Olympique lyonnais : Jean-Michel Aulas symbolise "le foot qu'on aimait tous", regrette Vikash Dhorasoo
Vikash Dhorasoo, footballeur international français, ancien joueur de l’Olympique lyonnais, a regretté lundi 8 mai sur franceinfo le départ de Jean-Michel Aulas qui symbolise, selon lui, "le foot qu'on aimait tous". La figure emblématique de l'OL quitte ses fonctions de président à 74 ans après 36 ans de règne, même s'il reste président d'honneur du club.
Le nouvel investisseur américain du club, John Textor, devient le seul maître à bord : "Aujourd'hui, le foot est vendu à des fonds de pension, à des milliardaires qui viennent de plein d'endroits de la planète et qui n'ont aucun ancrage localement", a-t-il pointé. Jean-Michel Aulas "était un des derniers présidents vraiment attachés à sa ville, à son club et à sa région. C'est vraiment un changement d'époque".
franceinfo : Jean-Michel Aulas était un grand amoureux de son club ?
C'était un des derniers présidents vraiment attachés à sa ville, à son club et à sa région. C'est vraiment un changement d'époque. Il était évidemment très amoureux de son club et surtout, il avait une vision, de l'ambition et il avait envie de gagner des grands trophées, ce qu'il a réussi à faire. Malheureusement, il n'a pas gagné le plus important : la Ligue des champions.
C'est la fin d'une époque ?
C'était le foot qu'on aimait tous. Le foot porté par des gens qui sont attachés à leur ville, à leur club et qui défendaient leurs couleurs. Aujourd'hui, le foot est vendu à des fonds de pension, à des milliardaires qui viennent de plein d'endroits de la planète qui n'ont aucun ancrage local. Cela donne autre chose.
"Ça ne veut pas dire que John Textor va être un mauvais président, mais c'est un vrai changement. C'était le dernier, c'était lui qui représentait toute notre histoire, le football d'une autre époque. En partant, il donne le foot à la mondialisation, au capitalisme."
Vikash Dhorasoo, ancien joueur de l’Olympique lyonnaisà franceinfo
C'était un président très présent qui s'occupait de tout ?
C'était surtout une époque aussi où la structure était légère, avec des gens comme Bernard Lacombe et Gérard Houiller, une petite garde rapprochée qui gérait le club. Nous, on connaissait les gens qui étaient là. On savait quels étaient nos interlocuteurs. On pouvait parler directement à Jean-Michel Aulas. Il était proche des joueurs. C'était aussi un patron. J'ai eu affaire à lui comme amoureux du football, mais aussi comme patron. Il était dur en affaires aussi. C'est pour ça que le club a réussi.
Il a aussi développé le football féminin à Lyon. Il a été un précurseur ?
Il a souvent été précurseur d'une certaine manière. Il avait un coup d'avance. Les filles de l'Olympique lyonnais ont tout gagné, ont marché sur l'Europe. J'espère qu'il va continuer. Si j'ai bien compris, il va s'investir dans le haut niveau de la fédération pour développer le football féminin, pour que ça continue. On est en train de prendre un peu de retard sur les grands pays d'Europe. Il avait bien compris qu'il fallait aller gagner des titres de ce côté-là.
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