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"Ça va arriver" : Rai, l'ex-star du PSG, croit toujours aux chances du club en Ligue des champions

Légende du PSG, Rai a été distingué par l'université de Paris-Nanterre pour son investissement auprès des jeunes au Brésil. L'occasion de recueillir aussi son sentiment sur la situation actuelle du club.

Article rédigé par Jean-Pierre Blimo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
La légende du foot Raï, s'est investi auprès de la jeunesse brésilienne. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Les amoureux du football connaissent bien ce nom : Rai, l'ancien maître à jouer du Paris-Saint-Germain, mais aussi de l'équipe du Brésil, vient d'être intronisé vendredi 27 septembre docteur honoris causa par l'université de Paris-Nanterre. La distinction récompense en effet son action depuis 1998 auprès des jeunes Brésiliens défavorisés, au travers d'un programme d’éducation qui mêle études, sport et culture. Un travail mené avec la fondation Gol de Letra qu'il a cofondée avec son ami Leonardo, directeur sportif du PSG. Une distinction qui le "touche beaucoup" mais qui, dit-il, est aussi "une responsabilité".  

Champion du monde avec le Brésil en 1994, Rai a été le meneur de jeu du PSG de 1993 à 1998, avec un titre de champion de France (1994) et deux Coupes de France (1995 et 1998) à la clé. Et, surtout, ce qui reste à ce jour l'unique titre européen du club parisien : une Coupe des vainqueurs de Coupe, en 1996. Interrogé sur le PSG et ses chances en Ligue des champions, Rai veut rassurer les supporters : "Ils ont tout pour faire avancer le club… Ça va arriver."

franceinfo : Rai désormais docteur, ça ressemble aussi à un clin d'œil de l'histoire ? Votre frère Socrates, autre joueur de légende au Brésil, aujourd'hui décédé, était médecin.  

Rai : C'est vrai que ce n'est pas une nouveauté dans ma famille ! Mon frère Socrates a été docteur avant de faire carrière dans le football. Moi, je n'ai pas eu le temps de finir mes études avant que ma carrière commence. Alors cette distinction "docteur honoris causa" me touche beaucoup. Je suis très fier et très honoré. C'est une motivation, une responsabilité, un privilège, surtout dans un pays comme le Brésil, où l'éducation n'est pas valorisée comme il le faut. Ce titre me donne la responsabilité de partager encore plus de choses pour qu'il puisse devenir un pays plus juste. Plus que jamais le Brésil a besoin d'éducation. Même l'économie dépend du développement humain. Il n'y a pas de valorisation des sciences humaines. Le budget pour la recherche, l'éducation, l'université a été coupé. De plus en plus, il faut se mobiliser dans la résistance pour montrer au gouvernement que, même si on a des moments pas faciles au niveau économique dans le monde, pas seulement au Brésil, la priorité doit être l'éducation.

Vous avez gagné en 1996 la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe, avec le PSG. Vous pensez que le PSG peut espérer gagner la Ligue des champions ?

Oui. Quand j'étais au PSG, avec Ricardo et Valdo, j'ai aidé à faire venir Leonardo [l'ancien coéquipier brésilien de Rai est aujourd'hui le directeur sportif du PSG]. Il est revenu au club et a démarré ce nouveau projet [après le rachat du club par le fond souverain du Qatar, en 2011]. C'est quelqu'un de préparé, très expérimenté, qui a fait un travail difficile depuis le début du projet avec le Qatar. En partant de zéro, il a posé une base de travail avec le groupe, le staff technique. Je crois qu'ils ont tout pour faire avancer le club. Il y a une chose que le projet PSG a apprise : on a besoin de temps pour gagner une Ligue des champions. Tout cet apprentissage et la solidité de l'équipe, ça rapproche de plus en plus d'un titre comme celui-là. Ça va arriver sûrement.

Votre compatriote Neymar reste finalement au PSG. Ça doit vous faire plaisir ?

Oui, beaucoup ! En tant que Brésilien et supporter du PSG, j'en attend beaucoup. Il y a une culture, une identité du PSG avec les joueurs brésiliens, C'est un joueur splendide. Il a eu des problèmes [des blessures à répétition et une plainte pour viol, classée sans suites]. La club a pris une position qui n'était pas facile pour lui [le PSG s'est montré inflexible dans les négociations pour un transfert au FC Barcelone, que souhaitait Neymar]. Mais je suis sûr que le club sera avec lui. Je pense que c'est quelqu'un de bien et il devrait au fur et à mesure se sentir un peu plus libre. Son rapport avec le public va changer.

L'ancien président Jacques Chirac vient de mourir. Vous vous souvenez du président Chirac ?

Oui, beaucoup ! Il était président quand je jouais en France. Quand j'étais au PSG, j'ai reçu une lettre de lui, envoyée lorsque le PSG a été champion d'Europe. Elle est chez moi et je vais la garder à vie. J'ai beaucoup suivi sa carrière politique et j'en garde une impression positive.

L'interview de Raï par Jean-Pierre Blimo.

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