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Ligue des nations : sifflets, boulette, défaite... La soirée cauchemar de Gianluigi Donnarumma à Milan

Pour son retour à San Siro, le gardien du PSG a vécu une soirée difficile. Au-delà de la défaite face à l’Espagne (1-2), Donnarumma a été pris pour cible par ses propres supporters.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Turin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Gianluigi Donnarumma a vécu une soirée compliquée à San Siro face à l'Espagne, le 6 octobre (ISABELLA BONOTTO / ANADOLU AGENCY)

"Ce n’est pas correct de siffler son ancien joueur comme ça. Surtout quand il a permis à la sélection de gagner l’Euro." Sur la terrasse d’un bar du centre de Turin, Andrea ne décolère pas. Ce fan de la Juventus Turin est venu assister, mercredi 6 octobre, à la défaite de l'Italie en demi-finale de la Ligue des nations face à l’Espagne (1-2), qui s'est déroulée 140 kilomètres plus loin, dans le stade de San Siro à Milan.

Les sifflets visent un homme, au centre de toutes les discussions mercredi soir de l’autre côté des Alpes, Gianluigi Donnarumma. Le gardien du Paris Saint-Germain a vécu une soirée très difficile mercredi, pour son retour sur la pelouse de San Siro, où il a joué entre 2015 et 2021 avec l’AC Milan. Pris en grippe par les tifosi du club lombard qui n’ont pas digéré son départ au PSG cet été, ces derniers l'ont visé tout au long de la rencontre.

"Tu ne seras plus jamais le bienvenu à Milan"

Sur son premier ballon à la 4e minute et même avant cela lors de l’échauffement, Donnarumma a été sifflé et a compris qu’il passerait une très longue soirée. Meilleur joueur du dernier championnat d’Europe et héros de la Nazionale pendant la compétition, Donnarumma s’attendait à des retrouvailles tendues avec les tifosi de l’AC Milan. Mais peut-être ne s’attendait-il pas à ce que des banderoles soient sorties dans les rues de Milan dès mardi. L'une d'elles indiquait même : "Tu ne seras plus jamais le bienvenu à Milan".

À Turin, où les supporters ont assisté à la première défaite de l'Italie depuis 37 matchs, les avis sur ce traitement sont partagés. "Si c’était Milan qui jouait, je comprendrais. Mais pas ce soir, là c’est l’Italie, donc je ne vois pas l’objectif", se désole Leonardo, supporter de l’AC Milan vivant à Turin, attablé au bar devant l'écran géant qui retransmet la rencontre. "C’est un gardien fantastique, mais quand il n’est pas bien mentalement, il a tendance à faire des boulettes." En première période, Donnarumma est d’ailleurs passé très près de la correctionnelle.

Alors que l’Italie venait d’encaisser le premier but de la rencontre, le gardien du PSG a failli inscrire un but contre-son-camp sur une frappe plutôt anodine de Marcos Alonso, avant que le ballon, après avoir heurté son poteau, ne soit dégagé en corner par son défenseur.

Une faute de main qui a crispé l’espace de quelques secondes tous les supporters de la Nazionale présents dans le bar. "Ça se voit qu’il n’est pas très bien. J’ai entendu dire qu’il n’allait pas bien au PSG non plus", souligne Alessandro, également supporter de l’AC Milan.

Un arrêt en fin de match

"Je comprends que ce soit difficile pour lui, mais franchement, il aurait pu rester à l’AC Milan, après tout ce que le club a fait pour lui", ajoute le jeune supporter en terminant sa bière blonde. Le pire dans cette soirée milanaise pour Donnarumma, c’est qu’il n’a pas vraiment pu faire taire les supporters présents à San Siro. Son seul arrêt significatif de la rencontre, devant Marcos Alonso, est intervenu après les deux buts de Ferran Torres sur lesquels il ne peut rien.

"J’ai tout donné à Milan, jusqu’à la fin. Si quelque chose se produit, je serai vraiment navré car cette demi-finale est un match très important. J’espère que les fans pourront nous aider", avait expliqué Donnarumma à La Gazzetta Dello Sport avant le match.

Une déclaration comme une prémonition du scénario de mercredi soir, premier match de sa carrière avec l'Italie au cours duquel il a encaissé deux buts. "Les sifflets contre Donnarumma? J'en suis désolé", regrettait Roberto Mancini, le sélectionneur italien à l'issue de la rencontre.

Mais si Donnarumma veut retenir un point positif à l’issue de cette défaite, c’est qu’il jouera dimanche le match pour la troisième place au Juventus Stadium, dans un contexte certainement plus apaisé. Ce match laissera-t-il, néanmoins, une trace dans la tête du grand gardien transalpin au moment de revenir à Paris, où il doit faire face à la concurrence de Keylor Navas ? 

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