoluer à tous les postes du secteur offensif. "Il montre du jus et de la fraîcheur. A gauche, il a fait de bonnes choses et aussi en soutien de Kolo Muani en seconde période. C'est très bien pour lui. Il a un potentiel important. Avec toutes ses blessures, il a été freiné et je suis très content pour lui qu'il ait marqué ce but", a salué le sélectionneur, habituellement peu enclin à pérorer sur les prestations individuelles de ses protégés.

Ils ont répondu présent : les entrants Guendouzi, Fofana et Barcola

Didier Deschamps n'a pas boudé son plaisir au micro de TF1 au moment de revenir sur l'apport de ses remplaçants, particulièrement incisifs en fin de match. "Ca n'a jamais été trop notre point fort", a-t-il reconnu. Jeudi, les entrées de Mattéo Guendouzi, Bradley Barcola (tous les deux buteurs) ainsi que de Youssouf Fofana ont permis d'enfin faire le break. "Le peu de temps que j'ai, j'essaie toujours d'apporter le meilleur de moi-même pour l'équipe et ça a très bien fonctionné ce soir", s'est félicité Guendouzi en zone mixte.

Avant d'envisager d'être titulaire, ce dernier, pas retenu pour l'Euro, sait qu'il va surtout devoir continuer à se battre pour ne pas quitter la liste. N'Golo Kanté, Aurélien Tchouameni, Eduardo Camavinga et Youssouf Fofana possèdent tous une longueur d'avance sur lui. En revanche, Barcola reste en course pour un éventuel statut de titulaire en attaque. Kylian Mbappé est installé. Derrière, rien n'est figé. Bradley Barcola a sa chance, mais il va devoir se battre avec Randal Kolo Muani, Ousmane Dembélé, Christopher Nkunku, Michael Olise voire même Marcus Thuram pour changer de statut.

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