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Incidents au Stade de France : après le suicide de deux supporters, une association de Liverpool recueille de nombreux témoignages de détresse

Deux supporters de Liverpool se sont suicidés depuis le fiasco du Stade de France. Ils étaient présents à Saint-Denis en mai dernier pour la finale de Ligue des champions, mais aussi à Sheffield lors de la tragédie Hillsborough en 1989.

Article rédigé par Richard Place, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les supporters de Liverpool se tiennent à l'extérieur du Stade de France, incapables d'entrer à temps, avant la finale de la ligue des champions, le 28 mai 2022.  (THOMAS COEX / AFP)

Ces deux suppporters des Reds de Liverpool avaient 52 et 63 ans. Avant de commettre l’irréparable, ils n’ont pas laissé de mot, pas donné d’explication. Mais depuis cinq mois, ils racontaient à leur entourage le calvaire du Stade de France et les similitudes avec Hillsborough, où, en 1989, dans ce stade de Sheffield, au nord de l'Angleterre, des mouvements de foule et une sécurité défaillante avaient provoqué la mort de 97 personnes.

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Bloqués pendant des heures, attaqués par des voyous, gazés par la policiers, des milliers d’Anglais ont vécu l’enfer, en mai dernier, à Saint-Denis. Jusqu’à devoir endurer ces mensonges des autorités et des accusations lancées contre eux. Les fans de Liverpool présents ont même été traités de hooligans. Des témoignages de détresse profondePeter Scarfe qui préside l’association d’aide aux victimes d’Hillsborough en a collecté des dizaines depuis la finale à Saint Denis. "Ces personnes envisagent sérieusement le suicide à cause du traumatisme psychologique subi, souligne-t-il. S’ils sont plus nombreux à venir nous voir, va-t-on devoir leur dire : 'Non ! On ne peut pas vous aider.' On ne veut pas se retrouver dans cette position. Les autorités françaises doivent vraiment se pencher là-dessus et se demander : 'Comment peut-on aider ces gens ? Nous avons créé cette situation, comment pouvons-nous les aider ?'"

Un traumatisme qui remonte à la surface 


Lui-même n’était pas au stade de France mais il raconte qu’il n’a même pas pu regarder le match à la télévision. Il croulait sous les coups de téléphone et les messages. Des fans qui se trouvaient à Saint-Denis, incrédules et, pour certains, paniqués à l’idée de revivre une tragédie. "Nous étions complètement débordés au sein de l’association, se souvient Peter Scarfe. Certains supporters étaient terrifiés, d’autres au contraire, grâce à leur expérience, sont restés très calmes et ont aidé tout le monde."

"Nous avons aujourd’hui un groupe d’entraide sur WhatsApp pour ceux qui ont du mal à dépasser ce qui est arrivé au Stade de France."

Peter Scarfe

à franceinfo

Ce groupe d'entre aide regroupe aujourd'hui 56 personnes. Président de l’association d’aide aux victimes d’Hillsborough, Peter Scarfe n’est pas psychologue, c'est juste un bénévole. Aujourd’hui, son association aide onze supporters en thérapie, pour qui le traumatisme de 1989 est remonté à la surface depuis la finale de Saint-Denis. Il constate la détresse de plusieurs autres, mais il ne pourra pas faire plus : les finances de son association ne le permettent pas.

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