Ligue des nations : après l’épisode du prêt en Côte d'Ivoire d'Hervé Renard, la page est définitivement tournée pour les Bleues
L'affaire semble désormais classée. Lors de l'annonce de sa liste pour le final four de la Ligue des nations, qui débute vendredi 23 février avec une demi-finale contre l'Allemagne à Lyon (21 heures, en direct sur France 3 et france.tv), Hervé Renard avait annoncé vouloir s'expliquer auprès des Bleues sur son prêt avorté en Côte d'Ivoire. Malgré son rôle de sélectionneur de l'équipe de France féminine, il s'était en effet dit prêt à prendre place sur le banc des Eléphants pour la fin de la Coupe d'Afrique des nations, avant que les négociations n'échouent entre la Fédération française de football (FFF) et son homologue ivoirienne le 25 janvier.
"C'est obligatoire [d'en parler avec le groupe]. Quand vous êtes en déplacement et que vous avez un souci avec votre femme à distance, quand vous rentrez à la maison, vous êtes bien obligés de vous asseoir et de faire le point, de donner une explication rationnelle et concrète. C'est ce que je vais faire avec elles", avait-il déclaré depuis l'hôtel de ville de la capitale des Gaules le 14 février, jugeant par ailleurs qu'il n'avait "pas offensé qui que ce soit".
Une envie légitime pour les Bleues
Une démarche qu'il a donc entreprise en début de semaine du côté de Clairefontaine. Même si, à vrai dire, personne ne lui en voulait ostensiblement au château. Témoins depuis la dernière Coupe du monde de l'implication de celui qui a ramené la joie de vivre en équipe de France après les tumultes sous Corinne Diacre, les internationales n'ont, de l'aveu d'Elisa De Almeida, "jamais pris [cette possibilité de prêt de Renard] comme un manque de respect". "Il est toujours derrière nous et le montre au quotidien, encore là pendant le stage", a assuré la Parisienne à franceinfo mardi.
Un refrain déjà entonné par Eugénie Le Sommer sur le plateau de Stade 2, dimanche. Mais également par sa coéquipière à l'OL Delphine Cascarino, de retour en sélection neuf mois après sa rupture partielle du ligament croisé antérieur du genou droit. "Etant donné que la CAN n'était pas au même moment, franchement, il fait ce qu'il veut. Il aurait pu aller gagner et revenir motivé, avec l'envie de revivre cette sensation de victoire avec nous. Il n'a pas été irrespectueux envers le foot féminin, bien au contraire", a-t-elle estimé pour l'AFP.
"Maintenant c'est de côté"
C'était ce contre quoi plusieurs personnalités historiques de la discipline s'étaient élevées, fustigeant cette volonté affichée du sélectionneur comme de la Fédération, de répondre à l'appel de la Côte d'Ivoire, question de symbole. "Le fait qu'il ait ouvert la porte, ça pique un peu, s'est agacé l'ancienne internationale Marinette Pichon dans L'Equipe (article payant). Tu as l'impression que la préparation des Jeux olympiques n'est pas une priorité. C'est malvenu et ça a blessé pas mal d'acteurs du foot féminin."
Mais, au sein du groupe France, certaines joueuses se disent pour autant fières et flattées d'être coachées par un tacticien ayant une aussi forte cote à l'étranger. Un argument également employé par Jean-Michel Aulas, qui a renouvelé sa "totale confiance" en Hervé Renard la semaine passée. "J’ai été très étonné de la manière dont les choses ont été perçues. Ça ne gênait absolument pas l’équipe de France. Au moment des discussions, j’ai joint un certain nombre de joueuses, dont la capitaine [Wendie Renard], pour savoir si cela pouvait être gênant. Ça ne l’était pas. Ce qui a été commenté est un non-événement", a estimé Aulas, vice-président de la FFF délégué en charge du football féminin.
Au milieu de ce flot de déclarations niant tout incident diplomatique, la seule vague – mesurée – est venue de Selma Bacha. "Je ne vous cache pas que quand j'ai vu ce qui est sorti, cela m'a un peu blessée et j'avais des doutes", a reconnu la latérale, connue pour son franc-parler, au micro de RMC Sport, mardi. Avant de balayer : "Maintenant, c'est de côté, on va se focaliser sur cette demi-finale. On est prêtes à se tuer pour lui et pour le staff."
C'est donc dans un climat serein que se déroule ce rassemblement, en dépit de l'absence de Wendie Renard, indispensable taulière en défense. Particulièrement exposée le mois dernier malgré elle, l'équipe de France féminine a désormais clos le sujet Côte d'Ivoire. Le faire définitivement oublier passera en revanche par la conquête du premier titre de son histoire d'ici à la fin du mandat d'Hervé Renard. Cela tombe bien, une occasion se présente dès cette semaine, avec d'abord l'obstacle allemand à écarter, avant une éventuelle finale contre l'Espagne ou les Pays-Bas le 28 février.
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