Foot : faut-il déjà s'inquiéter pour le PSG ?
Deux matchs, deux nuls. On attendait mieux du Paris Saint-Germain version Laurent Blanc. La traditionnelle crise de l'automne est-elle avancée au mois d'août ?
"Paris méritait un point." Ce n'est pas Laurent Blanc, le coach parisien, qui a prononcé cette phrase, mais Fabrizio Ravanelli, son homologue ajaccien, après le nul décroché par les Corses dans la capitale (1-1). Une provocation, car le PSG a tiré 37 fois au but contre une seule fois pour Ajaccio. Après deux journées, le PSG végète à la 13e place du classement. Faut-il commencer à se faire du souci pour le club parisien ?
Oui, le PSG souffre des mêmes maux que l'an dernier
Rappelez-vous le 19 août 2012. Le PSG, qui vient de recruter Ibrahimovic, se classe 12e de la Ligue 1, avec deux nuls, l'un contre Lorient (2-2) arraché dans les dernières minutes et l'autre à... Ajaccio (0-0), où le club parisien avait fait l'étalage de son inefficacité. A l'époque, Carlo Ancelotti (qui entraîne désormais le Real Madrid) applique la méthode Coué : "nous avions la qualité pour gagner".
Un an plus tard, les défauts de l'équipe d'Ancelotti se retrouvent dans la formation de Blanc. "Le PSG, c'est toujours la même bouillie sur le terrain, regrette Florent Toniutti, qui tient le blog Chroniques tactiques, contacté par francetv info. Ils s'en sortent encore sur un exploit individuel. C'est frappant de voir qu'ils se sont essentiellement créé des occasions sur coup de pied arrêté, pas dans le jeu, où c'est toujours assez pauvre." Comme l'année dernière, le quatuor offensif – où figure désormais l'attaquant uruguayen à 64 millions d'euros Edinson Cavani – s'est marché dessus dans l'axe. Comme l'année dernière, une équipe regroupée comme Ajaccio, qui a évolué avec six défenseurs après avoir ouvert le score, a posé beaucoup de problèmes au PSG. "Ce qu'a fait Ajaccio, ce n'est pas sorcier, et l'équipe ne compte pas de défenseurs exceptionnels", souligne Florent Toniutti.
A l'exception d'un rôle plus offensif pour les latéraux, on cherchera longtemps la patte de Laurent Blanc dans ce PSG nouveau. Vu son effectif, l'ancien défenseur des Bleus peut par exemple difficilement jouer avec un seul attaquant. Comment laisser Ibrahimovic ou Cavani sur le banc ?
Oui, l'attente est démesurée
A force de claironner que le PSG ne visait rien moins que la Ligue des champions à brève échéance, les patrons qataris du club ont placé la barre très haut. "Le nouveau public du Parc [les supporters historiques ont été sciemment mis à l'écart par la direction du club] s'attend à ce que le PSG finisse champion avec 10 points d'avance, regrette Michel Kollar, l'historien du club, contacté par francetv info. Mais souvenez-vous du PSG époque Canal, qui était une très belle équipe. En 1994, quand Paris est sacré champion, on se dit qu'ils vont enchaîner cinq titres. D'autant plus que leur rival de l'époque, l'OM, végète en D2 [conséquence de l'affaire VA-OM]. On a vu ce qui s'est passé." Le PSG a été surpris par Nantes en 1994-1995, par Auxerre en 1995-1996, par Monaco en 1996-1997 avant de s'enfoncer en milieu de classement ensuite.
Oui, la concurrence a pris de l'avance
Contrairement aux années précédentes, le PSG semble enfin avoir une vraie opposition dans le championnat. Monaco a nettement gagné ses deux premiers matchs, Lyon s'est montré très séduisant et l'OM a recruté plusieurs joueurs capables de faire la différence. Ces trois équipes ont gagné leurs deux premières rencontres. La conséquence d'une préparation physique axée sur la Coupe d'Europe côté parisien, destinée à amener les joueurs au top de leur forme en septembre ? Une excuse un peu facile, pour Florent Toniutti : "Certes, Monaco a fait une préparation physique de promu pour être au top tout de suite, mais sur le plan du jeu comme de la tactique, ils sont beaucoup mieux en place."
Mais non, on n'est qu'à la 2e journée
Et si on attendait la fin septembre pour porter un jugement éclairé ? L'arrivée d'éventuels renforts en fin de mercato, la montée en puissance physique, le début des automatismes entre les joueurs ou encore le déclic d'une première victoire peuvent changer pas mal de choses. Sans oublier que les départs canon ne sont pas une spécialité du PSG...
"Habituellement, la crise du PSG, c'est à l'automne, rappelle Michel Kollar. Mais avec l'impatience que suscite le club, elle a lieu désormais au mois d'août. Plus personne n'est patient avec le club. J'espère pour Laurent Blanc que le PSG va gagner à Nantes, pour la 3e journée. Désormais, à la moindre contre-performance, on va se poser des questions."
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