Ligue 1 : de nouveau battus, les Lyonnais voient poindre le spectre d'un nouveau début de saison galère

L'Olympique lyonnais est provisoirement dernier du championnat après sa deuxième défaite concédée contre Monaco, samedi.
Article rédigé par Gabriel Joly
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
L'entraîneur lyonnais Pierre Sage le soir de la défaite de l'OL à Rennes, en Ligue 1, le 18 août 2024. (FRED TANNEAU / AFP)

Déjà l'heure de tirer la sonnette d'alarme. Avant ce samedi 24 août, Lyon restait sur six victoires de rang sur ses terres contre l'AS Monaco en Ligue 1. Une série qui a logiquement pris fin à l'occasion de cette 2e journée de championnat. Battus au Groupama Stadium par des Monégasques dominateurs de bout en bout (0-2), les Lyonnais ont concédé leur deuxième défaite après leur entrée en matière inquiétante à Rennes (0-3). Comme en Bretagne où Maxence Caqueret, Nemanja Matic et Orel Mangala, sans cesse dépassés, avaient pris l'eau dans l'entrejeu, l'OL a encore été en difficulté au milieu du terrain.

Pas si surprenant alors que Pierre Sage avait enlevé un homme dans cette zone pour tenter d'associer l'Anglais Ainsley Maitland-Niles avec Caqueret. Le résultat a finalement été sans appel, les deux joueurs ne parvenant jamais vraiment à contenir les attaques du club de la Principauté. "La formule est différente pour un résultat identique. Je vais encore me creuser la tête pour trouver des solutions. Mais il y a d'autres secteurs où des questions doivent se poser", a concédé le coach après le match.

Pas d'idées, pas de stabilité

Avec cinq pions encaissés en 180 minutes, la défense n'a pas rassuré non plus. Sans Lucas Perri, qui a longtemps retardé l'échéance avant de s'incliner devant Eliesse Ben Seghir (65e) et Lamine Camara (80e), la note aurait même été plus salée du côté de Décines-Charpieu. Si bien qu'il n'y a guère que la capacité du gardien brésilien (auteur de quatre arrêts inspirés) à faire oublier l'ex-taulier Anthony Lopes dans les cages lyonnaises à mettre au rayon des satisfactions aoûtiennes.

En dépit du retour d'Alexandre Lacazette après son été olympique, Lyon n'a, pour le reste, rien montré en deux matchs sur le plan offensif : en témoigne l'absence de corners obtenus contre l'ASM. A tel point que l'on peut légitimement se demander si les Gones, provisoirement lanterne rouge du championnat, ne sont pas repartis pour connaître un début d'exercice en enfer. "Pour ceux qui étaient présents l'année dernière, ça trotte dans la tête", a reconnu le capitaine au micro de beIN Sports après la rencontre, alors que l'on promettait encore la Ligue 2 à l'OL il y a huit mois.

Un mercato flou et incomplet

Il faut dire que le mercato du club, pourtant l'un des plus dépensiers d'Europe cet été (135 millions), soulève plus de questions qu'il n'a apporté de réponses entre Rhône et Saône. Plombé par ses dépenses remises à plus tard lors de l'année écoulée, l'OL a ainsi levé des options d'achat plus que dispendieuses pour des joueurs qui n'ont pas assez prouvé lors de leurs prêts début 2024 (Orel Mangala, Saïd Benrahma), tout en payant officiellement le transfert d'Ernest Nuamah, sorti blessé contre Monaco.

Pour ce qui est des nouvelles têtes, le défenseur Moussa Niakhité s'est rendu coupable d'une passe en retrait qui a coûté un but pour ses débuts à Rennes, tandis que Georges Mikautadze y a manqué le pénalty de l'espoir et que le latéral Abner Vinicius n'a pas convaincu. Autrement dit, le recrutement tourne pour l'heure au vinaigre en attendant un ou deux renforts au milieu. Dans l'autre sens, le club n'arrive pas à dégraisser son effectif pléthorique malgré la mise à l'écart de plusieurs joueurs au sein d'un loft, dont Rayan Cherki ou encore Dejan Lovren.

"Il y a des choix qui sont pris par la direction, mais nous restons concentrés sur notre travail. Nous sommes avant tout des humains, et c’est vrai que ce n’est pas agréable de voir des joueurs mis à l’écart. Mais nous ne pouvons rien y faire, ce n’est pas notre décision."

Clinton Mata, défenseur de l'OL sur le loft

en conférence de presse, vendredi 23 août

Dans l'obligation de renflouer ses caisses pour ne pas se retrouver, comme il y a un an, sous le coup d'une sanction de la part de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le gendarme du football français, l'OL a même vendu cette semaine son plus grand espoir, le défenseur Mamadou Sarr, à Strasbourg. De quoi diffuser l'idée que n'importe quel joueur est potentiellement sur le départ et ajouter toujours plus de flou autour de la stratégie du club détenu par John Textor, qui vise une qualification en Ligue des champions.

"Je pense qu'à partir du moment où [le mercato] sera réglé, où chacun prendra en compte sa mission prioritaire, les choses évolueront. On est complètement responsables de ce qui nous arrive. Aujourd'hui, la dynamique humaine est bousculée, beaucoup de joueurs se posent des questions sur leur propre situation ou celles de leurs partenaires. Il y a, au-dessus de nos têtes, quelque chose de pesant, qui fait qu'il y a peut-être un peu d'anxiété chez certains, un peu de nervosité chez d'autres", a reconnu Pierre Sage samedi.

Le Lyonnais Clinton Mata après un contact avec Eliesse Ben Seghir contre Monaco en Ligue 1, le 24 août 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)

Pour ne rien arranger à la situation, son président a indiqué cette semaine être "intéressé pour vendre [ses] parts de Crystal Palace, principalement pour poursuivre une relation avec Everton". La formation anglaise pourrait ainsi intégrer la galaxie Eagle (avec Botafogo et Molenbeek), susceptible d'entraîner un déclassement de Lyon au sein de la multipropriété gérée par l'homme d'affaires américain. En attendant d'être fixé sur son futur statut, c'est un OL déjà sous pression qui sera dans l'obligation de s'imposer contre Strasbourg vendredi prochain, puisque le calendrier lui réserve ensuite deux duels périlleux contre Lens et Marseille en septembre.

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