Pourquoi le Ballon d'or redeviendra intéressant... l'année prochaine
Le trophée 2016 est promis à Cristiano Ronaldo. L'alternance immuable avec Lionel Messi se poursuivra... jusqu'au retour du suspense l'an prochain.
Ronaldo. Messi. Messi. Messi. Messi. Ronaldo. Ronaldo. Messi. Voilà le palmarès des huit dernières années du Ballon d'or. Vous avez dit répétitif ? Sachant que le trophée de cette année, remis lundi 12 décembre, est promis à Cristiano Ronaldo, vainqueur de la Ligue des champions et de l'Euro, vous pourriez arrêter la lecture de cet article à la fin de ce paragraphe. N'en faites rien ! Le Ballon d'or va redevenir intéressant dès l'an prochain. On vous explique pourquoi.
Fini l'élection du joueur Playstation ?
Quand France Football a loué la marque Ballon d'or à la Fifa, en 2010, l'organisation a obtenu un changement du mode de scrutin. Finie la toute puissance des journalistes, place à un collège électoral composé pour un tiers de capitaines d'équipes nationales, pour un deuxième tiers de sélectionneurs et de journalistes pour la troisième partie. S'est ensuivi un changement non-écrit des critères pour élire le lauréat : est choisi le joueur le plus spectaculaire du monde, et non plus celui qui a réussi l'année la plus aboutie, notamment au regard de l'armoire à trophées.
En 2010, les journalistes ont ainsi massivement voté pour le Néerlandais Wesley Sneijder, finaliste du Mondial, vainqueur de la Ligue des champions et de la Série A avec l'Inter Milan. C'est Lionel Messi, une Liga au compteur, qui l'a finalement emporté.
Le milieu espagnol du Barça Andres Iniesta figure dans les grands oubliés du palmarès : ce joueur avait le tort de faire des passes décisives à Lionel Messi plutôt que de marquer des buts en dribblant trois joueurs à chaque fois... Figure également au champ d'honneur des joueurs oubliés Franck Ribéry, auteur d'une saison 2013 formidable, et "seulement" récompensé par un accessit sur le podium.
Les polémiques ne vont pas disparaître pour autant
Cette hégémonie a dévalué la valeur du trophée. Un joueur comme Lionel Messi, qui compte cinq Ballons d'or sur sa cheminée est-il devenu le meilleur joueur de tous les temps devant Pelé, Maradona, Michel Platini ou Johan Cruyff (trois sacres) ? Niveau spectacle, sans doute. Niveau palmarès, c'est plus discutable. Au niveau international, son Argentine n'a jamais spécialement brillé, même lors du Mondial 2014 perdu en finale contre l'Allemagne.
En septembre, France Football a annoncé que le partenariat avec la Fifa était terminé, et son mode de scrutin abâtardi avec. Cette année, 173 journalistes composaient le corps électoral, mais sur les critères de la Fifa. L'an prochain, on peut imaginer un règlement inédit. Ce n'est pas pour autant que les défenseurs et les gardiens vont se mettre à briller. Un seul portier a été récompensé d'un Ballon d'or, le Soviétique Lev Yachine en 1963. Et même les cracks du poste comme Buffon et Neuer n'ont jamais fait mieux que la troisième place. Quant aux défenseurs, ils ne sont guère mieux lotis avec deux joueurs sacrés sur les vingt dernières années. Si la désignation du défenseur allemand Mathias Sammer n'avait guère fait de vagues en 1996, celle de Fabio Cannavaro en 2006 avait fait couler beaucoup d'encre.
La preuve que même un retour au précédent mode de scrutin n'empêchera pas de continuer à polémiquer sur le vainqueur.
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