Euro de hand : le rôle de Nikola Karabatic, l'absence de Vincent Gérard, la fin de la malédiction... Les trois questions qui entourent les Bleus
La route vers Paris 2024 passe par l'Allemagne pour l'équipe de France de handball. Les Bleus débutent le championnat d'Europe, mercredi 10 janvier à Düsseldorf, contre la Macédoine du Nord (18 heures). Si Guillaume Gille a fait le choix de la continuité dans la liste des joueurs qu'il a sélectionnés, les principaux changements interviennent au poste de gardien, en l'absence de Vincent Gérard, blessé. Le deuxième meilleur buteur de l'histoire des Bleus, Nikola Karabatic, est lui toujours présent à 39 ans, pour essayer de décrocher un quatrième titre européen, le premier depuis 2014.
L’inexpérience des gardiens peut-elle avoir une incidence sur les résultats des Bleus ?
Ils sont les plus bleus des Bleus. Les trois gardiens retenus pour cet Euro, Rémi Desbonnet (28 sélections), Charles Bolzinger (9 sélections) et Samir Bellahcène (4 sélections), font partie des joueurs les moins expérimentés de l’équipe de France. D'autant qu'ils viennent combler l'absence de Vincent Gérard, 37 ans et titulaire indiscutable depuis sept ans. Ce dernier n'est pas suffisamment remis de son opération d’une pubalgie subie en septembre dernier.
Si le staff de l’équipe de France assure que la hiérarchie n’est pas encore établie, Rémi Desbonnet, titulaire contre la Tunisie (35-26) et contre le Brésil (37-28) en matchs de préparation, semble avoir une longueur d’avance. "Connaissant Guillaume [Gille], je pense qu’il va privilégier l’expérience avec le groupe et donc Rémi. Mais il faudra trouver une paire qui nous assure une dizaine d’arrêts par match, analyse Jérôme Fernandez, ancien capitaine de l’équipe de France. C’est sûr qu’on a moins de garanties en ayant des gardiens peu expérimentés, mais tous les trois sont talentueux et jouent la Ligue des champions avec leur club".
Nikola Karabatic peut-il encore porter l’équipe de France ?
Le deuxième meilleur buteur de l’histoire des Bleus (1 277 buts avant le Brésil), derrière Jérôme Fernandez, dispute son dernier Euro avec l’équipe de France, après avoir annoncé qu’il prendrait sa retraite à l’issue des Jeux olympiques.
Avec son club, le PSG, le triple meilleur joueur du monde (en 2007, 2014 et 2016), qui a 39 ans aujourd'hui, n’a plus le même impact dans le jeu, mais "sur de courtes périodes, il peut encore porter l’équipe de France comme il l’a déjà fait auparavant", assure Jérôme Fernandez. Plutôt utilisé en tant que doublure d’Elohim Prandi, "il peut être important sur des périodes de 15 ou 20 minutes par mi-temps maximum, parce que c’est quelqu’un qui a énormément d’expérience, une très bonne hygiène de vie et qui est encore très talentueux", poursuit-il.
L’Euro peut-il enfin sourire aux Bleus ?
Voilà désormais 10 ans que l’équipe de France n’a plus remporté le titre européen. "C’est vraiment la compétition la plus dure à gagner, par l’homogénéité du niveau et l’exigence du hand européen. Ce n’est pas pour rien qu’on a remporté trois fois l’Euro et six fois le championnat du monde", commente Jérôme Fernandez. "Et c’est encore plus dur de la gagner quand les autres équipes jouent leur place qualificative pour les Jeux olympiques", ajoute ce dernier.
Les Bleus, assurés d’être qualifiés pour les JO en 2016 et en 2012, grâce à leurs sacres mondiaux, en ont fait l’expérience en rentrant bredouilles de l’Euro ces années-là. En tant que pays hôte, ils sont à nouveau assurés de participer à Paris 2024, mais ils tenteront d’envoyer un message à leurs concurrents. "Les adversaires auront encore plus faim. Inconsciemment les joueurs n’auront pas envie de se blesser à six mois des JO, mais ça reste une compétition pour préparer les Jeux à domicile", analyse Jérôme Fernandez.
Déjà qualifiée et également rarement en réussite lors des compétitions pré-olympiques, l’équipe de France féminine a montré la voie à suivre en décembre dernier.
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