Trois choses à savoir sur la Robocup, la Coupe du monde de football des robots
L'édition 2015 de cette compétition de foot entre robots se déroule du 19 au 23 juillet en Chine. Et une équipe française y participe.
Cristiano Ronaldo et Lionel Messi n'ont qu'à bien se tenir. Les robots sont de sortie pour la Robocup, sorte de Coupe du monde de football de la robotique, qui se déroule du 19 au 23 juillet, à Hefei, dans l'ouest de la Chine. Depuis 1996, la Robocup est organisée tous les ans et voit s'affronter les machines les plus performantes venues des laboratoires des quatre coins du monde. Francetv info vous liste trois choses à savoir sur cette compétition de foot entre robots.
"Olive" et "Tom" jouent pour la France
Une équipe se rend en Chine pour défendre les couleurs de la France. Le Laboratoire bordelais de recherche en informatique (Labri) est parvenu à qualifier les Bleus pour cette édition 2015. L'an dernier au Brésil, l'équipe française avait perdu en quarts de finale face au Japon, vainqueur de la compétition. "Cette année, on y va pour prendre notre revanche", indique Olivier Ly, père du projet "Rhoban" au Labri.
Fruit de six ans de travail du laboratoire bordelais, "Chewbacca", "Mowgli" ou "Django" composent encore l'équipe robotique française. Ils mesurent 90 centimètres de haut, disposent d'un squelette en aluminium, ont les pieds carrés et reproduisent les mouvements de la marche grâce à des articulations inspirées de l'anatomie humaine.
Le groupe de cette année pourra aussi compter sur le renfort d'"Olive" et "Tom", les deux derniers-nés du laboratoire, plus grands, plus rapides et plus puissants.
Les robots veulent battre les humains en 2050
L'idée de la RoboCup est de développer d'ici à 2050 une équipe de robots humanoïdes capables, sans aucune intervention extérieure, de battre les champions du monde en titre, bien humains ceux-là. Mais si marcher, tacler ou tirer peut sembler facile pour un amateur de football, cela devient un défi considérable pour un robot bipède autonome, prévient Olivier Ly.
"Avec leurs petits calculateurs embarqués, ils doivent travailler dans un environnement dont ils n'ont qu'une vision partielle, brouillée. Il faut prendre une décision fondée uniquement sur des probabilités", explique Olivier Ly. "Mais les robots sont beaucoup moins intelligents qu'on ne le croit. Ils ne sont pas toujours capables de reconnaître l'adversaire et ça tourne souvent à la mêlée de rugby", sourit le chercheur.
De la pelouse pour l'édition 2015
Si les précédentes éditions se déroulaient sur un terrain dur et lisse, l'édition 2015 a décidé de corser l'enjeu en imposant une herbe synthétique de trois centimètres de hauteur. "Ça n'a l'air de rien, mais ça change complètement la donne", souligne le patron de l'équipe tricolore. Pour résoudre le problème, les ingénieurs ont doté leurs joueurs de capteurs de pression répartis sous la plante des pieds, ce qui devrait leur conférer un net avantage.
"Grâce à ses capteurs, le robot sait à tout moment s'il a un pied décollé du sol ou pas, si son poids est sur l'avant ou l'arrière, ce qui est fondamental pour pouvoir shooter dans la balle sans tomber", ajoute un ingénieur du laboratoire Labri. Pour marquer, encore faut-il pouvoir identifier le ballon et repérer le but adverse. Pas de sonar, radar ou laser, trop éloignés des capacités sensorielles humaines, les robots s'en remettent à la caméra qui leur sert de tête pour "scanner" méthodiquement leur environnement à la recherche du ballon.
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