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Ligue 1 : Burak Yilmaz, nouveau géant du Nord

Une nouvelle fois, Burak Yilmaz a porté le LOSC dans un match crucial pour le titre en inscrivant un doublé lors de la victoire lilloise contre Lens (3-0) vendredi.

France Télévisions - Rédaction Sport
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La joie explosive de Burak Yilmaz après l'un de ses deux buts inscrits contre Lens, lors de la 36e journée de Ligue 1 le 7 mai 2021. (MAXPPP)

A derby du Nord exceptionnel, il fallait un joueur exceptionnel. Des joueurs de talent, il y en avait quelques-uns au coup d’envoi entre le RC Lens et le LOSC, ce vendredi 7 mai, en ouverture de la 36e journées de Ligue 1. Mais un d’entre eux est, comme souvent, sorti de la mêlée par le haut : Burak Yilmaz. A 35 ans, l’attaquant turc de Lille a une nouvelle fois porté à lui seul son équipe dans une rencontre cruciale pour le titre remportée (3-0).

Auteur d’un nouveau doublé, le "Kral" Yilmaz a joint les actes à la parole, après avoir répondu aux provocations lensoises en conférence de presse. Et notamment à celle de Gaël Kakuta, qui avait confié vouloir gagner pour priver le LOSC du titre : "Ce serait beau". "Il aurait dû garder ça pour lui et ne pas le dire publiquement", avait répondu Yilmaz devant les micros. Avant de le faire sur la pelouse.

Les derbys, Yilmaz connaît

Déjà auteur d’un doublé salvateur contre Lyon il y a deux semaines (mené 2-0, Lille l’avait emporté 3-2), Burak Yilmaz a remis cela au stade Bollaert. Il a d'abord pris ses responsabilités d’entrée en transformant un penalty généreux, après trois longues minutes de vérifications vidéo. Mais pas de quoi faire trembler le Lillois, habitué aux matches sous haute tension, lui qui a porté les couleurs des 4 grands clubs turcs (Galatasaray, Fenerbahçe, Besiktas et Trabzonspor). "Lens a des ambitions, nous aussi. On les respecte. Mais je confirme que ce sera beaucoup plus qu'un derby", prophétisait-il à la veille du match, en conférence de presse.

Alors pour bien lancer ce match "plus important qu’un derby", Burak Yilmaz a transformé ce pénalty précoce comme il sait le faire : en patron, d’un missile sur le poteau rentrant, en lucarne. Clinique. La suite ? Le capitaine de la sélection turque a déroulé son football, et son vice, en exégérant un peu chaque contact, histoire de faire craquer les Lensois et de tendre les débats. C’est d’ailleurs lui qui a provoqué le premier carton jaune de Clément Michelin, le défenseur lensois exclu quelques minutes plus tard pour une faute évidente.

Juste après cette expulsion - qui a permis au LOSC d’enfin souffler un peu -, Yilmaz a enfoncé le clou en inscrivant un but venu d’ailleurs. Sur une récupération haute de Soumaré, il s’est retourné, a jeté un coup d’œil vers le but avant de déclencher une frappe exceptionnelle, surpuissante et tout simplement magistrale, venue se loger dans la lucarne lensoise. Son 17e but de la saison, le sixième sur les 5 derniers matchs. Plutôt pas mal à 35 ans. La preuve : seul Cristiano Ronaldo fait mieux cette saison parmi les "vieux".

Si le stade Bollaert n’était pas à huis clos, on aurait sûrement entendu les supporters du LOSC scander son nom. Comme une prémonition, c’était d'ailleurs celui qui revenait le plus dans leurs chants le matin du match, alors que le bus quittait la capitale des Flandres en direction de Lens. Le principal intéressé avait pourtant tenté de minimiser son rôle la veille du match : "On est d'abord une grande équipe. Si je marque, c'est grâce à mes coéquipiers. Le collectif met en valeur ce groupe. Savoir quels sont les buteurs ou les passeurs n'a pas d'importance. Que je marque ou pas, je prends. Du moment que l'on gagne, je prends".

"Il tire l’équipe avec sa détermination et son expérience"

Christophe Galtier, entraîneur de Lille

en conférence de presse

Mais dans ce sprint final haletant vers le titre, c’est bien lui l’homme providentiel des Dogues, après avoir mis du temps à se remettre d’une blessure au mollet. "Revenir à un bon niveau, ça prend plus de temps quand on a 35 ans. Il revient en forme au bon moment. Il nous a manqués", confiait avant le match Christophe Galtier, l’entraîneur lillois,  "Il nous manquait devant pour être cette locomotive. Il tire l’équipe avec sa détermination et son expérience". Et avec ses buts, surtout.

Des performances qui trouvent évidemment un écho en Turquie, où certains le voient bien rentrer dès cet été. Mais pas le principal intéressé : "Qu’on termine premier ou deuxième, on aura fait une très belle année. J’ai encore un an de contrat, je suis là", coupait-il court devant la presse jeudi, avant un dernier mot, plein de classe : "Depuis que je suis arrivé, toutes les personnes de la ville se sont super bien occupées de moi et de ma famille. Je voulais remercier tous ceux qui m'ont aidé. Sachez que tout ce respect, je vais le rendre sur le terrain". Via un titre de champion de France ? Le LOSC s'en rapproche.

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